Les inondations coûtent à la France. Depuis 2003, un important dispositif de financement a été mis en place au travers des Programmes d’Action de Prévention des Inondations. Ils permettent de labelliser des programmes, puis d’apporter un financement conséquent de l’État pour leur réalisation.
Ces programmes se déclinent au travers de 7 axes tels que
- l’amélioration de la connaissance et la conscience du risque (axe 1),
- l’alerte et la gestion de crise (axe 3) ou
- la gestion des écoulements (axe 6).
Ainsi se pose la question du choix des mesures à prendre pour améliorer globalement la sécurité des personnes et des biens sur un territoire. Pour aider à y répondre, le Cerema développe des méthodes d’analyse de la vulnérabilité qu’il applique aux territoires. Il a ainsi rédigé en grande partie le référentiel national de vulnérabilité aux inondations, qui est la base des analyses.
Par ailleurs, de nombreux organismes (notamment officiels, avec les ministères en charge de la santé, celui en charge de l’éducation ou celui en charge du tourisme) mettent aujourd’hui à disposition des données qui, combinées entre elles, permettent de calculer les populations présentes et pas seulement résidentes. Ainsi il est possible d’évaluer via un SIG (système d’information géographiques) le nombre de personnes en zone inondable selon le moment de la journée, de la semaine et de l’année.
Des scénarios sont constitués selon les besoins.
Dans le projet de coopération avec le Québec COPARI mené en 2016, 8 scénarios distinguaient les populations en fonction des critères jour / nuit, semaine / week-end, saison / hors-saison, en pondérant les populations résidentes, les nombres d’emplois, les élèves, les touristes…
Plus récemment la méthode a été améliorée en retravaillant les données d’entrée (établissements d’enseignement, campings, surfaces commerciales …) et en contextualisant les scénarios dans chaque commune (prise en compte de la répartition des âges et des travailleurs sans emploi par exemple). Le département du Gard a été choisi pour la mettre en œuvre expérimentalement, sans portée opérationnelle à ce stade.
Le Cerema utilise les données dont il dispose – notamment le fichier foncier qui contient des informations sur tous les locaux assujettis à l’impôt – pour modéliser également le montant des dommages potentiels à attendre des crues.
Tous ces calculs servent à identifier les zones prioritaires pour agir en termes de prévention. Ils peuvent aussi servir à la gestion opérationnelle, en ciblant les zones à évacuer prioritairement.