4 janvier 2019
observation participative dans le projet Corribior
Corribior
La journée technique "Continuités écologiques et territoires" du 29 novembre 2018 à Toulouse a permis de partager des retours d'expériences en matière de préservation des milieux naturels et de continuités écologiques, aussi bien en matière d'infrastructures, que d'aménagement et d'urbanisme, ou d'agriculture. Retour sur les différentes présentations de la journée.

Au travers de retours d’expériences portés par des collectivités, des gestionnaires d’infrastructures ou des associations, cette journée technique visait à illustrer comment les continuités écologiques peuvent être prises en compte dans des aménagements d'infrastructures ferroviaires et routières ou comment elles peuvent être valorisées au sein d’un projet de territoire.

Trois volets ont été développés :

  • la question des continuités écologiques et des infrastructures linéaires de transport ;

  • l’intégration de la trame verte et bleue (TVB) dans les documents d’urbanisme ;

  • la préservation et la restauration des continuités écologiques en lien avec l’agriculture.

Dix-sept intervenants provenant de structures variées ont présenté leurs projets.

Environ 90 personnes appartenant à différents organismes étaient présents à cette journée, organisée par le Cerema Sud-Ouest avec le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) Occitanie et sous l’égide de la Conférence Technique Interdépartementale des Transports et de l’Aménagement (CoTITA)  : environ 30 agents de collectivités territoriales, une vingtaine d’agents de services de l’État, ainsi que des structures privées, bureaux d’études, associations… du grand quart Sud-Ouest.

Continuités écologiques et infrastructures de transport

Mise en œuvre et suivi de passes à poissons sur un réseau ferré existant

Passe à poissons sous le pont ferroviaire
Crédit : SNCF Réseau

Jean-François Ruiz de SNCF Réseau a présenté une démarche d'aménagement d’une passe à poissons au niveau du pont ferroviaire du Vidourle.

Différents enjeux avaient été identifiés:

  • Obstacles à la continuité écologique, en raison d'une chute d'eau d'environ 1,20 m, et de la répartition de la lame d'eau sur le radier.
  • Présence d'espèces migratrices protégées (Aloses, anguilles)
  • 150 trains par jour circulant sur le pont entre Nîmes et Montpellier et impossibilité de réduire les vitesses,
  • Garantir la stabilité de l'ouvrage pendant les travaux.

La zone de travaux a été mise hors d'eau à l'aide d'un batardeau et d'un pompage permanent. Pendant toute la durée du chantier, des mesures de la qualité de l'eau ont été réalisées. Des bassins de décantation des eaux de pompage ont été aménagés, avant le rejet de ces eaux, et des barrages filtrants ont été installés afin de contenir les éventuels hydrocarbures. 

Les travaux ont consisté en la démolition du radier, remplacé par une structure en béton. Ensuite, la passe à poissons a été mise en place avec des plots et des enrochements à leur base.

La mise en eau de l'ouvrage a été réalisée avec succès en septembre 2014. les travaux n'ont eu aucun impact sur la circulation des trains, les coûts et les délais ont été respectés.

 

Restauration des continuités écologiques sur les autoroutes

Genette commune de nuit dans un écoduc
Genette commune dans un écoduc - Crédit: LPO/Vinci Autoroutes

Philippe Chavaren, Responsable Nature et Paysage chez Vinci Autoroutes a proposé un retour d'expérience sur la restauration des continuités écologiques sur les autoroutes. 

Pour mener cette démarche, Vinci Autoroutes a saisi des opportunités offertes par la réglementation, et rejoint de manière volontaire trois programmes de requalification environnementale, qui sont pilotés en interne: le Paquet Vert Autoroutier 2010-2012, le Contrat de Plan 2012-2016, et le Plan de Relance Autoroutier 2015-2018. 

Ces programmes ont permis de mettre en oeuvre divers aménagements, tels que des conversions d'ouvrages, la création de corridors écologiques (117 km au total depuis 2010), de dispositifs piscicoles, d'écoducs, d'écoponts, de portiques à chiroptères...

Le choix des sites s'opère en croisant les enjeux et risques du milieu naturel, et la faisabilité technique des aménagements.

Dès la phase chantier, une "culture environnementale" doit être présente afin de limiter l'impact sur l'environnement. Des grillages pour empêcher l'intrusion des animaux, des passages à faune, un stockage des déchets rigoureux sont mis en place.

L'intervenant a montré différents projets, comme la transformation d'un passage à gibier de 4 m de large en éco pont de 22 m de large, ou des ouvrages expérimentaux, notamment pour le passage des chiroptères. A travers ces aménagements, une nouvelle discipline apparaît: l'éco hydraulique, qui porte notamment sur le dimensionnement des ouvrages afin de permettre le franchissement par les poissons.

Le suivi des ouvrages a été réalisé par Vinci, la LPO et le Cerema, afin de connaître l'utilisation des aménagements par les animaux, cela grâce à une combinaison des méthodes telles que les pièges photographiques, la collecte des amphibiens, les pièges à vibrations, les enregistreurs et détecteurs d'ultrasons, les caméras thermiques...

Il a été constaté que de nombreuses espèces utilisent les écoducs, même des chauves-souris, quelle que soit la longueur. Les Eco-ponts, eux, sont utilisés par les animaux de toute taille. Les animaux s'habituent aussi à la présence de ces ouvrages et les utilisent de plus en plus. Toutefois, il leur faut un peu de temps pour trouver l'aménagement.

Ressources

Le retour d'expérience de Vinci Autoroutes est disponible à travers un rapport et sa synthèse:

Mise en œuvre de crapauducs et d’aménagements compensatoires

Panneau annonçant le passage de crapauds
Crédit : LPO - S. Plaga

Stéphanie Plaga Lemanski de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a présenté des aménagements en faveur des crapauds épineux d’Escamps, réalisés dans le cadre du Contrat Restauration Biodiversité des Causses du Quercy et soutenue financièrement par l’Europe et la Région Occitanie. En effet, le village d'Escamps est chaque année au printemps le lieu de la plus grande migration de crapauds épineux connue dans le Lot, autour du lac d'Escamps.

Ces crapauds sont des espèces protégées, de même que leur habitat.

De décembre à mars, la LOP aide les crapauds à entamer leur migration avec les crapaudromes qui permettent de retenir les crapauds avant qu'ils ne passent sur la route, puis de les récupérer pour les faire traverser. Des panneaux de signalisation sont aussi installés à l'intention des automobilistes, pour les avertir de la traversée nocturne des routes par les crapauds, et certaines routes peuvent être fermées à la circulation durant la nuit.

En 2017 puis 2018, des crapaudromes ont été installés sur la commune afin de mieux comprendre les flux migratoires des crapauds. Plus de 3500 crapauds ont été collectés entre janvier et mars au cours de ces deux années. Ce travail a permis de connaître les trajets empruntés par les animaux et d'identifier les zones de passage importantes.

Deux crapauducs seront aménagés prochainement sur le parcours, à la suite d'un travail mené en réseau et avec les habitants. Il s'agit d'un caniveau monobloc avec des ouvertures, placé sous la route, qui permettra aux crapauds et aux petits animaux de traverser sans risque. 

 

Aménagements compensatoires en faveur du Sonneur à ventre jaune

Sonneur à ventre jaune vu de face
Sonneur à ventre jaune - Crédit : Christoph Leeb - CC-BY

Anne Gouix, du Département du Lot, a abordé le projet de déviation de Cambes, déclaré d'intérêt public en 2013, sur un site dont le patrimoine écologique est important:

  • Des habitats diversifiés: prairies, pelouses sèches ou humides, parcelles cultivées, bocage et zones humides, ruisseaux...
  • 224 espèces de plantes vasculaires recensées dont deux protégées notamment le Trèfle écailleux.
  • 148 espèces faunistiques observées dont 59 protégées, en particulier 10 espèces d'amphibiens dont un vulnérable, le Sonneur à ventre jaune, et 10 espèces de chauves-souris dont deux sont quasi menacées.

Le projet de déviation a donc été conçu afin de réduire autant que possible l'impact sur ce patrimoine.

Le Sonneur à ventre jaune a été observé dans le Lot. ce petit crapaud de 5 cm au maximum est une espèce protégée au niveau européen et français, qui figure sur la liste rouge nationale comme une espèce vulnérable à risque élevé d'extinction. l'espèce fait l'objet d'un Plan National d'Actions qui concerne dix communes dans le Lot.

Ses habitats de prédilection sont les points d’eau stagnante en réseau, sans ou avec peu de végétation, ensoleillés, de faible surface et de faible profondeur. Il s'agit d'habitats très vulnérables.

Plan de la situation du contournement, avec le passage des crapauds le long de la route
Situation du contournement, avec le passage des Sonneurs à ventre jaune. Crédit: Département du Lot

L'impact du contournement sur le Sonneur à ventre jaune:

  • Destruction de surface d’habitats de reproduction (ruisselets, suintements...) par la perturbation des écoulements,
  • Destruction de surface d’habitats d’hivernage et de corridors de déplacements (haies, bosquets…)
  • Perturbation des migrations liée à la présence de la route: fragmentation de l’habitat,
  • Impacts cumulés avec le projet de zone d’activités au nord du site.

Les principales mesures ont été priorisées. 

D'une part, des mesures d'évitement ont été prises: modifier l'emprise du bassin de rétention, réduire les zones de chantier et  supprimer les modelés.

Ensuite, des mesures de réduction ont visé à adapter le calendrier des travaux à la circulation des crapauds, à mettre en place des passages à faune, et à capter l'eau à la source pour restituer els écoulements.

Enfin, des mesures de compensation ont été mises en place, afin d'acquérir 27 hectares de parcelles pour une gestion conservatoire, soit sept fois la zone concernée par l'aménagement, afin de créer des mares a proximité.

Plan du projet de création de mares a proximité du contournement
Plan du projet de création de mares proches du contournement- Crédit: Département du Lot

Dès 2013, un périmètre de recherches a été établi. Une réunion publique d'information auprès des propriétaires et exploitants concernés par le projet a eu lieu en 2014, en partenariat avec la chambre d'agriculture.

Des actions de sensibilisation ont également été menées, avec la réalisation d'une plaquette d'information sur le Sonneur à ventre jaune, et un livret technique destiné aux agriculteurs. 

Du démarchage individuel a été effectué après des propriétaires, à travers des entretiens guidés par deux agents du Département (Ecologue du service Environnement et chef du service Affaires foncières) et un partenaire technique, la Cellule d’assistance technique Zones humides du Syndicat du bassin de la Rance et du Célé.

Aménagements réalisés sur les parcelles afin d'accueillir les Sonneurs à ventre jaune
Crédit : Département du Lot

L'objectif a été fixé de conventionner 27 hectares, via l'achat de parcelles quand l'opportunité se présentait. Cela, dans un contexte difficile en raison de l'existence de deux projets proches qui impactent foncièrement des agriculteurs, parfois touchés par les deux projets.

Finalement, beaucoup d'opportunités d'achat se sont présentées, notamment en raison de cessations d'activité d'agriculteurs sans que des repreneurs ne se présentent. mais, cela entraînait un risque que les pratiques favorables au Sonneur disparaissent, si bien que le département a racheté des parcelles qui ont été placées en gestion à de jeunes exploitants impactés foncièrement par le projet (en dehors des parcelles boisées).

Deux types de conventions tripartites (Agriculteur, Département, Syndicat du bassin Rance-Célé) ont été passés:

  • Le Département est propriétaire et l'Agriculteur gestionnaire : il n'y a pas de loyer, et l'activité est sécurisée sur la durée minimal de compensation (20 ans).
  • L'Agriculteur est propriétaire et gestionnaire, et verse une indemnité à l'hectare.

Chaque partie prend différents engagements:

Gestionnaire Département Cellule Zones Humides
  • Pâturage extensif
  • Pratique de la fauche tardive autour des points d’eau
  • Maintien de petits points d’eau ensoleillés
  • Maintien des haies
  • Avoir si possible plusieurs itinéraires de véhicule entre avril et août
  • Ne pas utiliser de produits phytosanitaires
  • Suivi des populations
  • Création de petites vasques et entretien
  • Création de microhabitats pour l’hivernage
  • Indemnités parfois
  • Faire bénéficier des échanges et du partage des expériences avec l’ensemble des autres gestionnaires du Réseau CATZH
  • Etre à la disposition de l’exploitant pour répondre aux questions techniques sur la gestion des zones humides
  • Réaliser un suivi annuel des sites

En conclusion, ce projet a été le fruit d'un long cheminement: une phase de terrain assez longue, de nombreux rendez-vous, une distribution en gestion des parcelles qui n'a pu se faire qu'une fois l'objectif en termes de surfaces a été atteint.

Il est important de s'entourer de partenaires techniques, qui permettent de rassurer la profession agricole. 

Enfin, avant de démarrer le projet, il est important de connaître l'existence éventuelle de projets voisins, afin de définir les secteurs de compensation en cohérence avec le contexte local.

Continuités écologiques et aménagement / urbanisme

Intégration de la TVB dans la stratégie territoriale du Bergeracois

L'exemple du ScoT de Bergerac, où l'on a intégré la Trame Verte et Bleue (TVB) dans la stratégie territoriale afin de garantir une cohérence écologique des documents d’urbanisme et des politiques publiques, a été présenté ensuite. Le processus a bénéficié d'un accompagnement du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement  (CAUE) 24 via le dispositif ACE (Accompagnement Continuités Ecologiques).  

L'objectif du SCoT est de définir une stratégie de développement du territoire à 20 ans, pour:

  • Anticiper sur les politiques et équipements à mettre en œuvre (combien d’habitants, comment répartir les logements, où développer l’emploi, …?)
  • Assurer un développement cohérent et équitable du territoire (comment permettre à chacun de se développer, en respectant les équilibres ?)
  • Analyser les impacts croisés des différentes dimensions de l’aménagement (interface « équipements/logements/emplois /commerces »)
Carte des écopaysages du SCoT de Bergerac
Crédit : SCoT de Bergerac

L'ACE a proposé une approche écopaysagère, qui a facilité l'appropriation de l'approche multi-échelle (approche descendante et ascendante), et la hiérarchisation des enjeux, notamment pour les élus.

Les écopaysages sont des mosaïques paysagères similaire à une échelle donnée permettant de différentier des zones de biodiversité potentielles, d’appréhender les enjeux qui leurs sont spécifiques et d’orienter l’action publique.

La Trame Verte et Bleue du SCoT Bergeracois, qui vise à maîtriser l'urbanisation dans les espaces riches en continuités écologiques, est décomposée en 5 grands types de milieux naturels et semi-naturels ou sous-trames :

  • Les boisements (feuillus et conifères), 
  • Les milieux agricoles (déclinés en 3 typologies différentes),
  • Les pelouses et landes sèches (milieux thermophiles),
  • Les zones humides,
  • Les milieux aquatiques.

La Trame verte et bleue a été identifiée sur l’ensemble du territoire du SCoT. Les résultats présentés reflètent le fonctionnement écologique théorique du paysage, encore grandement préservé. Il convient cependant d’ajuster ces résultats avec la réalité de terrain via les retours des acteurs locaux.

Deux grands types de réservoirs de biodiversité ont été distingués, reposant chacun sur un socle d’éléments distincts :

  • Schéma des réservoirs de biodiversité et des corridors
    Constituants de la TVB. Crédit : SCoT de Bergerac.
    Espaces de biodiversité avéré : espaces reconnus pour leur biodiversité (ZNIEFF, N2000 , SDAGE, inventaires locaux, etc . … ) ;
  • Espaces de biodiversité éco - paysager : écologie du paysage (reposant sur le lien qui existe entre l’organisation du paysage et la biodiversité) .

Les corridors écologiques peuvent prendre plusieurs formes et n’impliquent pas nécessairement une continuité physique ou des espaces contigus (linéaires, discontinus, mosaïque de structures paysagères variées) .

Les objectifs concrets du Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) en lien avec la Trame Verte et Bleue ont été transposés dans le Document d’Orientation et d’Objectifs (DOO), qui constitue à la fois le règlement du SCoT et un cadre commun de référence, de méthodes et d’actions.

Parmi les prescriptions du DOO  : 

  • traduire localement la cartographie opposable des Trames Verte et Bleue dans les documents d’urbanisme de niveau inférieur, 
  • protéger, valoriser et/ou restaurer les éléments de la TVB dans les documents d’urbanisme locaux, proscrire la construction de nouveaux bâtiments, y compris à usage agricole, dans une bande tampon définie de part et d’autre des cours d’eau, 
  • préserver les coupures d’urbanisation dans les secteurs fortement urbanisés (zones périurbaines, vallée de la Dordogne).
  • favoriser l’accueil de la petite faune dans les zones urbaines (parcs, jardins, espaces interstitiels entre les zones bâties,…) par la création de gîtes de substitution (hôtels à insectes, ruchers, pierriers, haies bocagères…)

Puis la Trame Verte et Bleue a été déclinée dans les différents PLU (ajustement des corridors et des réservoirs, suppression des espaces déjà artificialisés...), et un naturaliste s'est rendu sur le terrain afin de vérifier les éléments potentiels de la TVB, au minimum sur les zones A Urbaniser et les zones de projet.

 

Une couronne de projets de réseaux écologiques multifonctionnels

Champ de vignes
Crédit: Métropole bordelaise

La Métropole de Bordeaux ce sont 120.000 hectares d'espaces agricoles, naturels et forestiers protégés, dont 72% du territoire est protégé de l'urbanisation.

La métropole s'est fixé pour objectif dans le SCoT de réduire de 40% la consommation des sols d'ici à 2030.

Les caractéristiques principales de ce territoire sont qu'il est constitué de paysages divers. Il s'agit d'un territoire vallonné, traversé de cours d'eau de toutes tailles, et comprend de nombreuses vignes et espaces de forêt.

Le SCoT de l'aire métropolitaine bordelaise, porté par le  Sysdau (Syndicat Mixte du SCoT de l'Aire Métropolitaine Bordelaise) comprend quant à lui 98 communes, pour 980.000 habitants (+ 18 000 habitants supplémentaires chaque année), sur 170.000 hectares. 

Il a été approuvé en février 2014., avec comme objectif de réduire de 40 % la consommation d'espaces naturels.

Des réseaux écologiques multifonctionnels ont été mis en place afin d'intégrer et de consolider la Trame Verte et Bleue. Cela, à travers un processus de co-construction par les différentes parties du territoire. Le socle stratégique du projet était de favoriser une métropole ancrée sur ses  paysages, responsable, active et à haut niveau de services.

Les réseaux écologiques multifonctionnels poursuivent plusieurs objectifs:

  • Protéger le socle agricole, forestier et naturel,
  • Structurer le territoire à partir de la trame bleue,
  • Affirmer les qualités et fonctionnalités des paysages,
  • Constituer une couronne de sites de projets agricoles.
Atlas des espaces agricoles, naturels et forestiers
Atlas des espaces agricoles, naturels et forestiers - Crédit: Sysdau

Deux atlas des territoires ont été élaborés et diffusés : l'un pour les espaces naturels, agricoles et forestiers, l'autre pour les enveloppes urbaines et les secteurs de constructions isolées.

Ces réseaux écologiques multifonctionnels visent à assurer un équilibre entre ville et nature,en mettant en place une couronne de sites de projets agro-urbains -la couronne agro environnementale- rendant divers services écosystémiques. Le socle agricole, naturel et forestier a vocation à constituer un espace de projets.

Il ne s’agit pas de geler toute initiative dans ces espaces. La mise en valeur du socle agricole, naturel et forestier passe par l’organisation d’une interface multifonctionnelle qui sache concilier les enjeux urbains (mobilités, équipements, …) et les enjeux agro- environnementaux (biodiversité, ressources en eau, productions agricoles, …).

Schéma d'un réseau écologique multifonctionnel: plan d'un site dessiné avec les différentes fonction des différents lieux
Crédit : Sysdau

Un Plan de Paysage, élaboré en concertation avec les divers acteurs d'un territoire (collectivités, associations, agriculteurs, habitants…), a été mis en oeuvre, en 3 étapes:

  • analyse des paysages existants et de leurs dynamiques d’évolution,
  • fixation d’objectifs partagés de qualité paysagère,
  • définition d’un programme d’actions concrètes.

Ce Plan de Paysage, qui se fixe des objectifs de haute qualité paysagère, recouvre 6 axes stratégiques:

  • Valoriser le patrimoine territorial, culturel, environnemental et social,
  • Consolider la trame verte et bleue en un réseau écologique multifonctionnel, 
  • Aménager les espaces de transition des lisières urbaines, agricoles, naturelles,
  • Optimiser les ressources foncières agricoles et naturelles,
  • Construire un véritable programme intégré sur l'eau,
  • Organiser un réseau agro-alimentaire local.

Divers outils d'accompagnement ont été mis en place. par exemple, quatre guides à destination des agriculteurs ont été diffusés, afin de prendre en compte cette qualité paysagère et de proposer des actions. Différents atlas, comme l'atlas partagé des zones humides a été créé afin d'identifier les milieux humides, ont été diffusés...

Le projet de couronne agro-environnementale a été mené avec l'aide d'un laboratoire pluridisciplinaire d'experts qui se sont rendus sur le terrain, aux compétences très diverses (aménagement, biodiversité et milieux humides, sociologie, archéologie, agronomie, filières agricoles, photographie...), associant plusieurs universités, agences et entreprises.

Tableau des différentes phases de mise en oeuvre du plan Paysages
Crédit : Sysdau

Une réflexion a été menée par ce laboratoire, notamment sur les lectures hydro-géo-morphologiques et archéogéographiques du territoire, afin d'analyser et de comprendre les traces du passé, de les interpréter, ainsi que pour analyser le présent sous l'angle économique, sociologique, environnemental...

Carte représentant la stratégie opérationnelle
Crédit : Sysdau

Un travail de lecture des fonctionnalités du territoire a également été mené, en partant de l'état initial du territoire, pour apporter une aide à la décision à travers l'approche de réseau fonctionnel, en prenant en compte également le type de milieu et l'intérêt des domaines agricole et sylvicole. 

Enfin, une stratégie opérationnelle a été définie, visant à :

  • Construire des parcs agro-urbains métropolitains sur un vrai réseau écologique multifonctionnel,
  • Révéler des secteurs de renaturation et de restauration de biodiversité pour aménager des sites de compensation aménageuse du territoire,
  • Rassembler les acteurs locaux, les porteurs de projets, les forces vives de l’agriculture et de la nature autour de projets durables, efficaces et économiquement solides et fiables,
  • Proposer de nouveaux modèles de vie urbaine, agricole et naturelle pour faire une métropole autrement.

 

Outils pour la prise en compte, la gestion et la restauration des continuités écologiques en Occitanie

Capture d'écran de l'outil 3D
Outil 3D SRCE LR - Crédit SRCE Occitanie

Le SRCE (Schéma régional de cohérence écologique) d'Occitanie propose plusieurs outils:

  • Une cartographie des SRCE consultable en ligne qui permet de télécharger les données,
  • L’outil 3D SRCE LR qui permet une aide à la décision en amont des projets d’aménagement,
  • Les clés de déclinaison du SRCE "mode d’emploi du SRCE" à destination des acteurs locaux,
  • Des centres de ressource trame verte et bleue : national et régional,
  • Un accompagnement pour prendre en compte les SRCE dans les documents d’urbanisme :
    • La Région offre depuis plusieurs années aux collectivités un appui par l’organisation de "Visites TVB et aménagement du territoire" adressées aux SCOT et PLUI. Mission aujourd’hui assurée par l’ARB pour soutenir l’ingénierie de projets en faveur de la biodiversité.
    • Les PNR apportent un appui renforcé aux collectivités sur leurs territoires.

Il existe aussi des outils financiers pour traduire les SRCE de manière concrète: le SRCE est au coeur du Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020, par ailleurs des programmes européens FEDER et FEADER soutiennent l'amélioration de la connaissance, la restauration de la perméabilité des territoires, l'effacement des obstacles, la gestion et les pratiques favorables au maintien des continuités écologiques. Enfin, les Agences de l’Eau soutiennent les programmes de restauration des continuités latérales et longitudinales des cours d’eau, restauration de zones humides…

Le dispositif régional en faveur de la biodiversité permet d'améliorer et de valoriser la connaissance sur la biodiversité et les continuités écologiques, d'accompagner les acteurs pour faire évoluer les pratiques, améliorer la gestion, intégrer les enjeux dans la planification, et faire émerger des projets de restauration, ou encore de gérer et restaurer les milieux naturels en structurant les continuités écologiques. 

Ce dispositif a été décliné à travers différents programmes soutenus par la Région Occitanie, dans les domaines de :

  • La connaissance (amélioration de la biodiversité et valorisation),
  • Du conseil et de l'animation pour améliorer la prise en compte de la biodiversité,
  • De la gestion et  la restauration des Trames Vertes et Bleues, comme la réalisation de travaux, d'aménagements, d'études préalables et d'évaluation, d'animation et de sensibilisation,
  • La restauration de la trame arborée hors forêt : soutien de la plantation de haies champêtres.

 

Programme d’accompagnement à la prise en compte de la TVB

capture d'écran du site Nature en OccitanieL'association Nature Occitanie a créé en 2008 un programme de vulgarisation sur la Trame Verte et Bleue, renforcé en 2015 par le partenariat avec l'Union Régionale des CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement).

Ce programme est composé de 5 volets:

  • Pilotage et partage des connaissances au moyen d'une coordination régionale et départementale, du partage d'expériences grâce à l'animation du réseau, à des journées "culture commune", à des formations à destination des bénévoles, à l'animation de la boîte à outils interne...
  • Boîte à outils : dépliant sur la TVB, pages web sur la TVB, exposition, film et maquette sur la TVB...
  • Vulgarisation auprès des publics, via des interventions dans les territoires auprès des élus, des milieux socio-professionnels et des citoyens, et la valorisation des expériences menées au niveau régional.
  • Journée d’échanges TVB avec les milieux socioprofessionnels (5 à l'échelle régionale vers les bureaux d'études et une autre journée sur la thématiques "vieilles forêts", et plusieurs journées dans les départements).
  • Accompagner des projets de prise en compte et de restauration de continuités écologiques:
    • Suivi et/ou accompagnement de porteurs de projets pour favoriser la prise en compte de la biodiversité et des continuités écologiques dans leurs projets,
    • Démarches ABC/ABiC, élaboration ou révision de document d’urbanisme, convention de partenariat avec des actions ou de la vulgarisation en faveur des continuités écologiques, etc

 

Un atlas de la Biodiversité Communale

Couverture de l'Atlas de la Biodiversité CommunaleLa commune de Sainte-Foy-de-Peyrolières en Haute-Garonne a réalisé un Atlas de la Biodiversité Communale (Programme ABC) afin de fournir un outil d’aide à la décision pour les communes en vue de préserver et de valoriser leur patrimoine naturel, ainsi que de sensibiliser le grand public. 

Un engagement politique des élus a permis que la collectivité porte la démarche, afin de permettre l'appropriation de la problématique et la protection de la biodiversité sur le territoire de la commune. 

Cela, en poursuivant trois objectifs principaux:

  • Sensibiliser et mobiliser les élus, les acteurs socio-économiques et les citoyens à la biodiversité
  • Mieux connaître la biodiversité sur le territoire d’une commune et identifier les enjeux spécifiques liés
  • Faciliter la mise en place de politiques communales ou intercommunales qui prennent en compte la biodiversité et les continuités écologiques;

Le partenariat entre la commune et nature en Occitanie a débuté en 2016, et des actions ont été planifiées de janvier 2016 à avril 2018. Dans le cadre de ce partenariat, la commune s’est engagée à intégrer les résultats de l'ABC dans le PLU.

Cet atlas qui présente un état de lieux de la biodiversité sur la commune, a été réalisé en synthétisant les données naturalistes et les inventaires complémentaires, puis en faisant des cartographies, diagnostics et analyses. 

Cartographie des milieux naturels et semi-naturels
Cartographie des milieux naturels et semi-naturels - Crédit: Ste-Foy-lesPeyrolles-Nature en Occitanie 

Les inventaires naturalistes ont montré la richesse du territoire: environ 5000 données ont permis d'identifier 747 espèces avec plus de 400 espèces de flore, 8 reptiles, 9 amphibiens, 119 oiseaux, 27 mammifères et 175 arthopodes et mollusques dont plusieurs espèces protégées.

Différentes cartographies ont été proposées: 

  • Cartographie des milieux naturels et semi-naturels,
  • Cartographie des zones à enjeux et préconisations, qui alimente la carte des réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques à l’échelle communale

Cet atlas a été utilisé dans le cadre de la réflexion partagée avec les habitants sur plusieurs projets urbains en cours, comme l'implantation d'une haire à côté du stade, la construction d'un nouveau groupe scolaire, des lots d'habitations à construire...

En conclusion, le projet d'Atlas de la Biodiversité Communale a montré plusieurs avantages:

  • Important apport de connaissances naturalistes et sur le fonctionnement des milieux sur la commune. Grande mobilisation des bénévoles de l’association.
  • Création de liens entre les thématiques et les actions déjà réalisées par la collectivité en faveur des continuités écologiques et de la biodiversité
  • Mise en relation des différents acteurs intervenant sur un même territoire pour faire du conseil, des aménagements, de la restauration, etc.
  • Intérêt majeur des cartographies, notamment de la localisation des enjeux, afin de servir d’outil d’aide à la décision dans les aménagements futurs
  • La démarche est longue à mener mais fructueuse. Un travail collaboratif est à venir sur la révision du PLU.

 

Continuités écologiques et agriculture

Intérêt des marques Végétal local et Vraies messicoles

Végétal et Local est une marque collective portée par l'AFB. Elle garantit garantit pour les plantes, les arbres et les arbustes sauvages :

  • Carte des 11 régions d'origineleur provenance locale au regard d'une carte des 11 régions d’origine, avec une traçabilité complète depuis le site de collecte en milieu naturel (sans semis ou plantation) ;
  • la prise en compte de la diversité génétique d’origine ;
  • une conservation de la ressource dans le milieu naturel. 

Les 11 régions ont été déterminées sur la base de la compilation des cartes hydrographiques, géologiques, climatiques, de la végétation, d'altitude...

La marque a été créée pour répondre au problème de l'opacité du marché mondial d'échange de végétaux sauvages, à l'absence de législation sur leur traçabilité, mais aussi au risque de perturbation des équilibres écologiques. 

 

Enjeux pour les territoires:

Logos des marques Végétal et local et Vraies MessicolesAdaptation des végétaux au milieu naturel: Un exemple concret d'utilisation de semences locales : la restauration des pistes de ski dans les Pyrénées après terrassement et mise à nu du sol. Après cela, il fallait revégétaliser pour lutter contre l'érosion, restaurer le couvert herbacé propice au ski, et assurer une réhabilitation paysagère.

Deux types de semences ont été utilisés pour le couvert végétal à 2000 m d'altitude, et il apparaît clairement que les semences sauvages des Pyrénées sont plus efficaces et plus économiques: avec 100 kilos de semences sauvages des Pyrénées par hectares, on obtient après trois ans un couvert végétal de 72%, alors que les semences végétales, dont 250 kilos par hectare ont été nécessaires, le couvert végétal n'est que 54%.

Diversité génétique intraspécifique, qui permet de renforcer la résistance aux changements, maladies, parasites, conserver le potentiel évolutif.

Conservation génétique : Eviter la disparition des écotypes locaux adaptés au milieu.

Fonctionnalité écologique, grâce au cycle de vie en correspondance avec celui des insectes. Ces semences permettent aussi de restaurer les services écosystémiques.

Economie: Activité localisée, création de valeur et d’emploi.

Ces marques sont encore jeunes et commencent seulement à arriver sur les marchés, car il faut 1 à 3 ans entre la collecte en milieu naturel et la production de plants. La demande commence également à se développer, mais les producteurs hésitent à produire de grandes quantités, sans garantie d'une demande précise dans cette gamme.

Une sécurisation de la production est cependant possible via des contrats de culture, pour initier les filières et éviter que la demande ne rencontre pas l’offre.

 

Planter local : la multifonctionnalité de l’arbre champêtre en faveur de la TVB

capture d'écran du site Arbres et paysages d'AutanL'association Arbres et Paysages d'Autan vise à promouvoir le rôle de l'arbre dans la sauvegarde et la restauration du paysage, par l'information, la sensibilisation, la formation, l'aménagement, l'étude et le conseil.

Elle travaille notamment sur la préservation des arbres de pays, qui sont présentes naturellement ou déjà acclimatées. 

Les arbres champêtres sont multifonctionnels:

  • Participent à la qualité du cadre de vie (structuration du paysage, offre de "loisirs verts"...), 
  • Représentent un réservoir pour la biodiversité,
  • Combinés entre végétation haute et basse, ils permettent le déplacement de la faune sauvage,
  • Ils constituent des îlots de fraîcheur,
  • Ils stockent le CO2,
  • Ils contribuent à lutter contre l'érosion des sols,
  • Ils favorisent la régulation et l'épuration des eaux,
  • Ils protègent les cultures et le bétail,
  • Ils sont sources de matières premières.

Le programme Plant’arbre, soutenu par le Conseil Régional Occitanie, permet d'accompagner les habitants, associations, collectivités, dans la plantation d'arbres et arbustes de pays, via un appui technique et financier.

Vue aérienne de la zone de la peupleraieArbres et Paysages d'Autan a accompagné la commune de l'Union, en périphérie de Toulouse, pour un projet de plantation d'abres.

La commune avait en projet de couper une peupleraie devenue mâture, ce qui avait entraîné des réticences des riverains. Une réflexion a donc été entamée sur le ré-aménagement de cette zone proche des habitations.

Le projet a été mené de manière concertée, à travers une série de rencontres avec des associations, et une réunion publique qui a permis d'élaborer le projet. 

Il a été mené en partenariat: la Commune de L’Union, l'Office National des Forêts, le Syndicat du Bassin Hers-mort Girou, et l'Association Arbres et Paysages d’Autan.

L'aménagement de l'ancienne peupleraie a été décidé, et réalisé avec des arbres et arbustes de pays, ainsi que de fruitiers de variétés anciennes.

Plantationd 'arbres avec les enfants de la communeLa plantation des arbres a été réalisée de manière participative, avec le jeune public, les élus, les citoyens, et a fait l'objet d'une communication vers les habitants.

Cet accompagnement a été mené via une convention de partenariat passée entre la commune de l'Union et l'association Arbres et paysages d'Autan.

Un programme annuel a été construit ensemble :

  • Accompagnement des plantations,
  • Assistance à la gestion du patrimoine arboré,
  • Formation des agents du services techniques  ainsi que des élus et de la commission citoyenne,
  • Assistance à la communication et sensibilisation.

 

Le projet CORRIBIOR : mise en œuvre participative de la TVB

capture d'cran de la page web consacrée à CorribiorLe Projet partenarial régional Corribior est animé par la Fédération Régionale des Chasseurs et les Opérateurs de l'Arbre et de la Haie Champêtre. L’objectif est de travailler sur la restauration de la Trame verte et bleue, définie en Midi-Pyrénées dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE).

Il est soutenu par l'Europe, la Région Occitanie et l'Agence de l'Eau Adour-Garonne, dans le cadre de la mise en oeuvre du Schéma Régional de Cohérence Ecologique.

Corribior est une démarche participative engagée sur 4 ans, promue dans six sites pilotes, qui vise les élus, les agriculteurs, les chasseurs, aussi bien que les habitants. Il poursuit 2 objectifs principaux:

  • Proposer des solutions techniques pour améliorer et valoriser le cadre de vie, pour des bénéfices partagés,
  • Accompagner les gestionnaires dans la mise en œuvre d’aménagements ou la mise en œuvre de pratiques favorables à la préservation de la TVB.

En 2016, au début du projet, un diagnostic a d'abord été élaboré, avant la définition d'un plan d'action. Celui-ci a été mis en oeuvre de 2017 jusqu'en 2019, où aura lieu une phase d'évaluation et de restitution.

La méthodologie a été adaptée au contexte territorial. Des réunions de restitution par commune ou territoire ont été organisées, les actions ont été menées à l'occasion d'un appel à manifestation d'intérêt, de groupes de travail et de rencontres individuelles. 

Panneau indiquant un ilot de biodiversitéEnfin, des actions concrètes ont été définies et mises en oeuvre de manière participative, grâce à une animation et une sensibilisation régulières (réunions thématiques, balades et visites terrain, essais et démonstration de pratiques...) :

  • Actions de restauration des continuités écologique (plantation en entretien de haies, plantation agro forestière, création de mares et d'un verger couvert mellifère, jachères messicoles, entretien des espaces non productifs),
  • Etudes, suivis et évaluation (par exemple la localisation des nids de Perdrix rouge, la détermination de l'impact des jachères sur les papillons),
  • Déclinaison de supports de sensibilisation, notamment une page Facebook dédiée au projet, et une lettre d'information trimestrielle destinée aux élus, aux partenaires et aux habitants."