L'expérience en matière de gestion de ces ouvrages a montré que la seule surveillance des désordres visibles ne permet pas toujours de détecter certaines pathologies qui les affectent, mettant en cause leur solidité et leur stabilité. En effet, des ouvrages présentant d’importantes déformations peuvent "résister" pendant des années, alors que d’autres s’effondrent sans signe avant-coureur en raison, par exemple, d’une défaillance de fondation.
Une méthode pour classer les ouvrages en fonction des aléas
Ces ouvrages se trouvant souvent en zone montagneuse, il est difficile de proposer des itinéraires de déviation en cas de défaillance.
Cette méthode d'analyse du risque simplifiée a été élaborée à la demande de la DGITM/DIT (Direction Générale des Infrastructures des Transports et de la Mer/Direction des Infrastructures de Transport) et s'applique aux murs de soutènement en maçonnerie sèche ou jointée, qui représentent plus de la moitié des murs de soutènement du réseau routier national non concédé et constituent donc un enjeu fort pour les gestionnaires.
Elle permet à un maître d’ouvrage d’analyser et de classer l’ensemble des murs de soutènement en maçonnerie en fonction des aléas auxquels ils sont soumis, de leur vulnérabilité et de la gravité des conséquences de leur défaillance potentielle.
L’objectif est de permettre les meilleurs arbitrages techniques et financiers compte tenu des enjeux socioéconomiques et humains.
Cette analyse des risques permet aux gestionnaires de compléter leur connaissance de leur patrimoine et de son état, par une caractérisation méthodique de l’éventualité d’une ruine pour chacun des ouvrages et des conséquences qui en résulteraient. L'objectif est de déterminer les risques présents sur l’ouvrage en service et sur la sécurité
des usagers de la route.
Les trois composantes de l’analyse des risques à évaluer et à renseigner sont l’aléa, la vulnérabilité et la gravité des conséquences.
Cette information a vocation à être exploitée, en particulier, afin de mieux identifier les ouvrages les plus préoccupants, et afin d’établir et hiérarchiser une planification des actions de surveillance et d’entretien plus efficaces.
La démarche d’analyse des risques est établie selon la méthode générale de maîtrise des risques développée pour les ouvrages d’art et décrite dans le guide du Sétra. Elle s’applique notamment :
- Aux catégories d’ouvrages dits sensibles ;
- A des ouvrages soumis à un risque spécifique (séisme, affouillement).
Les différentes étapes de la démarche explicitées
Le guide est composé du huit chapitres, qui correspondent aux différentes étapes de la maîtrise du risque:
- Chapitre 1: le principe de la méthode,
- Chapitre 2 : les ouvrages considérés et l'intérêt de l'analyse de risques pour le gestionnaire,
- Chapitre 3 : la définition de l'ouvrage et de son environnement, avec els éléments des murs de soutènement et un focus sur les causes et la nature de différents désordres (action de l'eau, altération des blocs ou des mortiers, qualité des matériaux de remblai...) .
- Chapitre 4 : identification des aléas (agressivité du milieu, augmentation des sollicitations sur le mur, résistance géotechnique en pied défaillante)
- Chapitre 5 : vulnérabilité des ouvrages aux aléas,
- Chapitre 6 : gravité des conséquences,
- Chapitre 7 : évaluation du niveau de risque,
- Chapitre 8 : éléments d'analyse détaillée et de traitement du risque.
Le document rappelle la réglementation en vigueur et donne les références des guides afférents.
Les suites à donner ne sont pas systématiques et leur opportunité est à apprécier par le gestionnaire en particulier en regard de l’existence et/ou de l’évolution éventuelle de désordres, de la possibilité de rupture brutale en regard des aléas et des vulnérabilités identifiées par l’analyse simplifiée.
Elles peuvent porter sur une adaptation ou un renforcement des actions de surveillance ou encore sur la mise en oeuvre d’investigations pouvant alors déboucher sur des actions de maintenance curatives ou préventives.