9 décembre 2024
Bâtiment Basse Consommation
Le Hub Air Energie, qui réunit des acteurs concernés par la qualité de l’air intérieur des bâtiments, a mené des expérimentations pour identifier les leviers d’une bonne qualité de l’air intérieur (QAI) et d’efficacité énergétique. Le projet s’est achevé en septembre 2024, et un document de restitution vient d’être publié.

Les réglementations en matière de performances des bâtiments évoluent et posent des objectifs en termes d’efficacité énergétique (dans le cadre notamment du dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET) ou de la Réglementation Environnementale 2020), ainsi que de surveillance et d’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant du public.

 

Une démarche par étapes 

 

L’enjeu de réduire les consommations d’énergie des bâtiments, et celui d’améliorer la qualité de l’air intérieur se rejoignent dans la démarche du Hub Air Energie.

 
Le programme de travail se déroule en trois grandes étapes :
  1. Réalisation d’un diagnostic participatif de chaque bâtiment (été-automne 2022) avec l’occupant, l’exploitant, l’équipe technique et de maintenance, le maître d’ouvrage, et l’équipe d’entretien, pour analyser les enjeux, mettre en lumière les freins, sensibiliser les équipes internes et dresser un premier plan d’actions. Cette visite de chaque site a permis d’identifier les sources de pollution extérieures ou intérieures, d’identifier et d’évaluer le fonctionnement de la ventilation lorsqu’il y en avait une, et de déterminer le niveau de la qualité de l’air intérieur (QAI) en fonction d’une grille de critères intégrant les seuils définis en équipe projet. À l’issue de ce diagnostic, des actions ont été identifiées et proposées pour chacun des sites pour améliorer la QAI, avec des objectifs de réduction de polluants dépassant les seuils.
     
  2. Suivi du progrès du plan d’action déployé (dès automne 2022) via le monitoring en continu de la qualité de l’air intérieur et de la performance énergétique sur 12 mois ;
     
  3. Animation pendant les 24 mois de la communauté désireuse de mettre en commun ses forces opérationnelles pour échanger sur les pratiques, comprendre et agir. L’objectif était de lancer une dynamique entre les participants et de construire un lieu de partage des expériences. Des ateliers participatifs ont également été mis en œuvre sur les sites avec les usagers (élèves/professionnels).

Les enseignements opérationnels 

Collège Saint Exupéry à Hellemmes - Crédit : Conseil Départemental du Nord

Bien que les résultats en termes de présence de polluants soient très différents d’un site à l’autre, les bâtiments étudiés présentent une QAI globalement assez satisfaisante. On observe toutefois un dépassement ponctuel des seuils pour certains polluants comme le CO2 lié à l’occupation, le plus souvent dans des bâtiments qui n’ont pas de système de ventilation.

Cette étude a mis en évidence l’importance de la ventilation ainsi que la réduction des émissions (matériaux, peintures, produits ménagers…) pour assurer la qualité de l’air intérieur. Sur les sites non équipés de système de ventilation, la mise en place d’un protocole d’aération renforcée (avec ouverture de fenêtres a minima de 5 minutes toutes les heures et de 5 à 10 minutes minimum à chaque récréation) est recommandée et permet de réduire notamment les COV (composés organiques volatiles) jusqu’à 50 %, mais aussi de lisser les pics de CO₂. La mise en place d’un protocole d’aération renforcé adapté au site permet de limiter la surconsommation, en attendant de pouvoir engager des travaux permettant la mise en place d’un système de ventilation.

Lors de travaux de rénovation ou de changement d’équipements, les enjeux de qualité de l’air intérieur doivent être pris en compte. Les systèmes de ventilation mécanique présentent un intérêt pour adapter la ventilation aux usages, mais doivent être adaptés au mode d’exploitation du bâtiment.

 

Par ailleurs, le suivi de la qualité de l’air et des consommations énergétiques est une brique indispensable dans une perspective d’amélioration combinée de ces deux éléments :
  • Le suivi de la qualité de l’air intérieur, partie intégrante de la qualité d’usage, permet de déterminer la présence des polluants au début de la démarche et de vérifier si le plan d’action permet de répondre aux objectifs fixés.
  • Le suivi des consommations énergétiques permet d’optimiser la gestion de la ventilation, du chauffage, de l’électricité en fonction de l’occupation réelle du site. 

Des recommandations techniques pour les installations, notamment la ventilation, et les bonnes pratiques à mettre en œuvre (implication des différents acteurs, rédaction des cahiers des charges, désignation d’un référent énergie, communication et valorisation des résultats…) sont présentées dans le document de restitution.

 

L’application des principes de l’efficacité énergétique à la qualité de l’air intérieur - sobriété, efficacité et filtration de l’air - permet de construire une stratégie efficace conciliant qualité de l’air intérieur et efficacité énergétique.

 

Le projet Hub Air Énergie a été présenté récemment au salon 2024 Interclimat de BATIMAT par le Cerema, mais aussi à l'occasion d'une table ronde du réseau CARTE organisé par la FNCCR à Paris le 25 octobre dernier.

 

Les enseignements de l'étude sont sur CeremaDoc :

Le replay du webinaire :