La matinée était consacrée au contexte réglementaire entourant l'ouverture des données, aux portails d'accès aux données, qu'ils proviennent de l'État avec les données transports, de la Région PACA avec DataSud, ou de collectivités comme la métropole de Montpellier avec la création d'une startup appelée LKSpatialist.
L'après-midi, plus technique, était consacré à la valorisation des données capitalisées et massifiées, qu'elles proviennent d'organismes de référence comme avec l'outil UrbanSimul, ou de citoyens via l'information géographique volontaire, comme avec l'outil Rivages de relevé du trait de cote et ceux issus de l'univers OpenStreetMap.
Chaque fin de demi-journée faisait l'objet d'échanges sous la forme d'une table ronde.
Sur twitter, l'évènement pouvait être suivi grâce au hashtag #CoTITA_Data
Aujourd'hui à Aix pour la journée technique Ouverture de données pour les territoires. #CoTITA_Data #opendata @CeremaDCDC pic.twitter.com/m4JTFzyzbu
— Patrick GILLES (@Patrick_Gilles) 27 mars 2018
Matin
Olivier Dissard, de la Mission Information Géographique, a rappelé les motivations de l'OpenData. Il a passé en revue, avec un panorama historique, les différents articles de lois, directives visant à l'ouverture des données de l'Administration vers le Public. Il a explicité un nouveau vocable comprenant des termes tels que Données d'Intérêt Général, Données Souvernaines. Il a éclairé sur quelques subtilités issues des textes telles que les relations inter-Administrations, les subventions, les redevances, et les missions de Service Public Industriel et Commercial soumises à concurrence.
Par la suite, Laurent Chevereau, du Cerema Territoires et Ville, nous a donnés un exemple concret d'ouverture des données publiques côté État avec le thème très demandé des transports.
Les difficultés d'accès, de standardisation des données, de formats, ont été listées, pour ensuite aboutir aux solutions que sont le portail PASSIM, le Point d'Accès National et le site transport.data.gouv.fr.
Vincent Robin, du Cerema Méditerranée a clôturé la séquence, en nous présentant EDREDON, un portail d'accès aux données ouvertes de trafic routier.
Pierre-Paul Pénillard, de la Région PACA nous a parlés des chantiers liés à la Smart Région PACA avec la data comme carburant. Il a fait part de l'enjeu qui est de passer d'une donnée ouverte à une donnée intelligente.
DataSud, présenté successivement par Mathieu Kazmierski du CRIGE et Thomas Bekkers de la Région, représente la fusion du portail OpenPaca et de celui du CRIGE. Il promeut le développement d'applications innovantes s'appuyant sur la donnée libérée, grâce à une palette de services orientés vers les utilisateurs et les développeurs : extracteurs, API...
Jérémie Valentin, chef de projet OpenData à la Métropole Montpellier Méditerranée, a rappelé que Montpellier était le terreau de nombreuses startups. Il a évoqué le fossé qui existait souvent entre les attentes d'une cellule OpenData et celles de décideurs qui expriment souvent des besoins bien éloignés du thème de la data. Notamment, il a détaillé des étapes visant à établir une circulation du savoir avec les communes périphériques.
LKSpatialist a ensuite été présentée, en la personne de Lahouari Kaddouri. Startup montpelliéraine bâtie sur l'OpenData, elle démontre le dynamisme économique engendré par la donnée ouverte. LKSpatialist intervient sur des questions foncières auprès de promoteurs immobiliers, d'aménageurs et lotisseurs.
Après-midi
L'après-midi, axé sur la valorisation des données massifiées, s'est ouvert sur UrbanSimul, outil lui aussi de prospection foncière ouvert aux organismes publics et collectivités, présenté conjointement par Stéphane Rolle du CRIGE et Christine Grimal du Cerema Méditerranée.
UrbanSimul illustre l'intérêt de synergies mises en place avec des organismes tels que le CRIGE, en sa qualité d'animateur pour l'harmonisation des données PLU. La dynamique de circularité était bien illustrée, où la mise à disposition d'une masse de thématiques sous forme de données permet de profiter en retour d'une donnée intelligente, simple et synthétique utile à l'aménagement.
Toujours du côté massification, nous avons abordé Rivages, une application mobile de relevé de trait de cote. Présentée par Frédéric Pons, du Cerema Méditerranée, Rivages permet, si l'on est doté d'un téléphone mobile, de dessiner un trait de cote juste en se promenant sur la page.
Ce trait est ensuite capitalisé en addition d'autres traces utilisateur. L'objectif est de pouvoir en dessiner le trait moyen, en plus de suivre son évolution au cours du temps, par rapport aux risques littoraux, en particulier de submersion marine.
La délinéation du trait de cote nous a permis de transiter sur d'autres lignes, celles de transports. La présentation de BATO (Base d'arrêts de Transport Collectif Ouverte), assurée par Silvio Rousic, du Cerema Méditerranée, a montré comment un service de l'État avait consolidé une base à partir de données conventionnées, de données OpenStreetMap, ouvertes, et référentielles afin d'ensuite la mettre au "pot commun".
Dans la continuité de BATO, JungleBus a été présentée par Jean-Louis Zimmermann, représentant Sud-Est d'OSM (OpenStreetMap). JungleBus vise à faciliter pour tout un chacun l'agrémentation d'une base ouverte en points d'arrêts et lignes de transport.
De BATO à @BusJungle Où l'on reparle des données de transport collectif ou quand le citoyen reprend la main. #CoTITA_Data #OpenData pic.twitter.com/owkc528aHF
— Patrick GILLES (@Patrick_Gilles) 27 mars 2018
Pour finir, Jean-Louis Zimmermann a proposé une présentation appelée "Il était un fruit : la data; Opendata et données citoyennes : le défi de la qualité au regard de la massification". Présentée en analogie avec le fruit, la donnée nécessiterait d'être cultivée, entretenue, pour fournir un produit de qualité, propre à être consommé. Tout le long, il a pu lister un certain nombre d'outils de cartographie volontaire issus de l'écosystème foisonnant d'OpenStreetMap.
En clôture de la journée, il a été fait part du fossé existant entre usager et spécialiste.
Avec le développement exponentiel des données et des algorithmes affiliés à celles-ci, des questions liées au respect de la vie privée, il est apparu important que chacun ne reste pas analphabète de la donnée et puisse développer un sens critique vis-à-vis de celle-ci.
Si cette journée, volontairement technique, s'intéressait aux données et outils, une journée sur la culture/littératie des données s'avèrerait elle aussi d'un grand intérêt.