1 novembre 2023
Village en Nouvelle Aquitaine au bord de la Vonne
Thierry Degen - TERRA
Le programme Villages d'avenir constitue le volet appui à ingénierie du Plan France Ruralités, annoncé par le Gouvernement en juin dernier. Sébastien Gouttebel, maire de Murol (63), vice-président de l'association des maires de France et vice-président délégué à la ruralité du conseil d’administration du Cerema, a répondu à nos questions sur ce programme mais aussi sur le programme national Ponts, piloté par le Cerema.

Avec le programme Villages d'avenir, le plan France Ruralités, qui prend la suite de l’Agenda rural, est destiné à aider les territoires ruraux les plus en difficultés dans le déploiement de leurs projets. A l’image des programmes tels qu’Action cœur de ville ou Petites villes de demain, Villages d’avenir, auquel contribue le Cerema, doit permettre de fournir des solutions d’ingénierie dans des communes rurales.

Les modalités de déploiement de ce dispositif, qui ont fait l’objet d’instruction ministérielles adressées aux préfets, ont été abordées lors du congrès de l’Association des maires ruraux de France qui s’est tenu à l'Alpe d'Huez les 29 et 30 septembre dernier.  

Sébastien Gouttebel

Début d’une reconnaissance

"Nous sommes 21 millions d'habitants soit 1/3 de la population française à vivre à la campagne. Aujourd’hui les enjeux de ruralité ont été remis au cœur de tous les débats. C’est le début d’une reconnaissance. Nous sommes sur un mode opératoire, où les services de l'État, les associations d'élus, les collectivités locales doivent travailler ensemble et faire évoluer les besoins spécifiques de ces territoires." considère Sébastien Gouttebel. La liste des communes qui feront partie du dispositif Villages d'avenir, soit 15 par département, sera connue à la fin du mois d’octobre. Cent chefs de projet sont en cours de recrutement et seront en poste en janvier 2024. Le chef de projet conduira un diagnostic rapide du territoire avec l’appui des grands opérateurs d’État dont le Cerema, qui met à disposition vingt de ses agents. Le chef de projet sera ensuite à disposition des élus, sur une période de 12 à 24 mois, pour les aider à concevoir et à porter leur projet.

 

Groupement de petites communes

"Ce recrutement va permettre d’accélérer les projets, notamment sur la méthodologie opérationnelle. Face à la culture des appels à projet ou autre appels à manifestation d’intérêt, dans les territoires ruraux nous ne disposons pas d’une ingénierie réactive pour y répondre et surtout être lauréat" note l’élu auvergnat, qui avec 5 autres communes de son bassin de vie vient de candidater à Villages d’avenir, sur des problématiques du logement (loger les saisonniers) de gestion des mobilités ou encore de création d’équipements structurels à destination de la population locale, dans ce territoire touristique. Le dispositif Villages d’avenir permet en effet des groupements de petites communes.

 

Besoin de fonds pérennes

Autre sujet important pour les maires ruraux, le Programme national ponts. Initié en décembre 2020 et piloté par le Cerema, il accompagne les collectivités pour une meilleure connaissance de leurs ouvrages d’art. Ce premier programme, proposé à 28000 communes, a ainsi permis le recensement et l’évaluation de plus de 42 000 ouvrages communaux. Fort de ce succès, le gouvernement a décidé d’une deuxième phase, afin d’offrir une nouvelle opportunité aux communes éligibles au premier programme qui n’ont pas candidaté et élargir son bénéfice aux communes de moins de 10 000 habitants disposant de moyens réduits.

Autre point notable, l’État a mobilisé 35 M€ pour accompagner les collectivités à réaliser les travaux de réparations de leurs ouvrages les plus dégradés, en particulier ceux présentant un enjeu majeur vis-à-vis de la sécurité des usagers et de la continuité des dessertes locales. "A l’échelle de chaque département, cela représente 350 000€, qui permettront la rénovation de 4 à 8 ouvrages. Bien sûr nous pouvons considérer que cela n’est pas suffisant. Mais là encore nous ne sommes qu’au début d’un processus. Il est essentiel de reconduire tous ces fonds spéciaux pour qu'ils deviennent pérennes dans le temps, de façon administrative, financière et aussi en matière d’ingénierie" affirme Sébastien Gouttebel.