Le territoire Alpin transfrontalier n'est pas à l'abri d’une catastrophe sismique majeure. Se préparer aux conséquences d’un tel événement sur la population, l’économie et l’environnement des vallées Alpines est une mission essentielle de l’ensemble des acteurs régionaux concourant à la gestion du risque sismique. Le projet RISVAL propose de renforcer les capacités de ces acteurs à caractériser le risque, estimer rapidement les intensités sismiques et développer des outils partagés pour qualifier la vulnérabilité des constructions. Un projet Interreg France-Italie Alcotra.
Bien que le territoire transfrontalier soit soumis à une activité sismique modérée, son anthropisation croissante a considérablement fait évoluer la vulnérabilité sismique de la région. Des séismes modérés peuvent particulièrement affectés les ouvrages d'art permettant les échanges entre la France et l'Italie. Qu’il s’agisse d’intervenir de manière préventive ou au contraire dans l’urgence d’un séisme, il est nécessaire de définir et de développer des outils et des procédures adaptées aux spécificités régionales, efficaces et partagées pour la gestion du risque sismique. Cela suppose notamment une meilleure compréhension du phénomène et de son impact sur le territoire et le renforcement de la culture du risque - y compris la sensibilisation et l’implication du grand public-, ou encore la définition des conditions d'utilisation des ouvrages en fonction de leur endommagement.
Le projet vise à relever les défis suivants: (a) créer des structures communes de bases de données pour la collecte et l'intégration de toutes les données disponibles dans la région pour améliorer la connaissance et la gestion intégrée du risque sismique; (b) développer un système de surveillance transfrontalier innovant et avancé; (c) définir des stratégies transfrontalières pour réduire le risque sismique à travers la mise en œuvre des procédures spécifiques pour la gestion d'urgence en cas d’évènement, l’analyse de la vulnérabilité des bâtiments et des infrastructures stratégiques ; (d) définir des instruments de diffusion, d’éducation et de communication adaptée à la cible visée.
1. Structure transfrontalière de bases de données partagées
Le projet couvre l'acquisition et la gestion d’une grande quantité des données relatives à l’aléa sismique régional (catalogue de sismicité, modèles d’atténuation) et local (amplifications liées aux sols), à l’exposition des enjeux et à leur vulnérabilité (distribution et réponse des constructions aux séismes).
2. Approche transfrontalière intégrée pour la surveillance de la vulnérabilité physique des constructions
Mise en place des conditions nécessaires à la conduite préventive de diagnostics de vulnérabilité du bâti, depuis l’harmonisation des pratiques de diagnostic jusqu’à leur bancarisation et leur partage, ainsi qu’à la définition des modalités de valorisation de ces données afin de permettre une plus grande efficacité de la conduite des diagnostics d’urgence dans les heures/jours suivant la survenue d’un séisme. En parallèle, le comportement sous sollicitations sismiques de bâtiments ou d’infrastructures stratégiques (ex. rampe d'accès au tunnel du Mont Blanc de Chamonix) sera mené sur des zones pilotes.
3. Stratégies transfrontalières pour la réduction du risque sismique
Elles seront basées sur la mise en place d’outils et de procédures dédiés à la gestion de crise, et sur la définition de recommandations pour la conduite d’actions de renforcement en vue de réduire la vulnérabilité du bâti.
4. Accroissement de la culture transfrontalière du risque sismique
Le projet assurera la sensibilisation des acteurs régionaux impliqués dans la gestion opérationnelle du risque sismique aux grandes problématiques associées et les impliquera fortement dans la définition de solutions techniques et organisationnelles leur permettant à terme d’y répondre de manière efficace. Le projet prévoit également de s’adresser au grand-public dans le but de promouvoir le rôle actif des citoyens dans le domaine de la prévention.
Le Cerema intervient plus spécifiquement sur deux volets :
- La meilleure prise en compte des effets de site sismique observés dans les vallées alpines du 06 dans la production des cartes de prédiction des mouvements forts en temps quasi-réel (shakemaps) : la connaissance des terrains et l'expérience des équipes du Cerema dans ce domaine va permettre de fournir les informations indispensables pour améliorer les shakemaps actuellement produites dans la région.
- L'estimation de la vulnérabilité des ouvrages d'art routiers par la réalisation de mesures sismologiques in-situ sur les OA de l'A51 et du viaduc de la rampe d'accès au tunnel du Mont-Blanc. (viaduc des Egratz)
- France : ISTERRE, BRGM, GEOAZUR (CNRS), Entente-Valabre
- Italie : Région Val d'Aoste, Région Piémont, ARPA Piémont
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