30 janvier 2019
Tram en site propre d'Angers
Cramos
Cette nouvelle fiche du Cerema propose une analyse, sur la période 2002/2014, de l’évolution des coûts et de la performance des réseaux de transport collectif en site propre (TCSP) au sein de l’ensemble des réseaux de plus de 100 000 habitants. L’analyse montre en quoi les réseaux à tramway, notamment ceux antérieurs à 2002, parviennent,malgré des coûts kilométriques importants, à afficher des niveaux de performance (efficience et efficacité) significativement plus élevés que les autres réseaux.

Capture d'écran de la ficheComparer les coûts des réseaux de transports en commun en site propre et des autres réseaux

Le financement de la mobilité, notamment des transports publics, est aujourd’hui au coeur des débats. La difficulté d’accroître la part payée par l’usager, les perspectives limitées qu’offre le versement transport ainsi que la contrainte s’exerçant sur le budget général des collectivités interrogent la pérennité de ce modèle économique. Faire face à cet enjeu nécessite, en premier lieu, de comprendre ce qui constitue aujourd’hui le coût de ces services de transport ainsi que les mécanismes à l’oeuvre dans leur évolution.

Cette fiche de 16 pages, disponible sur la boutique en ligne, propose une analyse réalisée par le Cerema pour la période 2002 - 2014, portant sur les coûts et de la performance des réseaux de transports collectifs en site propre par rapport à l'ensemble des réseaux couvrant plus de 100.000 habitants. 65 réseaux de transports, avec ou sans TCSP, ont ainsi été observés et comparés.

L'analyse montre notamment que le coût total représenté par les réseaux de transports en commun en site propre (TCSP) progresse moins rapidement que celui des autres réseaux. Par ailleurs, les réseaux de TCSP nécessitent un investissement de départ plus important, même si cette part des dépenses d'investissement a tendance à diminuer pour les TCSP.

Ces dépenses d'investissement pour les TCSP sont principalement liées au développement des réseaux.

Quant aux dépenses d'exploitation, celles-ci augmentent de façon régulière, sur l'ensemble des réseaux: entre 2002 et 2014, les 65 réseaux étudiés ont vu leurs dépenses de fonctionnement passer de 1,4 Md€ à 2,6 Md€ (soit une hausse de 6 %/an). Pour les réseaux TCSP, la progression s’explique principalement par l’accroissement de l’offre kilométrique sur ces réseaux (+50 % entre 2002 et 2014 soit 3 % /an), et par l'augmentation des coûts kilométriques (+49 % entre 2002 et 2014, soit une hausse de 5 % / an sur la période 2002/2008 et de 2 % / an sur la période 2009/2014).

L’analyse des coûts d’exploitation par kilomètre permet d’observer la spécificité des réseaux à tramway.En effet, les réseaux de tramway ont un coût d’exploitation qui dépasse de 1,8 €/km la moyenne des autres réseaux, en 2014.

 

Des investissements qui favorisent l'utilisation des transports en commun

Graphique de la progression de fréquentation des différents types de réseauxLes efforts financiers consentis, tant en termes d'investissement que de fonctionnement, ont participé à une forte augmentation de l’usage des 65 réseaux étudiés, avec ou sans TCSP. Le nombre annuel de voyages réalisés sur ces réseaux a ainsi a augmenté en moyenne de 3 %/an entre 2002 et 2014.

La progression de la fréquentation, entre 2002 et 2014, est 7 points plus élevée sur les réseaux à TCSP que sur les autres réseaux (respectivement +45% et +38%), et cette fréquentation des réseaux TCSP a augmenté plus rapidement que l'offre. Une part de cette progression est cependant liée à la réorganisation du réseau bus en rabattement vers les lignes de TCSP.

Par ailleurs, l'analyse montre que la progression du déficit commercial par voyage effectué est moins importante pour les TCSP que les autres réseaux.