CONTEXTE
Préalable important à toute démarche ou action de sécurité routière, l’étape de diagnostic permet d’identifier et de comprendre finement les problématiques, de pouvoir formuler des objectifs d’amélioration et les actions qui en découlent, tout en accordant une importance à leur évaluation. Ce webinaire avait pour objectif de présenter différentes typologies d’état des lieux de l’accidentalité, et de mettre en avant les pistes d’actions qui en découlent. Il s’articulait autour de présentations de démarches ou d’études de portées départementale, régionale et interrégionale.
Les RÉCENTES ÉVOLUTIONS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE ET D’ÉQUIPEMENTS DE LA ROUTE
Le Cerema a présenté les actualités en sécurité routière intervenues depuis fin 2023, notamment via la publication de différents ouvrages. Ce fut l’occasion de revenir notamment sur la parution de plusieurs guides ou rapports d’études en lien avec la thématique vélo (guide « schéma directeur des aménagements cyclables », guide « aménager le réseau cyclable en dehors des agglomérations »), ou en lien avec la problématique des ralentisseurs, sujet qui a fait l’objet de différents échanges pendant le webinaire.
Les présentations ont également porté sur les nouveautés en matière de signalisation routière et de dispositifs de retenue.
Le Cerema est en particulier revenu sur deux publications concernant les dispositifs d’alerte sonore, qu’ils soient permanents (DAS) ou temporaires (DAST). En matière de signalisation horizontale, il a été indiqué la possibilité de recourir désormais au marquage de routes étroites, ainsi qu’au marquage de surlargeur sur routes à chaussées séparées et carrefours dénivelés.
A aussi été rappelé la dernière mise à jour, en date du 26 juin 2024, de la foire aux questions sur les dispositifs de retenue.
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État des lieux des accidents corporels sur le réseau structurant et principal du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle
Le Cerema Est a présenté les travaux menés pour le compte du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle (CD54), à savoir l’adaptation pour le niveau départemental d’une méthodologie habituellement appliquée au réseau national : la démarche SURE pour « Sécurité des Usagers sur les Routes Existantes ».
Afin de pouvoir répondre de manière objective aux différentes sollicitations au sein de la collectivité, et de mettre en place des diagnostics et des actions sur les zones les plus accidentées, le Cerema a réalisé un travail en 3 temps :
Compléments de corrections d’accidents,
Analyse du sectionnement,
Etat des lieux de l’accidentalité.
Sur la base de l’élaboration, de l’analyse, et du croisement de plusieurs indicateurs d’accidentalité (densité, potentiel de sécurité), l’étude a permis de mettre en avant les sections de route présentant les plus forts enjeux de sécurité, et celles pour lesquelles on peut espérer un gain important de sécurité routière en réalisant des actions orientées vers l’infrastructure.
Cette démarche, adaptable sur d’autres types de réseau, permettra au CD54 d’engager dans un second temps des actions concrètes d’amélioration de l’infrastructure.
Exemple D’APPLICATION de LA DEMARCHE SURE : cas de la RN13 dans la manche
La présentation visait à faire un retour d’expérience de la démarche intégrée mis en œuvre par la Direction Interdépartementale des Routes Nord-Ouest (DIRNO). Celle-ci a en effet appliqué, entre 2014 et 2023, la démarche SURE dans sa totalité, en mettant en place les 4 phases de celle-ci :
L'étude d’enjeu, pour connaître et hiérarchiser les niveaux d’accidentalité sur ses sections,
Le diagnostic, pour comprendre finement les problématiques et identifier des pistes d’action,
L'étude et la réalisation des actions,
L'évaluation de celles-ci.
Pour mener à bien cette démarche, la DIRNO s’est appuyée sur le Cerema Normandie-Centre pour réaliser l’étude d’enjeu, le diagnostic, et l’évaluation des actions réalisées.
Suite aux deux premières phases de la démarche, la DIRNO a réalisé des travaux majeurs sur 5 kilomètres de l’itinéraire entre Cherbourg et Valognes, notamment pour réduire les chocs frontaux qui étaient recensés. En complément d’une requalification de la route (passage d’une section à 3 voies en bidirectionnel à une section à 2X1 voies), l’opération à également consisté à traiter les obstacles latéraux et à réaliser des accotements revêtus.
Le bilan montre, 3 ans après la mise en service, que les effets sur l’accidentalité sont très positifs, la fréquence des accidents après travaux étant quasiment trois fois plus faible qu’avant travaux.
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REALISATION D’UN observatoire des accidents par le CONSEIL départemental de seine-maritime
Afin de faciliter l’adaptation des politiques départementales de sécurité routière à l’accidentalité, le Conseil départemental de Seine-Maritime (CD76) a lancé en 2022 la mise en place d’un observatoire des accidents sur son réseau. Cette démarche a pour objectifs de suivre dans le temps l’accidentalité sur Réseau Routier Départemental, et de dégager des tendances grâce à une connaissance fine de l’évolution de l’accidentalité.
Pour ce faire, le CD76 s’est appuyé sur le Cerema Normandie-Centre pour élaborer les indicateurs métier les plus pertinents pour cet observatoire, mais aussi pour réaliser les requêtes spécifiques permettant d’exploiter l’application web TRAXY, qui interroge la base accident du ministère de l’intérieur.
Le CD76 souhaitait disposer d’un outil réactif et simple à utiliser, et permettant d’élaborer une plaquette quadrimestrielle présentant l’ensemble des résultats de l’observatoire.
A terme, un objectif complémentaire est de pouvoir établir des corrélations avec l’observatoire des vitesses du CD76.
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Etude de l’accidentalité des engins de déplacements personnels EN NORMANDIE
La préfecture de région Normandie a mandaté le Cerema Normandie-Centre pour approfondir la connaissance des accidents des Engins de Déplacement Personnels (EDP).
Portant sur la période 2019-2023, l’étude a permis d’identifier des enjeux issus de l’analyse des fichiers BAAC, tant sur le plan temporel (forte hausse depuis 2022, sur-accidentalité de nuit), spatial (des départements ou des villes à forts enjeux), ou bien en termes de population impliquée dans ces accidents (tranche d’âge 18/24 ans très impliquée, conflits entre EDP et modes actifs très présents).
L’analyse des procédures d’accidents a permis de déterminer plus finement les mécanismes et les facteurs d’accidents. Il ressort que deux configurations sont récurrentes :
En intersection, lorsque l’EDP et le véhicule antagoniste circulent initialement à la perpendiculaire,
Lorsque l’EDP traverse sur un passage piéton.
Parmi les facteurs d’accidents recensés, certains ressortent particulièrement, comme le non-respect des règles de priorités (conducteur EDP ou conducteur tiers), la circulation d’EDP sur trottoir, l’utilisation de passage piéton sans mettre pieds à terre, les problématiques de masques visuels (stationnement, végétation, bâti), de signalisation inadaptée, ou encore de dysfonctionnement des freins de la trottinette.
Cette analyse a permis de définir quelques pistes d’action en lien avec les problématiques identifiées, par exemple la réalisation de continuité des aménagements cyclables au niveau des traversées ou l’amélioration de la co-visibilité, ou bien encore la mise en place d’atelier d’entretien et de réparation des EDP.
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Pour en savoir plus
Sécurité routière
Le Cerema produit des connaissances scientifiques sur l’accidentalité, les comportements et leur évolution afin d’éclairer les politiques publiques, ainsi que des évaluations des mesures de sécurité routière et des aménagements. Ceci lui permet de proposer une expertise de référence, d’accompagner la montée en compétence des acteurs par des formations, d’assurer la co-construction d’une doctrine et de solutions opérationnelles partagées et de qualifier les propositions de tiers (méthodes, données, outils).