28 novembre 2022
Production d’un matériau alternatif par concassage
Le projet ReFeR-BTP vise à développer une filière de valorisation des déchets inertes collectés par les déchèteries. Mené dans le cadre de l'appel à projets INNOV'R grâce à un financement de l'Ademe, il participe à la préservation des ressources naturelles non-renouvelables, contribue à la décarbonation des matériaux du BTP, et plus globalement au développement de l’économie circulaire des matériaux de la construction et de l’aménagement.

Concevoir des granulats a partir de déchets inertes

Contenu d’une benne de déchets inertes
Contenu d’une benne de déchets inertes

Le projet ReFeR-BTP consiste à élaborer un nouveau matériau alternatif à partir de déchets inertes collectés dans les déchèteries des collectivités et des professionnels. Le matériau est destiné à l’aménagement de plateformes d’activité économique, incluant une utilisation en terrassement sous bâtiment. L’utilisation de ce nouveau matériau est soumise à des exigences de performances mécaniques, environnementales et sanitaires.

Le projet ReFeR-BTP est financé par l’Ademe dans le cadre de l’appel à projets INNOV’R en faveur des éco-innovations, et rassemble autour du groupe CHEVAL plusieurs partenaires du domaine du BTP : le groupe DELMONICO-DOREL, spécialisé dans les matériaux de construction, l’entreprise VALORSOL, filiale dédiée à la collecte et la valorisation des déchets, le cluster INDURA en charge de promouvoir l’innovation des infrastructures, ainsi que le Cerema.

Le gisement de déchets inertes concerné par l'étude est issu de 15 déchèteries publiques et 4 déchèteries professionnelles qui ont permis de collecter plus de 12.000 tonnes de gravats sur une année.

 

Le projet se déroule suivant trois étapes :

1| La première étape consiste à établir un diagnostic du gisement des déchets inertes issus des déchèteries publiques et professionnelles, en terme de quantité et de qualité. En particulier, il s’agit d’évaluer la part de déchets recyclables destinés à produire le matériau alternatif et à en évaluer sa qualité.

Le diagnostic réalisé par le Cerema, avec l’appui des entreprises VALORSOL et DELMONICO-DOREL ainsi que des collectivités Valence Romans Agglo et Entre Bièvre et Rhône, a permis d'établir que les déchets collectés sont composés d’environ 92 % de matériaux inertes utilisables pour élaborer le matériau alternatif. Il s’agit principalement de terre, cailloux, béton et terre cuite.

2| La seconde étape porte sur la caractérisation du matériau alternatif en termes mécanique, environnemental et sanitaire, et sur la méthode pour son élaboration. Il s’agit notamment d’étudier les traitements nécessaires à l’obtention d’un matériau d’aménagement conforme aux usages attendus, et de définir les techniques et essais à réaliser pour garantir son homogénéité, ses propriétés et performances.

Un premier lot de 130 tonnes de déchets inertes de déchèteries a été transformé en grave recyclée au moyen d’un concasseur mobile. Des échantillons ont été prélevés par le Cerema pour réaliser des analyses mécaniques et chimiques. Les essais mécaniques ont donné des résultats conformes aux usages envisagés en technique routière ou en aménagement. Des analyses chimiques ont permis d'évaluer l’acceptabilité environnementale et sanitaire du matériau alternatif selon différentes fractions granulométriques, lavées et non lavées.

A ce stade, des pistes d'amélioration du tri des déchets inertes ont été identifiées, afin de limiter la présence d'éléments indésirables tels que les plastiques, le plâtre ou les isolants, et améliorer la composition du matériau. Elles sont destinées aux collecteurs de déchets et permettront de faciliter l'émergence de la filière de valorisation actuellement à l'étude.

3 | La troisième et dernière étape sera consacrée à la mise en œuvre de ce nouveau matériau alternatif sur un chantier expérimental. Le Cerema sera en charge de contrôler sa mise en œuvre et suivre son évolution dans le temps. En particulier, les caractéristiques mécaniques et chimiques du matériau élaboré seront analysées afin d’établir un premier retour d’expérience sur l’utilisation de ce nouveau matériau.

 

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Les résultats du projet ReFer-BTP :