Cet article fait partie du dossier : Gares et pôles d’échanges multimodaux : un centre de ressources sur les lieux de l’intermodalité
Voir les 23 actualités liées à ce dossierComment les pôles d’échanges peuvent mieux répondre aux besoins des usagers et des opérateurs de transports ? Éléments de réponse.
Le pôle d’échanges met au service des usagers, opérateurs de transport et voyageurs, un ensemble de services qui s’appuie notamment sur le développement du numérique et les technologies de l’information et de la communication, avec deux cibles prioritaires, l’information et l’intermodalité.
Les systèmes de transport intelligent sont des outils au service de la gestion des pôles d’échanges. Le pôle d’échanges moderne repose sur le développement d’outils (logiciels, caméras, capteurs, dispositifs de présence, lecture de plaques, systèmes de communication…) qui concourent à l’optimisation de la gestion et de l’exploitation des infrastructures et des lignes de transport qui le desservent.
Parmi les avantages attendus, on peut citer
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le contrôle d’accès, grâce à l’identification des véhicules entrant ou sortant et le pilotage coordonné des barrières d’entrée/sortie ;
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le suivi des mouvements des bus et cars, à des fins de contrôle et de sécurité ;
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l’affectation des quais en mode dynamique, pour une gestion optimale des arrivées et des départs ;
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la traçabilité du temps d’occupation des quais de dépose/reprise et de régulation, pour une gestion de l’occupation facturable au temps passé ;
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le suivi des véhicules en temps réel, grâce aux équipements embarqués et aux systèmes d’aide à l’exploitation et à l’information (SAEIV), qui permet au gestionnaire d’anticiper l’arrivée des services ;
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l’amélioration de la sécurité et de la surveillance.
Un gain sur les investissements
Un processus d’affectation dynamique des quais est susceptible d’assurer un dimensionnement de l’équipement plus économique en limitant les emprises au sol grâce à la mutualisation des quais. Ce dimensionnement doit toutefois s’appuyer sur des hypothèses réalistes d’évolution de la demande,
en intégrant notamment les nouvelles lignes commerciales. Celles-ci sont par ailleurs susceptibles de générer des temps d’occupation de quai plus importants en raison de passagers avec bagages en soute.
Cependant les ITS sont sources d’autres investissements à anticiper. L’information en temps réel nécessite l’implantation et la maintenance de panneaux d’informations spécifiques sur les quais, à l’intérieur du pôle et dans les espaces d’attente. En outre, les conducteurs de transport en commun, y compris les conducteurs occasionnels, doivent pouvoir utiliser facilement les dispositifs de contrôle d’entrées/sorties. Pour cela, il faut que les véhicules soient équipés d’un système de reconnaissance et que le conducteur puisse recevoir les informations ou les consignes lui permettant de diriger son véhicule vers le quai dédié ou d’effectuer toute manœuvre requise (écran à l’intérieur du véhicule ou à l’extérieur, liaison radio…). Des caméras, des capteurs ou des balises permettent la localisation du véhicule en temps réel. Le suivi en temps réel des véhicules en approche du pôle requiert enfin un équipement des véhicules en systèmes d’aide à l’exploitation compatibles avec ceux du pôle d’échanges, d’où la nécessaire interopérabilité des systèmes.
Des pôles d’échanges plus multimodaux
En permettant un meilleur suivi des véhicules, de leur gestion et leurs usages, les nouvelles technologies ont rendu possible le déploiement de nouveaux modes de transports.
Grâce à la géolocalisation des véhicules, au paiement dématérialisé ou encore au déverrouillage sans contact des véhicules, l’utilisation du covoiturage, de l’autopartage, ou de vélos en libre-service ou en free-floating est facilitée pour l’usager. De fait, les pôles d’échanges ne sont plus seulement des interfaces entre transports collectifs traditionnels.
L’ensemble de ces offres devrait être intégré aux pôles d’échanges, tant au niveau des infrastructures, notamment de stationnement, que de l’information à fournir à l’usager. Un des enjeux actuels est alors de partager l’espace pour offrir une place à chacun. Certaines questions restent à étudier, comme la réservation de places pour les covoitureurs qui implique un contrôle de l’accès aux places de stationnement.
Les ITS pour un meilleur service aux usagers
L’information multimodale doit renseigner l’usager sur les horaires et la localisation de chaque mode. Historiquement développée pour les transports collectifs traditionnels, l’information multimodale et les calculateurs d’itinéraires multimodaux se développent pour permettre à l’usager d’anticiper et préparer son déplacement. Certaines applications détaillent l’itinéraire jusqu’à guider l’usager lors de sa correspondance.
Toutefois, l’information voyageurs présente dans les pôles d’échanges reste indispensable pour aider les usagers à se repérer dans ces lieux complexes. Le développement du numérique a permis de compléter l’information théorique et statique (horaires théoriques, localisations des quais et parking…) par de l’information dynamique en temps réel via des panneaux d’information, écrans, bornes interactives ou smartphones. Ceux-ci informent notamment sur les horaires réels, les correspondances, l’emplacement des véhicules sur les quais, les perturbations éventuelles, le nombre de places de stationnement disponibles pour vélos ou voitures.
La Gare routière de Toulouse équipée pour être optimisée
La gare routière de Toulouse a mis en place une identification et un suivi des mouvements des véhicules. Ils permettent le contrôle des mouvements dans la gare routière. En effet, la gare routière de Toulouse est étendue et comporte deux niveaux, un niveau quai de dépose/prise de voyageurs et un niveau régulation. l’affectation des mouvements en temps réel en cas de retard ou avance des services, d’erreur de positionnement du conducteur, de gestion des services de substitution SNCF en cas d’incidents, permet de gérer les imprévus. il est également possible de facturer à l’usage les services utilisés par les transporteurs. l’usager peut quant à lui obtenir une information en temps réel des départs et des arrivées.
Les ITS à l’épreuve des défis de la donnée
Les solutions mises en œuvre pour améliorer l’information des usagers nécessitent des outils technologiques et une organisation spécifique, qui pose la question du partenariat à mettre en place entre les parties prenantes. Le développement de lignes commerciales exploitées par de nouveaux opérateurs pose également la question des modalités et des conditions de leur intégration dans le système d’information du pôle d’échanges.
Une information voyageurs globale intégrant toutes les offres impose de disposer des données, mais aussi d’assurer l’intégration, le suivi et la mise à jour de celles-ci, ce qui représente un réel défi aujourd’hui.
En outre, les outils collaboratifs alimentés en temps réel par les usagers sont aussi appelés à se développer. Se pose la question de leur juxtaposition et/ou de leur complémentarité par rapport aux outils « institutionnels », qui restent indispensables, car un nombre important d’usagers n’a pas les capacités cognitives ou les connaissances leur permettant de comprendre des dispositifs potentiellement complexes.
Enfin, le développement de la mobilité servicielle (ou MaaS) interroge la place des lieux d’intermodalité dans les déplacements des usagers et leur inscription dans les territoires : c’est l’impact même des ITS sur l’urbanisme qui reste inconnu à ce jour.
Auteurs :
Florence Girault - Cerema Territoires et ville
Cécile Clément-Werny - Cerema Territoires et ville
Article publié dans TEC n°240
Dans le dossier Gares et pôles d’échanges multimodaux : un centre de ressources sur les lieux de l’intermodalité