Transflash - zoom
Transflash - zoom
La blockchain est le système de confiance distribuée, c’est-à-dire sans organe de contrôle centralisé, par excellence. Monnaie, banques, notaires, brevets, … tout ce qui nécessite aujourd’hui une entité tierce chargée de garantir la confiance d’un système est susceptible d’être touché. On peut même imaginer uberiser demain les  ubériseurs  d’hier  :  une  blockchain  pourrait  en effet remplacer Blablacar pour le covoiturage ou Uber pour les VTC. Mais nous n’en sommes pas encore là. Et d’abord, qu’est-ce que la blockchain et comment fonctionne-t-elle ?

Comme  son  nom  l’indique,  il  s’agit  avant  tout  une « chaîne de blocs » stockée dans un fichier informatique. Chaque  «  bloc » représente un élément unique tel qu’une transaction. Le bitcoin, cette monnaie virtuelle, est l’exemple le plus emblématique d’utilisation de la blockchain, où chaque « bloc » représente une transaction effectuée avec cette monnaie. Les blocs sont écrits les uns derrière les autres dans un fichier qui retrace l’intégralité de la chaine de blocs.

Mais alors quelle est l’innovation de rupture de la blockchain, s’il ne s’agit que de retracer une succession d’événements élémentaires dans un fichier ? C’est justement dans le devenir de ce fichier : celui-ci est non seulement crypté mais dupliqué sur un nombre important d’ordinateurs dans le monde entier, appartenant à des « mineurs », c’est-à-dire des personnes qui acceptent, bénévolement ou contre rémunération, d’offrir une partie de la capacité de calcul de leurs machines à l’inscription des nouvelles transactions à la suite des autres.

C’est ainsi que la blockchain acquière sa fiabilité. En effet, des protocoles de communication entre les ordinateurs des « mineurs » permettent de s’assurer de l’intégrité de la chaine de blocs : si un bloc a été falsifié sur un ordinateur, les autres ordinateurs seront en mesure de témoigner de la fraude et de la corriger. La fiabilité de la blockchain réside dans le fait qu’il est techniquement très difficile de modifier simultanément une même chaîne de blocs sur un nombre important d’ordinateurs.

Ainsi, la blockchain sera d’autant plus fiable qu’elle sera stockée sur un nombre important d’ordinateurs, que les échanges entre eux seront bien cryptés et que les protocoles de vérification seront efficaces. Cependant, cette sécurité a un coût : la puissance de calcul nécessaire au minage, donc la consommation énergétique associée, et la vitesse avec laquelle l’inscription d’une nouvelle transaction peut s’effectuer (de l’ordre de 15 minutes pour le bitcoin, par exemple). Avec la contrainte supplémentaire que plus une chaine de bloc s’allonge, plus le temps nécessaire à l’inscription d’une nouvelle transaction s’allonge également.

C’est pour cela qu’il existe aujourd’hui sur le marché différentes solutions de blockchain, avec chacune leur point fort et leur point faible en matière de vitesse et de sécurité.

Par ailleurs, la blockchain n’est pas inviolable, comme l’a prouvé une attaque dont a été victime en mai 2016 une organisation décentralisée qui fonctionnait sur la blockchain d’Ethereum. Sans une intervention centralisée de cette dernière pour stopper la fraude à temps, de l’argent aurait pu être dérobé, ce qui pose la question de la gouvernance de tels réseaux s’ils étaient réellement et totalement décentralisés, en cas de crise.

De plus, des mineurs, qui sont pour certains déjà organisés en coopératives pour cumuler leur puissance de calcul et réduire leurs coûts de fonctionnement, pourraient décider de s’allier pour truquer le système. Il leur suffirait pour cela de représenter 51 % des mineurs d’une même chaîne…

●   Contact Cerema : Florent Boithias

 

Ressources