20 décembre 2016
 Terrasse végétalisée sur toiture de l’usine de L’Hay permettant de récupérer une partie de l’eau de pluie
Arnaud Bouissou - TERRA
Alors que « construire des villes durables » est un virage qu’il faut prendre pour préserver notre environnement, la végétalisation de toitures connaît, depuis 2009, un fort développement. Pour améliorer la connaissance et pouvoir quantifier les effets dépolluant de telles structures, Julie Schwager-Guilloux, doctorante au Cerema Est, a analysé en vraie grandeur les transferts produits dans des toitures expérimentales et caractérisé en laboratoire les phénomènes de sorption (absorption par les végétaux) et de lixiviation (extraction par l’eau qui circule) de polluants. Les capacités épuratoires de telles structures végétales pourront ainsi mieux être estimées et optimisées.

Quel apport des toitures végétalisées pour la dépollution?

En 2010, pour avancer sur la connaissance et la quantification du fonctionnement et des apports des toitures végétalisées, le Cerema s’est impliqué dans un projet pluri-disciplinaire, basé sur l’étude de
toitures végétalisées.

Dans le cadre d’une convention de partenariat, associant des professionnels du domaine (BATEC Lorraine, CoduBa, Falienor, Nidaplast, Saint Gobain Weber, Végétoit), des structures expérimentales ont été construites sur des toitures de locaux du Cerema Est.

Pour permettre, notamment, d’évaluer l’intérêt de cette technique pour la gestion qualitative des eaux pluviales (concentration en métaux), un des agents du Cerema Est, Julie Schwager-Guilloux, en poste au
Laboratoire de Nancy, s’est engagée dans un projet doctoral. Elle a analysé les transferts produits dans les toitures expérimentales et mené, en laboratoire, des observations microscopiques
des phénomènes de sorption et de lixiviation.

L’encadrement scientifique du projet a été réalisé par Jean-Louis Morel (Université de Lorraine-INRA) et Véronique Ruban (Ifsttar). Le groupement d’intérêt public GEMCEA (Groupement pour l’évaluation des
mesures en continu dans les eaux et en assainissement) a également contribué à ce projet. Les partenariats noués, les résultats obtenus ainsi que la présence des toitures expérimentales sur un site du Cerema lui permettent de poursuivre la recherche sur cette thématique, dans le cadre de nouveaux projets.
 

Optimiser les bénéfices d’une toiture végétalisée

Le document "Les toitures végétalisées, puits et sources d’éléments en traces métalliques" est un outil pour mieux appréhender les transferts de matériaux et les capacités de rétention d’une toiture végétalisée.

Toutes les structures de toitures végétalisées ne peuvent répondre à toutes les fonctions potentielles qui leur sont souvent associées (gestion quantitative des eaux, isolation thermique ou acoustique, biodiversité, esthétique…). C’est pourquoi il est essentiel que le maître d’ouvrage définisse précisément ce qu’il attend de sa future toiture végétalisée bien à l’amont de la construction de celle-ci, afin qu’une structure adaptée à ces attentes soit conçue.