13 décembre 2024
Urbanisation en bordure de zone agricole
Cerema
Dans la continuité de la journée d’échanges du 24 juin 2024 à Ris-Orangis en Ile-de-France dédiée aux coefficients de surfaces non imperméabilisées ou éco-aménageables, la DGALN, le Cerema et l’OFB ont produit les 2 premiers livrables de cette étude : le premier sur un retour d’expériences autour de ces coefficients et le second sur leur mise en œuvre.

La prise en compte des sols dans les stratégies de planification et d’aménagement a pris une dimension particulière dans les territoires : la préservation des sols et leur renaturation sont en effet un préalable essentiel pour répondre aux enjeux territoriaux de préservation et de reconquête de la biodiversité, de gestion de l’eau, de prévention des risques d’inondation, de lutte contre les Îlots de Chaleurs Urbains (ICU), de stockage de carbone et d’atténuation du changement climatique et plus globalement d’amélioration du cadre de vie.

Cette étude, qui fait suite à une journée d'échanges organisée en juin 2024 au sujet des coefficients de surface non imperméabilisées, a pour objectif d’aider les collectivités à mieux appréhender les contours et les potentialités de ces coefficients au regard de la préservation des sols et de la lutte contre leur artificialisation.
Elle s’est déclinée en 3 parties :

  • Un 1er livrable sur une bibliographie nationale et internationale autour de ces coefficients de surfaces non imperméabilisées ou éco-aménageables (diffusion prévue en 2025).
  • Un 2ème livrable sur un retour d’expériences auprès de collectivités pionnières dans l'utilisation de ces outils et des experts afin de recueillir leur témoignage sur la mise en œuvre de ces coefficients et d’en tirer les premiers enseignements
  • Un 3ème livrable sur la mise en œuvre de ces coefficients et le cadre juridique les encadrant, proposant une définition de la pleine terre ainsi que des recommandations pour la mise en œuvre des coefficients au regard des enjeux de préservation des sols et de lutte contre leur artificialisation

 

Retour d'expériences des collectivités pionnières / Livrable 2 :

Le livrable 2 a permis de recueillir le témoignage des acteurs de 10 collectivités (cf. liste ci-contre) et de 7 experts (IPR, CSTB, UPGE, DDT 37 et Agence d’Urbanisme 37) sur les coefficients de surfaces non imperméabilisées ou éco-aménageables. Un questionnaire commun a été réalisé pour interroger l’ensemble des acteurs sur le contexte initial à l’origine de l’usage de coefficients, la description détaillée du/des coefficient(s) mis en œuvre dans le document d’urbanisme ainsi que les avantages et limites identifiés.

Sur la base de l’ensemble des réponses au questionnaire commun, les enseignements tirés de ce retour d’expériences sont synthétisés dans la carte mentale suivante :

  • Besoin de méthodes et de définitions
  • Nécessité d’autres outils pour préserver et développer les sols et la biodiversité
  • Sensibilisation et pédagogie autour des enjeux sur les sols
  • Besoin d’outils de diagnostic et de suivi et/ou d’évaluation
  • Pertinence du coefficient de pleine terre pour la préservation des sols

 

Mise en oeuvre des coefficients / livrable 3 :

Une 1ère partie présente les sols en général, les spécificités des sols urbains et la proposition d’une définition de la pleine terre, centrale lorsqu’on souhaite appliquer un coefficient de pleine terre.

Ainsi, un sol urbain de pleine terre peut être appréhendé, dans un exercice de planification urbaine, au regard de différents critères cumulatifs :

 
 
Les critères à prendre à compte :
  • Sa surface est libre de tout revêtement même perméable. Les sols présentant en surface des dalles en béton poreux, des dalles à joints larges, des pavés non jointés, des structures alvéolaires végétalisées et perméables, etc., ne sont pas considérés comme des sols de pleine terre 
  • Il est végétalisé : la végétation peut être herbacée, arbustive ou arborée ;
  • Il présente au moins deux horizons dont un horizon plus organique en surface ; il est suffisamment profond (> 30 cm) pour permettre cet enchaînement d‘horizons ;
  • Il n’est pas interrompu en profondeur par une interface imperméable anthropique (dalles, niveaux compactés, indurés, membrane, …). A contrario, le passage de réseaux (câbles, canalisations, …) en profondeur ne s’oppose pas au statut de pleine terre ;
  • Il est constitué majoritairement de matériaux terreux : ce sont des matériaux d’origine pédologique parfois mélangés à des matériaux géologiques et de granulométrie fine (< 2 mm), avec une charge variable en éléments grossiers.

Enfin une troisième partie présente quelques recommandations quant à la mise en œuvre de ces coefficients dans un objectif de mieux prendre en compte les sols dans les documents d’urbanisme :

 

 

 

  1. Réaliser un diagnostic de pleine terre à l’échelle de son territoire avant la mise en œuvre d’un coefficient de pleine terre afin de réaliser un état des lieux et permettre ensuite une évaluation de l’efficacité des outils mis en place ;
  2. Utiliser les coefficients dans leur "bon domaine d’application" du PLU ;
  3. Eviter des coefficients de pondération trop forts pour les espaces autres que la pleine terre ;
  4. Mettre en place des bonus afin, par exemple, de maintenir la végétation en place, planter une végétation diversifiée, favoriser les espaces de pleine terre d’un seul tenant, etc. ;
  5. Rechercher une complémentarité avec d’autres outils pour maximiser la préservation des sols et de la biodiversité comme par exemple les OAP sectorielles ou thématiques, les emplacements réservés, les espaces boisés classés, la protection d’éléments de paysage ou de continuités écologiques, les cahiers de prescriptions et de recommandations ou encore les obligations réelles environnementales.
Le livrable 3 sur CeremaDoc:

Présentation de l'étude (diaporama) :