31 décembre 2010
Agents chantier routes
Pierre Audu - DIRNO
Le Cerema a produit en 2010 un rapport sur l’opportunité de contrôle automatisé au droit de chantiers fixes.

Le rapport comporte deux études complémentaires et visent à apporter des éléments de connaissance du comportement des usagers afin d’évaluer la pertinence de la mise en place du contrôle automatisé des vitesses sur chantier.

  • Une analyse des vitesses pratiquées en fonction de la limitation de vitesse initiale et de la voie en circulation sur zones balisées de chantier autoroutier. Cette expérimentation se déroule en l’absence d’activité sur chantier. Partie I.
  • Une estimation de l’effet de présence d’activité sur zone de chantier autoroutier sur les vitesses pratiquées par les conducteurs. Partie II.

Première étude :

L’objectif poursuivi est l’amélioration la sécurité des agents de travaux et des usagers sur les chantiers routiers,. A cette fin étude propose d’évaluer le comportement des usagers de la route lors de la traversée de la zone de chantier afin d’estimer l’opportunité d’installation de contrôles automatiques au droit de chantiers, dont l’expérimentation pourrait être envisagée ultérieurement le cas échéant.

Cette étude est motivée par le fait qu’aucune évaluation du comportement des usagers au niveau de zones de chantier n’a encore été réalisée.

L’objectif principal est d’observer les vitesses pratiquées par les usagers rencontrant un dispositif temporaire de chantier, en fonction de la limitation de vitesse réduite, selon la limitation de vitesse initiale et selon le type de voie emprunté sur autoroute.

L’évaluation s’effectue sur deux sections de l’autoroute A28 dans le département de Seine- Maritime à Maucomble et Quincampoix.

Conclusion

La rencontre du dispositif de situation de chantier autoroutier mis en place par neutralisation d’une des deux voies de circulation provoque une réduction sensible de la vitesse pratiquée par les usagers.

Toutefois, le taux d’infraction à la limitation temporaire de vitesse est important puisque 1/4 à 1/3 des véhicules, dont 2/5 à près de 2/3 des VL libres, dépassent la limitation de plus de 5 km/h, et les vitesses pratiquées restent relativement élevées.

Il ressort notamment de l’étude que la limitation de vitesse initiale et la voie circulée influent sur le comportement des usagers.

Par ailleurs, il conviendrait d’étudier l’effet de la présence de matériels et d’agent de travaux, ainsi que l’influence de la longueur de la zone de chantier.

Les résultats observés pourraient rendre pertinente l’évaluation de l’effet du contrôle automatisé des vitesses sur le comportement des usagers le long de chantiers, en particulier lorsque la limitation de vitesse initiale sur autoroute est de 130 km/h et que la voie de gauche est la voie circulée.

Seconde étude :

L’objectif de cette étude est d'estimer, dans une zone de chantier autoroutier, l’influence sur les vitesses pratiquées de la présence d’intervenants sur la voie neutralisée dans le cadre de l’évaluation des comportements des usagers dans l’éventualité du contrôle automatisé sur chantier fixe. Cette étude complète la précédente expérimentation réalisée en l’absence d’agent et de matériel.

Le choix de la configuration de chantier intègre en particulier l’information selon laquelle les vitesses pratiquées seraient plus élevées lorsque la limitation de vitesse initiale est de 130 km/h et lorsque la voie de gauche est la voie circulée.

L’expérimentation est effectuée sur le site de Maucomble situé au nord-est de Rouen et initialement limité à 130 km/h, cette fois dans le sens Abbeville-Rouen, à l’occasion d’un chantier d’une journée de mise en oeuvre d’enrobé nécessitant la neutralisation de la voie de droite et dont le balisage est prolongé par les agents de la DIRNO afin de permettre l’utilisation de la station de mesure SIREDO de Maucomble.

Conclusion

L’activité d’agents et la présence d’un véhicule muni d’un équipement de signalisation sur la voie de droite neutralisée d’une zone de chantier autoroutier initialement limitée à 130 km/h entraîne en ce point une réduction de 4 km/h de la vitesse moyenne et de 6 km/h de la V85 des véhicules légers libres (TIV > 4 s). Cet effet devient nettement moins perceptible 500 m après les agents. La vitesse des poids lourds libres n’est pas modifiée par la présence d’agents en bord de voie.

Toutefois, la vitesse de passage au droit des agents reste élevée. En effet, près de 3/4 des VL libres dépassent la limitation temporaire de vitesse et près de 1/2 dépassent la limitation de vitesse de plus de 5 km/h.

Les résultats observés confirment l’opportunité de l’évaluation du contrôle automatisé sur chantier. Ils soulignent par ailleurs l’importance pour des agents de travaux de se signaler par des équipements appropriés.