Lancé en 2021, le programme national ponts a permis de recenser environ 46 000 ponts et murs de soutènement communaux en France. Les 11 500 communes bénéficiaires ont reçu un carnet de santé pour chaque pont ou mur recencé par des Bureaux d’études, afin d’avoir une première évaluation de leur état et d’en effectuer le suivi.
C’était le premier recensement des ponts communaux en France, qui a révélé de forts enjeux en termes de réparation : 1 pont communal sur 4 nécessite des réparations. Des mesures spéciales, telles que la réduction du tonnage ou de la largeur, ont dû être mises en place par les mairies sur 1 500 ponts et murs, et 300 ponts ont dû être fermés à la circulation pour garantir la sécurité des usagers.
Découvrir le service :
Un appui personnalisé pour mener les démarches
Cependant, les communes de moins de 10 000 habitants, qui étaient éligibles au Programme National Ponts, ne disposent pas toujours d’une personne spécialisée dans la gestion des ponts et des murs.
Ces communes ont besoin d’être accompagnées pour mener les opérations d’entretien et de réparation de leurs ponts et leurs murs. SOS ponts a donc été mis en place par le Cerema, avec un soutien financier de la Direction Interministérielle du Numérique [voir encadré en fin d'article], pour répondre aux questions des collectivités : Mon pont est abimé, qu’est-ce qu’il faut faire pour le remettre en état ? Comment s’y prendre pour les réparations ? Qui contacter ? et quelles sont les aides disponibles ?
Un outil simple et un contact rapide
Pour poser une question sur son pont ou son mur, La collectivité remplit un formulaire simple en ligne. Les experts et expertes du Cerema s’appuient sur le carnet de santé du pont ou du mur concerné, pour les communes bénéficiaires du Programme National Ponts, et échangent sur la réponse à apporter aux communes. Ces experts rédigent ensemble des fiches ressources sur lesquelles ils vont s’appuyer pour apporter une réponse personnalisée et adaptée au besoin de la collectivité.
La collectivité pourra consulter la réponse apportée directement dans son espace personnel. Cet espace lui donne aussi accès à un espace de discussion privée et de partage de documents avec des conseillers et conseillères du Cerema. Cela permet un suivi sur le long terme aussi bien par les experts et expertes du Cerema que par la collectivité. Les fiches ressources sont disponibles en libre accès pour l’ensemble des acteurs, et sont produites en fonction des questions posées par les collectivités.
Derrière SOS Ponts, qui a été mis en place après une étude des besoins des collectivités, il y a 7 experts et expertes du Cerema aux expériences diverses et complémentaires en matière d’ouvrages d’art, répartis dans plusieurs zones géographiques et apportent une vision très large de l’écosystème des ouvrages d’art en France. D’autres experts et expertes du Cerema peuvent être contactés en fonction des questions soumises.
L'équipe est aussi en lien avec un réseau de partenaires et oriente les communes vers les ingénieries départementales, les ATD ou l'Association des maires de France sur des sujets spécifiques. Les ressources renvoient également vers les annuaires professionnels de l'IMGC et du STRRES.
Après 8 mois d’existence, 80 communes ont été accompagnées et une grande partie d’entre elles a pu avancer dans son projet de réparation et d’entretien. SOS Ponts a montré son utilité en conseillant les collectivités sur les actions à mener à chaque étape de la démarche.
Les collectivités ont fait part de retours positifs, soulignant la facilité d’usage du service et l’importance d’avoir un contact humain.
Deux webinaires de présentation les 6 et 19 octobre 2023 :
L'équipe de SOS Ponts organise deux webinaires d'une heure pour présenter le dispositif aux communes :
2 questions sur la démarche et les objectifs dE SOS Ponts
Esil Fainsilber, vous êtes designer de la plateforme, en termes d’usages quels étaient les objectifs en développant la plateforme ?
Nous avons commencé par mener une recherche auprès des utilisateurs et utilisatrices pour mieux comprendre leurs besoins et aussi comprendre leurs usages du numérique. Nous avions peur de perdre du monde en route en proposant un outil numérique compliqué, donc nous étions ouvertes sur la forme que prendrait le service.
Nous voulions proposer un outil simple et accessible pour toutes les communes qui se posent des questions après avoir reçu le carnet de santé de leurs ponts et de leurs murs. Nous avons échangé avec l’équipe d’UrbanVitaliz qui travaille sur le sujet des friches et propose un service pour des communes qui ont des besoins similaires. Urbanvitaliz nous a mis à disposition leur outil numérique, que nous avons adapté au sujet des ponts et des murs. Nous l’avons testé auprès des communes et continuons à collecter les retours des collectivités pour améliorer le service.
Le deuxième enjeu était sur le contenu envoyé aux communes. Nous avons travaillé avec les experts et expertes du Cerema pour simplifier les informations destinées aux communes, pour les rendre compréhensibles pour les élus et les élues, pour qu’ils et elles puissent avancer dans leur démarche de réparations. L’objectif de SOS PONTS est vraiment de faire le lien entre les experts et expertes du Cerema et les communes. L’outil numérique permet de centraliser et d’harmoniser les réponses apportées aux communes, pour faire gagner du temps aux experts et aux expertes qui peuvent se concentrer sur des sujets de fond.
Cela nous arrive d’appeler les communes par téléphone pour préciser leur besoin et apporter une réponse plus pertinente. C’est quelque chose qui donne un aspect humain au service. Les collectivités ont un contact privilégié et cela facilite leur démarche.
Marie Archambault, vous êtes directrice de Programmes de Transformation. Quelle était l’approche sur le plan technique en développant SOS Ponts ?
Les communes qui ont participé au programme national Ponts nous ont fait part d’un fort besoin d’accompagnement pour l’entretien courant et surtout pour la réalisation des travaux de réparation de leurs ponts et murs de soutènement.
Nous avons voulu proposer un service à la fois capable de les guider étape par étape, pour trouver les contacts, les acteurs, savoir s’il faut réaliser une étude, demander des autorisations... mais également un outil interne facilitant la gestion et la capitalisation des réponses pour les experts du Cerema.
SOS Ponts répond également à un enjeu de transformation de l’établissement. La démarche des Entrepreneurs d'Intérêt Général nous a permis au cours de ces 10 mois de questionner les pratiques, se familiariser à de nouvelles approches, proposer des innovations, permettant ainsi de contribuer à l’acculturation et la formation de tous sur numérique au service de nos pratiques
SOS Ponts évite d’avoir à faire des recherches, ce qui représente un gain de temps important : on leur donne un contact ou on les renvoie vers des annuaires professionnels pour le trouver en leur expliquant comment effectuer cette recherche en fonction de leurs besoins. Pour les financements, qui sont un vrai enjeu, nous avons identifié les financements accessibles, et nous les aidons à savoir si l’ouvrage pourra être éligible et surtout quels sont les pré-requis pour monter un dossier.
Nous pouvons aussi les aider à prioriser les interventions si plusieurs ouvrages nécessitent des interventions.
L’objectif est vraiment de débloquer les communes dans leurs procédures pour leur faciliter le passage à l’action. On constate que pour beaucoup, le frein au-delà du manque de financement se situe dans les différentes étapes des procédures qui ne sont pas claires et elles ne savent pas comment procéder.
Pendant 2 ans et demi on a balbutié, piétiné́, pour la première fois, on a une réponse concrète appropriée, dirigée vers les bonnes personnes. On s'en réjouit !
C’est efficace. Je ne pensais pas que j’aurais quelqu’un au téléphone. J’ai vraiment envoyé́ une bouée à la mer
C’est tout nouveau, c’est déjà bien qu’on ait des appuis techniques. On se retrouve tout seul c’est bien qu’on puisse faire appel au Cerema.
Oui SOS Ponts répond bien à notre question, on savait pas bien. La réglementation est ce qu'on cherche le plus dans les petites mairies.
C’était très clair et assez rapide. C’est intéressant lors de la phase de prospection pour savoir ce qu'il est possible de faire ou pas. L'accès au rapport était facile et nous l'avons trouvé tout à fait approprié.