Dans ces exemples, les démarches d’accessibilité ont permis de passer d’un espace auparavant encombré (véhicules, mobilier, éléments techniques...), à des espaces fonctionnels, dégagés, sans obstacles.
Dans le cadre de l’ouvrage publié en juin 2018 « Cœur de villes et de villages accessibles à tous », le Cerema a recueilli des bonnes pratiques en matière d’accessibilité des centres- bourgs au travers de l’analyse de 23 opérations d’aménagement, dans des territoires très variés. 
En quoi ces aménagements vont-ils dans le sens d’une mobilité durable ? Quels enseignements en tirer, notamment en revenant sur deux opérations analysées par le Cerema Méditerranée sur les communes d’Assignan (Hérault, 167 habitants) et de Cap-d’Ail (Alpes-Maritimes, 4 606 habitants) ?
Dans ces exemples, les démarches d’accessibilité ont permis de passer d’un espace auparavant encombré (véhicules, mobilier, éléments techniques...), à des espaces fonctionnels, dégagés, sans obstacles.
Favoriser la marche grâce à des cheminements accessibles, sécurisés et agréables
Les difficultés de mobilité rencontrées par les personnes à mobilité réduite sont généralement révélatrices d’un défaut ou d’un dysfonctionnement de l’aménagement, aussi un travail sur l’accessibilité permet-il d’améliorer le niveau global de confort pour l’ensemble des usagers. Les aménagements « accessibles » (au sens de la réglementation) permettent de proposer aux piétons, et notamment aux personnes âgées, un niveau de confort appréciable, qui rend l’espace public plus agréable et plus attractif : des cheminements plus larges et de meilleure qualité, des traversées piétonnes repérables et sécurisées, du mobilier de repos plus fréquent, un meilleur éclairage le soir…
Garantir la continuité des déplacements
Cette démarche de mise en accessibilité ne prend vraiment tout son sens que si elle s’applique à l’ensemble de la chaîne du déplacement dans sa continuité, depuis le logement jusqu’aux différents services et équipements.
Cela implique nécessairement de coordonner son action avec d’autres outils de planification existant sur le territoire : plans de déplacements, plans de circulation…
Les documents de programmation tels que les SDAP (schéma directeur d’accessibilité – agenda d’accessibilité programmée dans le domaine des transports) et les AdAP (agenda d’accessibilité programmée dans le domaine du cadre bâti) permettent de prioriser et de planifier les interventions. Les cheminements desservant les établis- sements recevant du public, les bâtiments ou les arrêts de bus accessibles seront ainsi traités en priorité, ce qui rendra l’action plus efficace.
Optimiser le stationnement
Le centre du village d’Assignan a récemment fait l’objet d’une opération de requalification, dont le principal enjeu résidait dans la capacité à restaurer l’attractivité d’espaces publics souvent dégradés, aujourd’hui désertés par les piétons et monopolisés par les voitures.
Le traitement qualitatif des revêtements de sols et des pieds de façade a largement contribué à redistribuer l’espace au profit des piétons, dans l’esprit d’une zone de rencontre. Cette « piétonisation » a été réaffirmée avec la création, en proche périphérie (moins de 200 m de la place centrale), d’un parking en lieu et place d’un ancien court de tennis peu utilisé. Le stationnement qui encombrait les rues du village y est aujourd’hui reporté, laissant ainsi la possibilité pour les piétons d’investir la rue dans toute sa largeur.
Il en résulte une véritable redynamisation du centre du village, dans lequel les espaces publics ne sont plus réduits à des fonctions circulatoires, mais constituent désormais des lieux de vie et d’échanges plus favorables au développement de nouvelles activités économiques.
Des accès plus faciles aux arrêts de transports en commun
La ville de Cap d’Ail a souhaité améliorer l’accessibilité de deux de ses artères principales, autour desquelles s’articulent de nombreux services publics et lieux d’activités touristique et commerciale.
La topographie particulièrement défavorable constituait un véritable obstacle à la continuité de la chaîne du déplacement, ce qui rendait indispensable de mener en cohérence les travaux de mise en accessibilité de la voirie (prévus dans le PAVE*) et ceux concernant les transports.
En coordination avec la métropole Nice Côte d’Azur, les principaux arrêts de bus ont été rendus accessibles. La configuration des trottoirs existants a nécessité la réalisation de quais en avancée, à l’aide d’éléments préfabriqués en béton. Cet aménagement garantit ainsi le maintien d’une largeur suffisante pour le cheminement et la rotation des fauteuils.
● Contacts : Marion Ailloud (Cerema Territoires et ville) - Fabrice Lopez (Cerema Méditerranée)
● Correspondant local Cerema Méditerranée : Mathieu Maréchal
* PAVE : plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics