16 novembre 2020
Entrée de Marseille par l'A7
Google Maps
Suite à la mise en service de l’autoroute A507 qui contourne le centre-ville de Marseille et boucle les deux principales infrastructures de la ville (A7 + A50), la DREAL PACA a missionné le Cerema pour réaliser une étude sur les potentialités de la requalification du tronçon autoroutier, qui pénètre dans la ville, en boulevard urbain multimodal.

La présente étude a pour objectif de ranimer une dynamique entreprise en 2013 entre l’État et anciennement la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole (MPM) (aujourd’hui Métrople Aix-Marseille-Provence) sur le déclassement des pénétrantes autoroutières de Marseille et leur transformation en Boulevard Urbain Multimodaux (BUM).


Quels enjeux autour de la requalification ?

couverture du rapportLe déclassement du domaine public autoroutier consiste à transférer la gestion des terminaisons des autoroutes urbaines (assurée actuellement par l’État) à la Métropole. Ce déclassement a pour but d’engager un programme de réhabilitation urbaine profonde de l’autoroute et de répondre ainsi aux enjeux urbains actuels.

Cette requalification de l’A7 en boulevard urbain concerne, pour la présente étude, la portion d’autoroute située entre l’échangeur des Arnavaux (jonction A7 / L2) et le secteur Saint-Lazare.

À travers le reclassement de l’A7, l’étude menée à la demande de la DREAL PACA propose de réorienter la problématique initiale qui était de transformer cet axe en boulevard urbain multimodal (dont la réflexion sera orientée sur la répartition des flux, le positionnement de parcs relais, la conception d’un nouveau profil en travers) en ouvrant la réflexion sur les questions suivantes :

  • Quel projet de paysage pour l’entrée Nord de Marseille, porte d'entrée principale vers la ville ?
  • Quels sont les leviers d’actions et les opportunités pour faire de cet axe une infrastructure urbaine qui renoue avec son territoire ?
  • Comment redonner de l’urbanité à une voie structurante et construire un cadre de vie attractif?
  • Quel paysage demain?

 

Une approche paysagère qui permet la transversalité 

Le rapport d'études qui porte plus spécifiquement sur la section Arnavaux-Saint-Lazare où les enjeux en termes d'insertion urbaine sont les plus importants. Il décrit les différents atouts de cette infrastructure en grande partie surélevée, qui permet de découvrir le paysage depuis la vallée des Aygalades jusqu'à l'entrée dans la ville et dresse une carte des identités patrimoniales des sites visibles aux abords de l'A7.

Il détaille les enjeux de la requalification, notamment en matière de valorisation: 

  • Des séquences paysagères à l'entrée de ville,
  • Du patrimoine de l'autoroute: passerelles, dispositifs anti-bruit, murs et murets, création d'une charte architecturale pour harmoniser les éléments.
  • Les abords de l'autoroute, notamment en-dessous.

L'étude souligne l'importance de repenser le projet de déclassement de l'autoroute dans sa globalité, en intégrant les questions transversales: mobilité, usages, cadre de vie... Un approche paysagère permet de croiser ces enjeux. La requalification apparaît donc comme une opportunité pour répondre aux aspirations des habitants.

Les premières requalifications d’autoroutes en milieu urbain dense ont été recensées aux États-Unis dans les années 70, puis au Canada et récemment la Corée du Sud. Le document présente plusieurs exemples de requalifications d'autoroutes urbaines dans différents contextes, et dresse les principaux enseignements :

  • la volonté de réduire une coupure urbaine et redynamiser le centre-ville de Portland, et la suppression de l'auto-pont à Bron.
  • la destruction d'autoroute endommagées puis fermées à New York et San Francisco,
  • la mise en oeuvre d'un projet de restauration d'une rivière dans le centre-ville de Séoul couverte par une autoroute.
  • la volonté de mettre fin au trafic de transit à Nantes et la requalification de l'autoroute en boulevard urbain.
  • la démolition du viaduc de l'A55 à Marseille et l'enfouissement de l'autoroute.