Cet article fait partie du dossier : Ingénierie de la donnée territoriale
Voir les 4 actualités liées à ce dossierLe Cerema et la data Transport
Le Cerema a participé à la création de la Plateforme open data Transport France (PAN Transport) par un primo-recensement de données et des acteurs (Autorités Organisatrices de Transport et de Mobilité…).
Il participe à des groupes de travail européens pour définir et faire évoluer la norme européenne DatexII et intervient techniquement sur le projet Linking Alps de calcul d’itinéraires transalpin.
Il développe également des applications d'intégration de données transport comme TempusAccess ou Networks (compatibles avec les données du PAN aux données transport), accompagne les collectivités territoriales dans leurs politiques publiques et assure des missions aussi bien d'expertise (enquêtes mobilité, capteurs pour les données trafic, ville intelligente), que de formation, par exemple sur l'OpenData.
C’est cette expertise dont Mathieu Rajerison est venu témoigner lors du colloque de l’Observatoire Régional des Transports de la région Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur autour du thème « Big Data et révolution numérique : la donnée au service du transport » du 10 décembre 2019.
Le colloque de l’ORT sous le signe de l'innovation
Notre quotidien est de plus en plus baigné par les données. Les voitures et les infrastructures se dotent de capteurs et communiquent entre elles. Les possesseurs de téléphones transmettent des données quant à leurs positions, et l'on parviendrait quasiment à qualifier leurs déplacements.
Si les données vont grandissantes et atteignent une masse parfois critique pour les organisations, leur potentiel est souvent laissé à l'appréciation de spécialistes, et même, plus particulièrement, aux opérateurs qui en assurent l'hébergement, souvent privés parmi lesquels Waze, Lime, Uber...
Quel rôle doit jouer la puissance publique face aux géants du web, les GAFA ? Comment peut-elle garantir sa gouvernance et enrichir son expertise grâce aux données ?
La matinée, introduite par Bruno Dessaignes, Directeur à la Direction des Trains Régionaux et de l’Intermodalité de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur, se composait de deux tables rondes.
L'action publique à l'honneur de la première table ronde
La première table ronde était consacrée à l'action publique dans le domaine des big data et du transport. C'est à celle-ci que participaient Patrick Gendre, consultant spécialiste des transports, Joël Gombin, co-fondateur de datactivi.st, Jean-François Garnier, du service Smart Région du Conseil Régional, et Mathieu Rajerison, géomaticien au Cerema .
Elle fut l'occasion de définir l'OpenData du point de vue législatif et organisationnel, de préciser le terme de Big Data (associé aux 3V de volume, vitesse et variété des données), d'aborder la réglementation européenne et hexagonale entourant l'OpenData Transport, de réfléchir ensemble à la façon dont nos institutions devraient trouver leur place et définir leurs politiques publiques dans un paysage du numérique disrupté par des opérateurs privés.
Seconde table ronde : place aux start-ups !
La seconde table ronde donnait la parole à des acteurs privés, des startups, en la présence de Cyprien VEYRAT, Vice-Président Marketing Vente de la société KeeeX, de Christophe Reynaud, Responsable Innovation chez Marseille Gyptis International, d'Alain Depetris, Directeur du développement commercial Région Sud-Est d’IBM et de Cyrille Lestrade, Directeur général de Totem Mobi.
Cette seconde table ronde a permis d'aborder la question de l'autopartage et des robotaxis, de voir l'apport de l'internet, des objets et de la blockchain dans la traçabilité des containers, et de voir quel intérêt peut avoir l'intelligence artificielle pour la détection des marchandises à risque ou la décongestion des terminaux.
Quelles actualités concernant l'OpenData du transport ?
La directive européenne STI 2010/40/UE, à laquelle est associé le règlement délégué (UE) du 31 Mai 2017 prévoyait l'ouverture d'un panel très large de données, allant de données aussi précises que la présence de wifi au sein des autocars à la qualité du revêtement des pistes cyclables en passant par le nombre de places dans les parc-relais. A noter qu'on lui doit l'éclosion du portail transport.data.gouv.fr qui constitue aujourd'hui le point d'accès national aux données transport.
Face à un paysage du numérique marqué par l'arrivée de nouveaux acteurs, et une évolution extrêmement rapide des technologies, la directive STI pouvait difficilement prévoir l'arrivée de nouveaux modes de transport reconfigurant fortement le paysage urbain comme les trottinettes électriques, de même que l'importance que prendraient des plateformes privées telles que waze.
La Loi Lemaire pour une République Numérique, datant de 2016, s'est frayée un chemin en instaurant un régime d'OpenData par défaut pour les données publiques et celles, d'intérêt général, qui auraient été produites par des opérateurs privés. La Loi d'Orientation sur les Mobilités, votée récemment le 18 Novembre 2019, élargit la directive STI en enjoignant les opérateurs privés des véhicules en libre service à ouvrir leurs données de free-floating data tout en confiant à l'ARAFER (Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires et Routières) la mission de contrôler l'ouverture de ces données, voire même de sanctionner les organisations qui ne respecteraient pas ces obligations.
Nous devrions donc assister dans les années qui viennent à un afflux important de données dans le domaine des transport, aussi bien statiques qu'en temps réel.
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