A l’heure où le rythme de déploiement de la 4G suscite une attention particulière, le groupe Aménagement Numérique des Territoires du Cerema a souhaité dresser un état de la situation. Pour cela, il a traité les données de l’Agence Nationale des Fréquences Radio (ANFR lien internet), qui publie chaque mois en open data un observatoire relatif aux déploiements 2G, 3G et 4G (https://data.anfr.fr/page/home/). A chaque publication mensuelle de l’observatoire, les médias exposent les chiffres de la compétition entre opérateurs et les articles font mention de quel opérateur a le plus déployé de sites 4G.
Dans le point de vue développé dans cet article, le groupe ANT a préféré porter son attention sur le rythme de déploiement tous opérateurs confondus en comptabilisant les nouveaux sites ouverts chaque mois ("déploiement net" dans la suite de cet article). Bien que ceux-ci soient partie prenante de l’effort des opérateurs mobiles, le groupe ANT a exclu de son analyse les déploiements opérés pour renforcement de capacités (nouvelles bandes de fréquence sur un support d’émission) ou encore ceux relatifs à la compétition et/ou mutualisation entre opérateurs. Il ne lui a pas été possible de considérer la couverture en services des 4 opérateurs, les données publiées récemment par l’Arcep nécessitant des corrections d’erreurs.
Le groupe ANT a donc choisi de considérer les seuls déploiements en mode « nouveaux supports 4G », au regard de l’ensemble du parc de supports. Le déploiement « net » est ainsi caractérisé dès lors qu’un opérateur mobile apporte de la 4G, quelles qu’en soient les fréquences, sur un support qui n’en disposait pas jusqu’à présent. Il ne s’agit pas de caractériser la couverture mais bien la résultante de l’effort collectif de déploiement.
Par ailleurs, l’étude a porté sur le seul territoire métropolitain, le déploiement de la 4G dans les outremers ayant été plus récemment autorisé.
- NB1 : un support situé en zone intermédiaire peut apporter du service en zone de déploiement prioritaire.
- NB2 : les obligations de la zone de déploiement prioritaire ne concernent que les attributaires de fréquences basses 800 MHz (et ultérieurement 700MHz).
Ainsi, l’ANFR souligne dans la publication du 1er juillet 2017 (site www.anfr.fr), que le nombre de supports accueillant un service 4G s’établit à 29 870 en comparaison des 45 814 sites d’émission théoriques (somme des sites des 4 opérateurs).
Ces données en open data permettent de reconstituer une chronique du déploiement sur de nouveaux supports et de le caractériser en regard des Zones Denses, Intermédiaires et de la Zone de Déploiement Prioritaire.
Sur ce graphique, il est remarqué, outre l’effet du refarming Bouygues Telecom de 2013, que le déploiement 4G concerne de nouveaux supports situés majoritairement en zone dense et intermédiaire et concerne dans une moindre mesure la zone de déploiement prioritaire (Attention, cf NB2 ci-dessus).
La moyenne mensuelle glissante sur 6 mois laisse apparaître un rythme de 610-620 nouveaux supports par mois accueillant la 4G.
A la date du 1er juillet 2017, 44% des supports accueillant le réseau 4G en service d’au moins un opérateur sont situés en zone dense, 19% en zone de déploiement prioritaire
A noter également que 59 supports « zone blanche » accueillent au moins un opérateur émettant en 4G.
Le reste du parc de supports autorisés par l’ANFR pour la téléphonie est constitué des supports émettant en 2G et/ou 3G ainsi que des supports 4G autorisés mais pas encore en service (ou date manquante).
La répartition entre ces catégories est la suivante :
En conséquence, 1 832 sites (dont 3 en « zone blanche ») devraient accueillir un opérateur émettant en 4G à court terme.
Outre les créations de nouveaux sites pour la densification du réseau en zones denses et intermédiaires et l’achèvement des programmes « zone blanche », il reste 11 810 supports 2G et/ou 3G (dont 2366 « zone blanche ») ayant une vocation à accueillir la 4G à terme.
Au rythme actuel de 610 sites par mois, cela porterait une échéance de déploiement de 4G sur tous les supports à 19,5 mois, soit février 2019. Une accélération du rythme rapprocherait cette échéance mais obligerait à résoudre d’autant plus vite des problématiques et contraintes souvent rencontrées en matière d’acceptabilité sociale ou d’intégration paysagère et patrimoniale, les difficultés techniques relatives à la mise à niveau de la collecte des supports mobile ou encore les démarches administratives de type permis de construire pour les nouveaux sites. Le risque est, en effet, que ces difficultés viennent plutôt obérer le rythme de déploiement aujourd’hui constaté.