27 mars 2019
déplacement en vélo
© Manuel Bouquet - Terra
Qu’est-ce que la modélisation des déplacements ? Quelle application en Ile-de-France ? Tels étaient les questionnements de la formation délivrée par le Cerema le 19 novembre 2018 aux élèves du Master « Smart Cities and Urban Policies » (Villes intelligentes et politiques urbaines) de l’école Polytechnique. Expert sur la modélisation des déplacements dans les aires métropolitaines, le Cerema a coutume d’accompagner et de former sur le sujet.

Qu’est-ce que la modélisation ?

Utilisée pour le dimensionnement des infrastructures, la modélisation est devenue un instrument indispensable à l’évaluation de projets. Elle permet d’identifier les besoins et de définir les objectifs d’un projet, proposer une organisation appropriée à une situation future et réaliser un diagnostic nécessaire à l’élaboration d’un modèle. Son calcul s’opère informatiquement d’après des statistiques et des données économiques. Elle sert de fondement pour évaluer les impacts d’un projet ou d’une politique de transports, comme par exemple la création d’une ligne de transports en commun.

 

L’implication des élèves dans la formation

Le master « Smart Cities and Urban Policies » (Villes intelligentes et politiques urbaines), d’un niveau Bac + 5, fait partie de l’offre de formation internationale de l’école Polytechnique. Délivré à une dizaine d’élèves, le cycle éducatif prévoit une implication forte des étudiants lors des interventions « externes ». Un travail sur la thématique leur est demandé en amont, et lors du cours, ils introduisent, en binôme, la présentation de l’intervenant. Cette méthode a permis d’aborder le sujet sous une approche plus « universitaire » et d’enrichir le débat.

Les échanges entre les étudiants et le Cerema ont porté sur la façon dont les nouvelles technologies, les pratiques émergentes et le « big data » pouvaient améliorer ou complexifier le travail de modélisation. En effet, le résultat d’une étude de modélisation basé sur les comportements ou les habitudes des usagers actuels, il est difficile de prendre en compte des évolutions majeures de l’environnement politique ou social, ou l’incidence qu’auront les nouveaux engins à moteur et à roulettes (trottinettes, hoverboard, gyropode), les futurs véhicules autonomes, ou les pratiques non encore inventées… !

 

L’étude du modèle francilien

Rien ne vaut l’étude d’un cas concret pour comprendre la théorie. Le retour d’expérience du modèle francilien, le « MOdèle de Déplacements Urbains et Suburbains » (MODUS), dont l’État est propriétaire, a permis aux élèves d’aborder les enjeux et les limites concrètes liés aux outils de modélisation.

Parmi les enjeux identifiés, on peut citer la nécessité d’une gouvernance partagée du modèle entre les différents acteurs du territoire.

Quant aux limites, la difficulté de transposer une situation actuelle à une situation future a été abordée, puisque la modélisation des déplacements reproduit des comportements de mobilité connus à un instant donné et, par conséquent, il n’est pas possible de prédire le futur avec précision.

 

Illustration de la formation