17 novembre 2021
personnes assises dans une salle assistant à une conférence
Cette conférence avait pour objectif de présenter le guide3 de la signalisation horizontale portant sur les éléments de choix et de mise en œuvre des produits de marquage routier publié par l’IDRRIM en décembre 2019.
logo conférences techniques territoriales (CTT) du CeremaLe jeudi 21 octobre 2021 à Beaucouzé (49) avait lieu une journée sur la signalisation horizontale qui a rassemblé plus de quatre-vingts personnes.


Organisée par le Cerema et la Mission d’Appui au Réseau Routier National du Ministère chargé des transports, avec la participation de l'Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité (IDRRIM), du Syndicat des Équipements de la Route et le soutien du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), cette journée avait pour objectif de présenter le guide de la signalisation horizontale  portant sur les éléments de choix et de mise en œuvre des produits de marquage routier publié par l’IDRRIM en décembre 2019.

Cette présentation a été l’occasion de rappeler les règles juridiques qui encadrent l’utilisation des produits de marquage, de préciser leurs caractéristiques techniques et les modalités de leurs applications. Elle a également permis d’illustrer les éléments déterminants d’une politique d’entretien ou d’achat de produits au travers d’exemples mis en œuvre par des gestionnaires d’infrastructures routières.

Par une participation forte, et par la richesse des échanges entre les décideurs et gestionnaires, ainsi que différents représentants des fabricants et/ou poseurs de marquage routier, cette journée peut être qualifiée de succès qu’il importe maintenant de promouvoir et de démultiplier au sein des diverses conférences techniques territoriales, récemment créées.

 

 

Les fondamentaux juridiques et techniques

En préambule, il a été précisé que les règles administratives rappelées dans le guide sont applicables à l’ensemble du réseau routier de France et que le marquage des chaussées n’a pas de caractère obligatoire, hormis sur autoroute et route express et pour certaines marques particulières comme par exemple les lignes de "STOP".

Cependant, lorsque l’autorité compétente, gestionnaire de la voie concernée décide d’appliquer une signalisation horizontale, celle-ci doit être conforme à l’Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière (IISR).

 

Les produits certifiés NF & le matériel d’application

Site de certification des marquages de la RN 2
Site de certification des marquages - Cerema

Quant à la conformité des produits de marquage de chaussées, c’est l’arrêté du 10 mai 2000 qui en fixe les exigences techniques de sécurité et d’aptitude à l’usage ainsi que les performances attendues. La performance des produits est vérifiée sur le site d’essai de la RN2 utilisé pour la certification NF. Les caractéristiques normalisées des produits de marquage et les niveaux de performances auxquels doit répondre un produit certifié ont été détaillés. Il s’agit de la visibilité de jour ou de la rétro réflexion de nuit, par tous temps du produit, de sa couleur, de son anti-glissance et de sa durabilité.

Un zoom a été fait sur les outils de contrôle utilisés pour mesurer la rétro réflexion, la luminance ou l’anti-glissance des produits.

Un produit non certifié NF 058 par l'Association pour la Certification et la Qualification des Équipements de la Route (l’ASCQUER) ne peut pas être employé sur la voirie publique française malgré son éventuel marquage CE. Le lecteur trouvera sur le site de l’ASCQUER la liste des produits certifiés.

La certification se matérialise par la délivrance d’une attestation de droit d’usage valable un an, associée à une fiche technique de certification sur laquelle figurent notamment les résultats des essais d’homologation et donne le mode d’emploi du produit. Les informations de sécurité sont portées sur la fiche des données de sécurité (FDS) qui doit obligatoirement accompagner le produit sur le chantier.

Vue du public de la journéeLa vigilance des utilisateurs a été appelée sur l’étiquetage des produits, dont la réglementation sur la classification des produits dangereux a évolué en 2015, vers une codification Européenne (CLP).

La compatibilité des produits entre eux, comme, à titre d’exemple une nouvelle couche appliquée sur un ancien support, ou identifier les risques possibles d’utilisation d’une peinture sur un enduit ou inversement constitue une suggestion technique importante pour toute action de renouvellement. Le lecteur pourra utilement se référer aux tableaux (Cf. guide pages 23 et 24) présentés dans le guide, toutefois, les gestionnaires de voirie sont également invités à se rapprocher des fabricants ou des experts pour s’assurer de la compatibilité (chimique ou mécanique) des produits entre eux.

La matinée s’est achevée par un tour d’horizon des différents matériels d’application et des techniques de mises en œuvre des produits de marquage routier.

L’après-midi a été consacrée à la présentation des principes généraux d’une politique de travaux d’entretien et de travaux neufs, à sa mise œuvre avec deux exemples de gestion et à la conduite de chantier.

Les principes généraux : politique de travaux d’entretien et de travaux neufs
 

Cette séquence s’est articulée autour de trois axes :

 

1| La définition d’une politique d’entretien

Quatre objectifs sous tendent la mise en place d’une politique d’entretien : la sécurité des usagers, la sécurité des personnels, la limitation de l’impact des travaux sur les usagers et le respect des politiques environnementales et économiques.

Le lecteur se référera au guide qui donne des pistes aux maîtres d’ouvrages pour formaliser leur politique d’entretien qu’ils déclineront par itinéraire. Il est également préconisé d’y intégrer une démarche de contrôle notamment par une surveillance et le recueil de données sur les marques existantes. Il est fortement recommandé, en complément, de se référer aux guides Cerema sur la signalisation de chantier (voir ci-dessous).

 

2 | La définition d’une politique d’achat

Cette phase est déterminante et les questions qui s’y rapportent devront éclairer le maître d’ouvrage sur ses choix en matière d’exécution des prestations de marquage, de produits utilisés, d’obligations contractuelles qu’il fera valoir dans son cahier des charges.

 

3 | L’inscription dans une démarche de gestion patrimoniale

S’inscrire dans une démarche de gestion patrimoniale en s’appuyant sur l’expertise, les retours d’expérience, l’analyse de la jurisprudence en matière de responsabilité sur la gestion et l’entretien des équipements de la route est, pour le maître d’ouvrage, gage d’une gestion éclairée. Les évolutions technologiques en matière notamment de relevés et d’auscultation, de gestion de données sont autant d’atouts pour conduire et optimiser une politique de gestion patrimoniale.

Démarches comparées entre Direction Interdépartementale des Routes (DIR) et Conseil départemental
 

La politique de signalisation horizontale du département des côtes d’Armor

Le réseau routier départemental est hiérarchisé en quatre catégories selon le type de voies. En 2018, le Département a engagé une réforme de sa politique routière pour adapter les niveaux de services aux usages et en moderniser les pratiques. Un groupe de travail a étudié plusieurs scenarii d’échéance de renouvellement en fonction du type de réseau considéré. Ses propositions ont été soumises à l’arbitrage des élus. Cette instance propose au Département de se doter d’un outil moderne de gestion du patrimoine.

Actuellement, les travaux de marquage sont réalisés, selon leur nature, soit par une entreprise (cela concerne l’application du marquage visible de nuit par temps de pluie -VNTP-), soit en régie par deux équipes du Centre Technique du Département.

 

La politique d’entretien du marquage au sol de la DIR Ouest

présentation diaporama système ECODYNLa Direction Interdépartementale des Routes Ouest gère 1 520 km de routes nationales dont 1 280 km de routes à chaussées séparées et 365 échangeurs. Elle comptabilise 19 000 interventions par an (incidents, accidents, chantiers…).

Elle met en œuvre sa politique de signalisation horizontale selon des principes de renouvellement dits "d’investissement" ou "d’entretien" en privilégiant la cohérence par itinéraire. Elle s’est fixée un niveau minimum de performance en "retro réflexion" supérieur ou égal à 150 mcd/Lux/m² mesuré à l’ECODYN3 et, suit, selon diverses manières, l’état des marques au sol :

  • par un contrôle visuel de jour comme de nuit réalisé en régie ;
  • ponctuellement, par un contrôle de retro réflexion statique (RL) et de blancheur (QD) au moyen d’un rétroréflectomètre ;
  • annuellement, par un contrôle de retro réflexion dynamique réalisé avec l’outil ECODYN.

 

La conduite de chantier : l’exemple de la DIR Ouest  

On retiendra qu’il est important de valider le pré-marquage, et ce, notamment pour éviter tout erreur qui serait difficilement corrigeable après mise en œuvre. Autre recommandation, un marquage s’étudie et ne se refait pas d’emblée à l’identique. Il doit prendre en compte les contraintes environnementales et riveraines qui ont pu évoluer depuis le précédent marquage.

NF Service 435 et les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP)

La certification NF Service pour les prestations de signalisation routière horizontale s’adresse aux établissements publics ou privés (collectivités, entreprises, artisans) qui réalisent des marquages routiers. Elle garantit une prestation de qualité basée sur la norme du secteur afférent.

 

Conclusion

Monsieur Mondé conclu la CTTEn conclusion de cette journée, le président du Syndicat des Équipements de la Route (SER) Dominique Mondé a remercié les intervenants pour la qualité et la clarté de leurs présentations. Il a salué les organisateurs pour leur implication dans la réussite de cette journée et le public qui s’est déplacé en nombre pour participer à cet événement qui était attendu de la communauté depuis la parution, fin 2019, du guide sur la signalisation horizontale.

Il souligne que les savoirs faire et les expertises sont précieuses et qu’il est indispensable d’avoir un écosystème permettant de préserver ces compétences et de les développer.
 

Retrouvez ci-dessous les présentations des intervenants :

Alain Lhéritier, Gilles Valet, Bernard Boudeaud, Patrick Porru, Jean-Claude Pannetier, Frédéric Roux, Pierre Peris.

 

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