Aujourd’hui, la France, en termes de politique de Sécurité routière, adhère aux objectifs européens de diviser par deux le nombre de tués et de blessés graves d’ici 2030, en prenant comme année référence 2019. Or, chaque année, deux tiers des accidents corporels ont lieu sur le réseau routier en agglomération, occasionnant un tiers de la mortalité routière. C’est donc sur ce type de territoire qu’il est particulièrement important d’agir pour réduire l’insécurité routière.
L’outil proposé d’identification des lieux de concentration d’accidents en milieu urbain permet de faire ressortir les zones les plus accidentogènes sur le territoire.
une méthode mise à disposition pour les gestionnaires de voirie
Le Cerema a mis en place une méthodologie permettant d’identifier les lieux de concentration d’accidents (LCA) en milieu urbain. Les LCA déterminent les zones où l’accidentalité est la plus élevée sur le périmètre d’étude. Ces données offrent la possibilité aux gestionnaires de voirie d’objectiver l’accidentalité routière sur le territoire afin d’échelonner les actions pour réduire l’insécurité routière.
La méthodologie peut être appliquée à différentes échelles du territoire (du niveau départemental au niveau communal). Selon les enjeux analysés, il est possible de prendre en compte l’ensemble des accidents du périmètre étudié ou de se concentrer sur un certain type d’accidents : accidents impliquant un deux-roues motorisées (2RM), un vélo… Avec, dans tous les cas, une nécessité d’avoir un nombre d’accidents suffisant pour obtenir des résultats satisfaisants et cohérents.
Cette méthode déjà mise en œuvre dans plusieurs études du Cerema peut ainsi être déployée de manière indépendante par les gestionnaires de voirie en milieu urbain. Ainsi, ils pourront mettre en place des actions correctives et de sensibilisation sur des zones localisées et identifiées comme accidentogènes.
Méthode de calculs, comment ça marche ?
La détermination des LCA est basée sur un calcul de densité d’accidents sur le périmètre étudié afin d’en déduire les secteurs où la densité est la plus importante. Le calcul ne tient pas compte du réseau routier, seulement de la localisation des accidents.
Cette méthode décrite dans le rapport d'étude disponible sur CeremaDoc, est exécutable sur des outils libres de droit et accessibles par tous, à partir d’une liste d’accidents géolocalisés. Elle comprend 5 étapes principales :
Le calcul des LCA consiste en la production de plusieurs cartes de densité (estimation par noyaux), prenant en compte deux paramètres : une fonction et un rayon de lissage. La fonction de lissage utilisée est celle d’Epanechnikov. Le rayon de lissage varie selon les études, plusieurs cartes de densité sont donc à calculer. Les cartes de densité ainsi obtenues sont ensuite normalisées.
A partir de chaque carte de densité normalisées, des courbes d’iso-densité sont tracées selon plusieurs seuils (choix des seuils laissé au chargé d’études).
Selon les premiers résultats et observations, le chargé d’études sélectionne un rayon de lissage pour l’étude ainsi qu’un seuil de densité, définissant ainsi les LCA.
Des tampons sont tracés autour de chaque LCA (la longueur est celle du rayon de lissage utilisé dans l’étude). Ils permettent de sélectionner les accidents qui ont une influence sur le calcul de la densité élevée au niveau du LCA. On parle de zones d’influence de concentration d’accidents (ZICA).
Une fois les LCA et ZICA déterminés, une hiérarchisation de ces lieux est possible selon différents critères dont le choix est laissé à la discrétion du chargé d’études en accord avec le commanditaire.
Le Cerema Centre-Est peut accompagner les collectivités qui souhaiteraient se saisir de la méthode. Une formation ou un appui à la réalisation d’études peuvent être proposés. Il est également possible d’envisager la réalisation complète de l’étude par le Cerema.
Le rapport sur CeremaDoc :