Le terme « vibration environnementale » concerne les vibrations émises par une source extérieure (chantiers, infrastructures de transport…..) en direction d’un récepteur (structure, être humain, faune…). Il s’agit de vibration solidiennes transmises par le sol et qui peuvent s’accompagner de surpression ("effet de souffle" lors de tir de mine).
La prise en compte des vibrations émises par les infrastructures routières ou ferroviaires en phase de construction aussi bien que d’exploitation, correspond à une préoccupation grandissante, exprimée à la fois par les maîtres d’ouvrage, les pouvoirs publics et les riverains exposés.
Cette préoccupation se traduit dans les faits par :
Une demande croissante d’études vibratoires prescrites par les maîtres d’ouvrage de plus en plus en amont dans la conception des projets (études d’impact).
L’engagement par les pouvoirs publics d’une réflexion sur le renforcement du cadre normatif, réglementaire et législatif régissant les vibrations, exprimée par le représentant de la DGPR lors de la journée « vibrations » du LCPC du 14/01/2010.
Un accroissement du nombre de plaintes émises par les riverains de ces infrastructures à l’encontre des vibrations, qui constituent par ailleurs un sujet d’inquiétude évoqué de plus en plus fréquemment lors des phases de concertation et de consultation menées dans le cadre de l’élaboration des projets d’infrastructures nouvelles.
L’un des axes (axe E) de l’opération VIBREN (vibrations environnementales), piloté par le Cerema Ouest, est notamment d’analyser l’effet des vibrations et surpressions vis à vis des nouveaux récepteurs issus des évolutions des matériaux et techniques de construction, de production de biens ou d’énergie (éolien, hydraulien constituant aussi de nouvelles sources de vibration), mais aussi des préoccupations environnementales (être humain, faune, flore) en milieu terrestre et aquatique.
Cette analyse s’appuie, notamment, sur les travaux menés dans le cadre des axes précédents de VIBREN (élaboration d’une base de données basée sur les travaux des Laboratoires Régionaux du Cerema).
Pour réaliser ce travail, les travaux sont menés selon un plan identique en séparant l’aspect « structure » de l’aspect « vivant », ces deux aspects restant très liés concernant l’être humain qui perçoit dans la majorité des cas les vibrations via la réponse de la structure qu’il occupe.
L’analyse est conduite en deux phases :
- Dans un premier temps, une recherche bibliographique pour conduire à une synthèse des connaissances sur ces sujets :
Dans les différents documents normatifs ou méthodologiques et les travaux de recherche et d’étude basés sur des prestations ou des expérimentations.
Auprès des services de l’état et notamment du ministère de la défense concernant le milieu aquatique, des bureaux d’études publics ou privés et des universités
Auprès de structures publiques ou associatives aux compétences reconnues en matière de faune et de flore (chambre d’agriculture, groupe chiroptère, LPO…)
Dans la base de données de l’axe A (données existantes concernant notamment les chiroptères ou les élevages avicoles pour le vivant, les éoliennes, les constructions en pisé pour les structures….)
En France et à l’étranger
- Dans un second temps, une phase d’expérimentation sera proposée pour compléter ou valider les informations issues de la phase bibliographique (modélisation et expérimentation in situ). Ces expérimentations pourront être réalisées dans le cadre de prestations (LGV SEA ou BPL vis à vis notamment d’élevages bovins et avicoles) ou d’instrumentation sur site terrestre ou aquatique. Pour les expérimentations concernant la gêne aux personnes, des enquêtes auprès des rivrains, calquées sur les méthodes utilisées en acoustiques seront réalisées par l’IFSTTAR-LTE.
Pour la partie "impact sur le Vivant" :
une bibliographie a été réalisée qui recense peu d’études ayant permis de faire un lien entre des vibrations et une quelconque incidence sur l’être vivant (humain, vivant).
nos retours d’expérience se basent sur des observations de chantiers (tirs de mine à proximité d’élevage bovins ou porcins), mais sans cadre d’analyse définie.
Dans le cadre de cette partie, nous collaborons avec la LPO d’Anjou - Dreal Pays de La Loire pour instrumenter, par des capteurs de vibration et acoustique, un ouvrage d’art en maçonnerie (Liré) abritant des chiroptères.
Le but est d’évaluer le niveau des vibrations acceptables par les animaux présents, dans un premier temps lors du passage de véhicules sur l’ouvrage et dans un second temps lors des travaux qui vont être réalisés sur le tablier.
Une seconde collaboration pourrait se monter avec l’école vétérinaire de Lyon (VetAgro) et faire l’objet d’une thèse vétérinaire avec comme programme les points suivants :
compléter la bibliographie,
disposer d’une méthodologie d’observation (comportementale…) pour évaluer les éventuels impacts sur l’animal lors de travaux générant des vibrations (chantier de TP utilisant des engins mécaniques ou tir de mine).
appliquer cette méthodologie sur un chantier à proximité d’un élevage.