6 août 2019
Ouvrages d'art et biodiversité
Le 27 juin 2019, le Cerema, en partenariat avec le Conseil Départemental du Calvados, a organisé une journée technique Cotita sur le thème « Ouvrages d'art et biodiversité ». Au programme: partages d'expériences et de méthodes pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la conception et la gestion des ouvrages d’art.

Cette journée a réuni une soixantaine d’acteurs issus des collectivités et des services de l’État avec notamment des représentants de la maîtrise d’ouvrage, des chargés de la gestion des ouvrages d’art et des acteurs de l’aménagement. Les interactions de la biodiversité et des ouvrages d'art sont très diverses du fait de la forme, de la conception ou de la typologie des ouvrages et des besoins des espèces, terrestres ou aquatiques qui y trouvent passages, ou refuges. 

Accueillis le matin à l'auditorium des archives départementales de Caen, les participants ont pu échanger et partager des expériences et des méthodes pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la conception et la gestion des ouvrages d’art.

Une matinée ponctuée d'exemples d'études et de projets favorisant la biodiversité

Loutre - Cerema - MTES
  • Étude des discontinuités écologiques dues aux infrastructures de transport autour de Rouen - Cerema : la présence d’infrastructures peut être source de discontinuités écologiques pour la faune. Dans le cadre du schéma régional de cohérence écologique (SRCE) et de son plan d’action, l’objectif de l’étude était de caractériser l’absence ou la présence de passage de faune sur des points préalablement identifiés. Cette étude à permis d’identifier, de modéliser et de caractériser les ouvrages.

  • Partage d’expérience avec le Groupe Mammalogique Normand (GMN) et Collines Normandes (CPie) : les ouvrages d’art présentent des enjeux particuliers vis-à-vis de la faune. Les associations GMN et CPIE, qui œuvrent à l’étude et à l’éducation à l’environnement, sont venues présenter aux gestionnaires d’infrastructures, les enjeux liés aux espèces « loutre » et « chiroptères » .

  • Diagnostic de franchissabilité d'ouvrages routiers par la loutre sur le réseau de la direction interdépartementale des routes du Nord-Ouest (DIRNO) : l’étude réalisée par le Cerema permet, sur le réseau d’infrastructure de la DIRNO, d’identifier les secteurs de présence de la loutre, de définir les ouvrages susceptibles de constituer une barrière aux déplacements et de proposer des solutions d’optimisation de passage sur les ouvrages identifiés. Les résultats de l’étude ont été présentés aux partenaires en abordant la biologie de l’animal, la menace de la route, le mode de construction de l’étude et les exemples d’aménagements réalisés.
     

  • Déviation de la route départementale 921 entre Jargeau et Saint denis de l’Hotêl : l'infrastructure présentée par le conseil départemental du Loiret est de type 2 x 1 voie de 14,7 kilomètres. Elle intègre notamment la réalisation d’un viaduc de 570 mètres. Dans le cadre de cette journée, le maître d’ouvrage a présenté la prise en compte de la biodiversité dans le projet.
     

  • Viaduc de desserte portuaire route départementale 403 : l’infrastructure présentée par le conseil départemental du Calvados a pour objectif d’améliorer la desserte de la presqu’île de Caen, de désengorger la route départementale 226 et de supprimer le trafic poids lourd sur un ouvrage situé plus en amont sur l’Orne. Une 2 x 1 voie doit être réalisée sur 870 mètres et un viaduc de 148 mètres de long est en cours de construction.

Une visite du chantier du viaduc de la desserte portuaire

Visite du chantier du viaduc de la desserte portuaire

L'après midi, les participants ont pu découvrir le chantier du Viaduc de la desserte portuaire route départementale 403 à Caen sous maîtrise d'ouvrage du Conseil Départemental du Calvados.

Cet aménagement très attendu est établi sur un ancien site métallurgique. Le projet a pour objectif de supprimer le trafic poids lourd sur un autre axe de circulation. Il doit également améliorer la desserte de la presqu’île de Caen et accompagner son développement. Cette desserte portuaire doit désengorger le route départementale 226, améliorer le cadre de vie des habitants et faciliter la liaison de l'autoroute A13 – Ouistreham.

L’ouvrage est un bi-poutres mixte constitué d’une 2 x 1 voie élargie de 148 mètres long. Le tablier repose sur deux culées et une pile. Pour s’inscrire dans son environnement le projet à pris en compte de multiples facteurs techniques et environnementaux et notamment la présence de falaise, de cours d’eau (l’Orne) soumis au marnage, la présence d’une voie ferrée et la desserte d'une zone industrielle et portuaire.