8 novembre 2019
donnees
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Le Cerema est depuis longtemps considéré comme expert dans le domaine de la production, de l’utilisation et de l’interprétation des données. L’obligation, en tant qu’expert, est donc de s’appuyer sur une démarche aussi transparente que possible, et de ne s’engager que sur des informations vérifiables. La conférence du 1er juillet permet de partager ce savoir faire, en donnant les clés permettant de vérifier et interpréter les faits.

Médias, réseaux sociaux, blogs : nous sommes confrontés à de plus en plus d’informations. Mais face à ce flux croissant, comment arriver à détecter le vrai du faux ? En effet, l’augmentation des « fake news » font peser de plus en plus de doute sur la validité de l’information, qu’elle provienne de sources officielles ou non.

Face à cet enjeu toujours plus important de transparence de l’expertise, le Cerema Hauts-de-France a conçu cette conférence introduite par Michel Lalande, préfet du Nord et préfet de la région Hauts-de-France.

Cette conférence nous plonge donc dans l’univers des données, les manières de bien (et de mal) les comprendre.

Après une présentation des principaux biais cognitifs et de la manière de les limiter, quelques exemples ont rappelé que l’analyse des données est un art compliqué et semé d’embûches, mais aussi de donner les clés permettant de mieux comprendre ce que l’on lit.

séquence 1: Biais cognitifs et démarche scientifique

Dans la vie de tous les jours, nous mettons en place des habitudes de réflexion, appelées « heuristiques », qui nous permettent de penser et de décider de manière rapide et efficace. Cependant, ces heuristiques sont parfois biaisées, et amènent à des conclusions fausses.

Dans ce contexte, quels sont ces biais, quelles sont les confusions que nous faisons au quotidien ?

Il est toutefois possible d’éviter, ou du moins d’atténuer ces biais, en adoptant une démarche scientifique. Mais qu’est ce qui se cache derrière ce terme un peu pompeux ? En pratique, comment peut-on l’appliquer, notamment dans le cadre d’un travail d’expertise ?

séquence 2:L’art de lire dans les cartes 

L’observation territoriale peut entrainer parfois une multiplication des données à analyser, au risque de noyer le cerveau humain. Cependant, il existe des outils permettant de comprendre les phénomènes complexes. Le premier d’entre eux est la cartographie.

Les cartes sont partout, et donnent une impression bienveillante de neutralité. Mais qu’en est-il vraiment ? La représentation est-elle réellement neutre ? Dans quelle mesure le cartographe influence-t-il l’analyse à travers ses choix de données et de représentations ?

 

séquence 3: La statistique, c’est pas automatique

Médiane, moyenne, quartile, ces termes statistiques se retrouvent dans les discours politiques, les articles de journaux, les publicités… Mais qu’en est-il vraiment ? Comprenons-nous vraiment ces données ? De bonne foi, des analyses naïves peuvent nous faire dire des choses fausses.

A partir des exemples concrets d’application, il sera prouvé que l’analyse de données et la statistique méritent un recul et une expertise importante.

Entre autres, savez-vous qu’un collège peut voir sa moyenne augmenter alors que chacune de ses classes aura une moyenne qui diminuera ?

séquence 4: « On fait dire ce que l’on veut aux chiffres » : l’importance des petites lignes et du contexte…

Derrière un titre souvent aguicheur, comment un contenu média résume, et parfois déforme les résultats d’une étude ? Il est ainsi nécessaire de remettre les choses dans leur contexte, de consulter l’étude initiale, et d’en décrypter les apports, limites et surtout les hypothèses associées. La complexité des données traitées fait que selon l’angle retenu, on pourra en retenir tout… et son contraire !

Cet état de fait nécessite aussi, de la part du chargé d’étude, d’être capable de rendre clair son travail, afin d’en éviter une mauvaise interprétation.

Par exemple, lorsque les médias rapportent que selon l’Insee, 58 % des actifs prennent leur voiture pour faire moins de 1 km, beaucoup crient au loup… Est-ce vraiment justifié ?