Comme le montre le succès de Blablacar, le covoiturage longue distance est en pleine croissance au niveau mondial. D’un côté, les conducteurs sont prêts à perdre quelques minutes pour récupérer et déposer des passagers pour un long déplacement, puisque ce temps reste insignifiant face aux sommes non négligeables récupérées pour ces types de trajets. De l’autre, les passagers voyagent à moindres frais par rapport à la plupart des offres de transport alternatives, et avoir de la compagnie pour de longs trajets rompt souvent la monotonie. Pour Blablacar, le prélèvement d’une commission sur les sommes échangées entre le conducteur et ses passagers apporte à cette entreprise l’équilibre économique nécessaire à son développement.
Le covoiturage courte distance peine à démarrer
En revanche, le développement du covoiturage courte distance, défi important face aux enjeux de mobilité et de pollution locales, se heurte à la difficulté de convaincre les conducteurs pour les petits déplacements, malgré les efforts et le foisonnement d’initiatives, tant publiques que privées.
En effet, en comparaison avec le covoiturage longue distance, la participation financière est modeste pour les courtes distance et de ce fait, le temps perdu pour récupérer un passager (détour, attente) est dissuasif.
Par ailleurs, les covoitureurs potentiels doivent anticiper leur déplacement et le renseigner en ligne pour trouver un passager ou un automobiliste réalisant le même trajet (il existe plus de 200 plateformes internet à ce jour). Cela rend la pratique du covoiturage peu flexible.
Pour améliorer le covoiturage courte distance
Face à ces difficultés, différentes solutions innovantes émergent, à l’instar de iDVROOM, Sharette, Karos, RezoPouce ou Ecov. Parmi celles-ci, les solutions de « covoiturage spontané », formes flexibles d’auto-stop organisé présentent l’avantage de ne nécessiter ni plateformes de mise en relation, ni inscription, ni programmation des déplacements Cela consiste pour le passager à signaler sa destination en bord de route afin d’être pris en charge par un conducteur passant à proximité et allant au même endroit. Ces solutions peuvent s’appuyer par exemple sur l’installation de bornes de covoiturage implantées au bord de voies publiques ou privées (entreprises, commerces) sur lesquelles les passagers peuvent commander l’affichage de leur destination sur un panneau lumineux.
Au final, le conducteur ne perd pas de temps et partage ses frais, tandis que le passager bénéficie de davantage de flexibilité et d’opportunités de covoiturage plus nombreuses.
Ces solutions nouvelles offrent aux collectivités le moyen de favoriser le développement du covoiturage courte distance à moindres frais avec l’avantage que ces services sont complémentaires à l’offre de transports collectifs, à la fois dans le temps (nuit, dimanche, vacances) et dans l’espace (zones peu denses, bout de lignes…).
- Contact Cerema : Christophe Saroli