Riskcoast est un projet de recherche transfrontalier mené avec des partenaires espagnols, portugais et français [1], ainsi que des partenaires associés issus des territoires concernés par le projet.
Il sera lancé en octobre 2019, pour une durée de trois ans et prendra fin en octobre 2022.
Une région impactée par les phénomènes géologiques
L’objectif principal du projet de recherche Riskcoast est d’améliorer la coordination et l’efficacité des instruments de prévention, de gestion des catastrophes, et de réhabilitation des zones sinistrées à la suite de catastrophes d’origine géologique (glissements de terrain, subsidence, érosion, chute de blocs rocheux …).
Ce type d’événements catastrophiques, dans un contexte de changement climatique et d’amplification des phénomènes météorogiques extrêmes, devrait augmenter. Le projet s’intéresse plus spécifiquement aux zones côtières du Sud-Ouest européen qui subissent une forte pression en termes d’urbanisation y compris dans des zones vulnérables. Les enjeux liés à ces risques sont donc importants pour ces territoires.
A travers le projet Riskcoast, c’est une approche résiliente qui sera appliquée, afin d’adapter les territoires à l’aléa. Les conséquences des phénomènes géologiques seront étudiées de manière intégrée, afin de comprendre précisément les dynamiques des mouvements de terrain et sur l’impact des événements pluvieux extrêmes).
Plusieurs groupes de travail seront mis en place, et travailleront sur :
- Les points forts et faibles dans la gestion des risques liés aux mouvements de sols en zone côtière,
- La cartographie du risque pour la planification urbanistique et territoriale,
- Le Développement d’outils de gestion basés sur la télédétection,
- Les Outils de soutien des systèmes d’alerte précoce pour différents types de risque et modèles de côte.
- La réalisation de deux exercices de crise pour tester les outils développés dans le cadre de Riskcoast. Ce groupe de travail sera piloté par le Cerema.
- Les Mesures naturelles de réhabilitation et préventives d’adaptation au changement climatique
- La communication sur les résultats du projet
Des actions innovantes pour anticiper et réhabiliter les territoires
Les échanges entre les scientifiques et les acteurs de terrain permettront de mettre en commun des approches différentes sur la gestion du risque, de relever les meilleures pratiques et d’avancer sur des points tels que les nouveaux outils de détection, la définition des seuils d’alerte, les exercices de gestion de crise…
Le projet visera aussi à mettre en place un réseau transnational de coopération et de coordination pour agir face aux risques géologiques en zone côtère. Ce réseau impliquera les institutions publiques (protection civile et gestionnaires) pour les mettre en action de manière coordonnées et pérenne face aux risques géologiques.
En matière de prévention, des outils seront élaborés pour concevoir un système d’alerte précoce.
Les enseignements issus des travaux permettront d’orienter les investissements vers des actions innovantes qui prennent en compte le risque géologique, et favoriseront l’adaptation du territoire : mesures pour agir sur l’érosion des sols et du littoral, les incendies, les inondations, les tempêtes, les sécheresses, cela comprenant un volet axé sur la sensibilisation des acteurs et des habitants, ainsi que des mesures visant la protection des systèmes et des infrastructures.
Pour agir lors de l’événement, une expérience pilote sera organisée à destination des services de secours : deux exercices transnationaux seront réalisés (un en France, l’autre en Espagne), qui seront l’occasion de tester les outils mis au point dans le cadre du projet, simuleront une catastrophe et permettront d'observer la manière dont la crise est gérée
Après la catastrophe, on observe que souvent les actions sont mises en œuvre rapidement, notamment pour les périodes touristiques : régénération des plages, réparation des infrastructures et des espaces naturels de valeur… Or, il s’agit d’actions coûteuses qu’il faut en général répéter après chaque crise. Le projet Riskcoast vise donc également à répondre à cette problématique en proposant des mesures naturelles de réhabilitation et d’adaptation à long terme.
Des techniques d’imagerie satellitaire ou aériennes, de modélisation numérique, de simulation mathématique et des expérimentations en laboratoire permettront de comprendre les phénomènes, de les modéliser, et de recommander des actions adaptées. Des outils méthodologiques seront déployés, ainsi que des cartographies de dangerosité, de vulnérabilité et de risques pour différents risques géologiques tels que :
- Les mouvements de terrains de type sol ou roche
- La subsidience des terrains (liésaux sécheresses et accentués par les pompages dans les nappes phréatiques),
- La désertification,
- L’érosion des sols (y compris les instabilités de flancs montagneux),
Pour ces deux derniers volets, des études et des actions pilotes seront menées en Aquitaine.
Les outils mis en place prendront en compte le changement climatique. Les cartographies, actualisées en permanence, feront apparaître les déformations de terrain grâce aux techniques d’interfériométrie radar. Des modèles 3D pour la simulation des chutes de blocs dans les zones de falaise seront également développés pour accompagner la prise de décision.
A la fin du projet, une phase de communication sera lancée, afin de diffuser les enseignements et les outils auprès de la communauté scientifique, ainsi que des acteurs nationaux et locaux.
[1] Centre Tecnologic de Telecomunicacions de Catalunya (CTTC), Instituto Geológico y Minero de España (IGME), le Bureau de recherches Géologiques et Minières (BRGM), le Cerema, l’Universidad de Grenada, Asitec, Ingeniería Urbanismo y Medio Ambiente (ASITEC), Instituto de Geografia e Ordenamento do Território da Universidade de Lisboa (IGOT-ULisboa).
Le projet Riskcoast bénéfice des fonds Feder à hauteur de 2.190.750,00 €.