Organisée dans le cadre de la convention de coopération entre l’Association des Départements de France et le Cerema, cette journée a été l’occasion de partager et d’échanger sur des actions ou études de sécurité routière réalisées par l’ONISR, un Conseil Départemental ou le Cerema. Cette journée a permis aux intervenants de présenter leurs études, leurs outils ou leurs attentes et de répondre aux questions posées dans la salle ou à distance.
Objectifs 2021-2030, bilan 2021 et le site internet de l'ONISR
Le matin, lors de son intervention, Mme Salathé, Secrétaire Générale de l’ONISR a présenté les objectifs fixés pour la prochaine décennie 2021 - 2030 et le bilan de l’accidentalité 2021 où 3000 décès ont été recensés.
Les objectifs de sécurité routière 2021 - 2030 ont été définis par l'ONU, avec l'objectif de réduire de 50% les tués et blessés graves sur les routes d'ici à 2030. À plus long terme, l’Union européenne a adopté l’approche de la vision zéro et du système sûr, pour mettre fin aux décès et blessures graves sur les routes européennes avec pour horizon 2050 (ces orientations sont précisées notamment dans le numéro Transflash de janvier 2022).
En matière d'accidentalité, l'augmentation de l'utilisation des modes doux depuis 2020 (jusqu'à +31 % en zone urbaine) a pour conséquence une augmentation des accidents concernant les cyclistes, notamment les plus de 55 ans pour lesquels le risque d'être tué à vélo croît fortement. La mortalité cycliste en interurbain dépasse celle du milieu urbain, pointant l'évolution des pratiques mais aussi l'absolue nécessité d'évoluer sur la prise en compte du vélo dans les référentiels d'aménagement en interurbain.
L'accidentalité des cyclistes et deux-roues motorisés au niveau national et européen a été détaillée (chiffres, causes, gravité...) avec des précisions sur leur comportement. L'intervention a aussi présenté les résultats des rapports FLAM (Facteurs liés aux accidents mortels) et le site de l'ONISR .
Retours d'expériences
MM. Langlet et Metzger du Conseil Départemental de l’Essonne ont ensuite présenté les orientations et la mise en place de leur démarche départementale de sécurité routière qui repose notamment sur les audits aux différents niveaux d'intervention (projets routiers, enjeux sur le réseau départemental, itinéraires, audits thématiques par exemple sur les questions de visibilité aux carrefours, les obstacles latéraux, l'adhérence...) dans une logique d'amélioration continue de la sécurité routière.
Un focus particulier sur l'enjeu important des collisions frontales a été proposé. Celles-ci représentent 1 accident sur 5, et près de 45% des accidents liés à une perte de trajectoire seraient dus à des défauts de guidage: des petites protubérances de type "barrette" ou de type "engravure", réalisées par fraisage de la couche de roulement de la chaussée, qui ont un effet vibratoire ont été testées notamment avec le Cerema. Ce dispositif s'avère intéressant avec un gain estimé de 1,4 tués, 10 blessés graves et 18 blessés légers pour 150 km sur une année et a commencé à être déployé sur le réseau départemental
Classification des départements en terme d'accidentalité
Mme Bernagaud du Cerema Centre-Est a terminé la matinée en présentant la méthodologie qui a permis de déterminer la nouvelle classification des familles de départements. 21 variables permettent de déterminer le profil des différents départements comme la densité de population, le pourcentage de résidences secondaires ou de 18-24 ans, le nombre de véhicules et de deux-roues motorisés par personne, le pourcentage de départementales sur le réseau routier local, le pourcentage de communes périurbaines... Des facteurs météorologiques sont aussi pris en compte: l'ensoleillement, les précipitations et les températures minimales.
Les caractéristiques en terme d'accidentologie des différentes catégories de départements ont été présentées.
Cette classification permet désormais aux gestionnaires de réseaux routiers départementaux de se comparer avec un autre département dont les caractéristiques sont proches.
7 grandes familles de départements ont ainsi été définies:
- 13 départements de montagne,
- 30 départements ruraux avec une faible densité de population,
- 9 départements méditerranéens,
- 14 départements monopolarisés,
- 20 départements multipolarisés,
- 6 départements à très forte densité de population,
- Paris et la petite couronne.
Présentation des rapports rapides TRAxy et consolidation du fichier BAAC
L’après-midi, Mme Bernagaud a poursuivi en présentant les grands principes de fonctionnement et d’utilisation des rapports rapides du système d’informations de l’ONISR, TRAxy, le système d'information de l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, service de la Délégation à la Sécurité Routière du Ministère de l’Intérieur, qui permet d'exploiter et d'analyser la base de données des accidents corporels de la route.
Des exemples concrets de tableaux produits automatiquement ont permis de constater l’utilité et la facilité d’utilisation. Un temps a été également consacré au processus permettant de réaliser des sélections préalables d’accidents.
L'outil Cerema IREVE et les évolutions de la méthode SURE
MMe Muzet et Driutti du Cerema Est ont ensuite présenté l’outil Imagerie Routière Etalonnage, Visualisation, Exploitation (IREVE) qui a été développé par le Cerema, et son application dans une étude de sécurité routière. La démonstration a mis en valeur les principales fonctionnalités de l’outil afin de mieux connaître les éléments du patrimoine routier (outils de relevés et de mesures, cartographie,…).
IREVE est un outil de visualisation et de recueil de données à utiliser dans le cadre d’une politique d’auscultation de réseau routier. Vous trouverez, également en complément, des plaquettes ou fiches du Cerema sur l’utilisation de l’imagerie dans les études de sécurité routière.
Il est compatible avec DIA TRAM, autre outil à grand rendement développé par le Cerema, pour la visualisation des voies de tram et bus et avec le Vél'audit, pour l'audit des voies cyclables.
M. Kleinmann du Cerema territoires et ville est ensuite revenu sur la démarche de Sécurité des Usagers sur Routes Existantes (SURE) pour rappeler le contexte dans lequel se situe actuellement ce type d’études, présenter la méthode et les évolutions à venir.
Enfin, Mme Salathé de l’ONISR a évoqué la consolidation du fichier BAAC et à invité les gestionnaires de voirie à apporter leurs connaissances dans l’enrichissement de la base de données des accidents corporels. Les membres de la communauté de la sécurité routière participent tous, à leur niveau, à l’amélioration de la donnée. Les gestionnaires de voirie ont la connaissance de leur réseau routier, et la précision des informations renseignées (le lieu, le type de réseau, le nom de route, …) participe très largement à la qualité des études réalisées par cette communauté.
Par manque de temps, le Cerema Sud-Ouest n’a pas pu évoquer les dernières publications du Cerema en matière de sécurité routière et des infrastructures, et les prochains webinaires qu’il organise à court terme.
La présentation ci-dessous donne les différents liens vers les publications et les événements à venir au Cerema, notamment les Rendez-vous Mobilités qui ont lieu tout au long de l'année.
La prochaine journée d'échanges du club accidentologie devrait être programmée en 2023 à la même époque sur les terres d’un Conseil Départemental, qui peut être à l’initiative pour l’organiser ou à Paris.