Depuis maintenant deux ans, le Cerema a investi le sujet de la ville intelligente, ou smart city, dans une approche globale visant à comprendre les effets de la transition numérique sur les politiques publiques locales. Il s’intéresse notamment à la remise en cause des relations de pouvoir entre puissance publique, entreprises et citoyens du fait d’un accès généralisé à l’information et d’une massification des données.
Cette approche globale est complémentaire de l’expertise sectorielle que le Cerema développe dans les divers champs de l’aménagement, aujourd’hui impactés par la transition numérique. Parmi les champs de cette expertise, on peut notamment citer celui des systèmes de transport intelligents, dans le domaine de la mobilité, qui s’inscrivent dans la démarche stratégique à l’échelle nationale « Mobilité 3.0 », les smart grids dans le secteur de l’énergie ou encore le Building Information Management (BIM) dans le secteur du bâtiment.
La ville intelligente n’est aujourd’hui ni normée, ni réglementée. Une façon de la définir consiste donc avant tout à s’intéresser aux objectifs poursuivis par les collectivités qui se dotent d’une stratégie de ce type : il s’agit le plus souvent d’objectifs de durabilité environnementale, économique et sociale. En ce sens, l’ambition de la ville intelligente est d’être une ville durable.
On observe ensuite que les outils mis en œuvre pour atteindre ces objectifs intègrent pleinement les nouvelles opportunités et les nouveaux enjeux apportés par la transition numérique. Il s’agit d’un ensemble de nouvelles technologies urbaines, que l’on peut nommer « ville numérique » ou encore « ville connectée », qui facilitent la remontée et la centralisation d’informations ainsi que leur exploitation pour optimiser les services existants et en produire de nouveaux, et qui facilitent également les capacités de communication et de rapprochement entre les différents acteurs de la ville. Par exemple, dans le domaine de la mobilité, les nouvelles technologies sont mises au service des habitants pour augmenter leur possibilité de déplacement et améliorer leurs expériences de voyages.
Enfin, en termes de méthode, la ville intelligente se doit d’être une ville agile et ouverte, qui associe un spectre large d’acteurs dans la gouvernance, développe les transversalités et innove pour répondre à des enjeux toujours plus complexes. Finalement, l’intelligence des villes et des territoires traduit leur manière de concilier une intelligence collective avec une intelligence artificielle et de les mettre au service l’une de l’autre.
Intelligence des villes et des territoires = intelligence collective + intelligence artificielle |
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Le Cerema produira dans les prochains mois un premier outil de sensibilisation, d’aide à la décision et d’auto - évaluation à destination des collectivités pour les aider à faire évoluer la gouvernance territoriale, à déployer de nouveaux services aux usagers et à optimiser la gestion des territoires, en vue d’un renforcement global de leur attractivité.
+ Pour en savoir plus : Signature de mai 2016 (p.25)
● Contacts Cerema : Florent.Boithias@Cerema.fr – Bernard.Allouche@cerema.fr