Le Castor (Castor fiber) est un mammifère protégé au niveau national. Son habitat est également protégé.
En Lorraine, cette espèce a fait l’objet de réintroduction dès le début des années 80 et bénéficie d’un Plan Régional d’Action depuis 2015 dans lequel le maintien et le développement de populations viables sont identifiés comme des enjeux élevés.
La continuité de l'habitat du castor est souvent interrompue par des seuils infranchissables sur les cours d'eau, qui limitent l'extension de l'espèce. Ainsi, l’effacement des obstacles à l'écoulement bénéficie grandement à cette espèce semi-aquatique, liée au réseau hydrographique. Néanmoins, son domaine vital comporte des parties terrestres, source d’alimentation et permettant de relier les différents habitats aquatiques. C'est pourquoi le castor peut être amené à traverser des infrastructures routières lorsqu’elles sont placées sur un axe de déplacement.
Dès 2008, l'Onema a signalé un nombre important de collisions entre des véhicules et des castors sur le réseau secondaire de la Meurthe-et-Moselle. En effet, l'Onema (devenue Agence Française pour la Biodiversité au 1er janvier 2017) centralise les données relatives à la mortalité des castors depuis le début des années 2000. Les informations proviennent d'un réseau vaste et diversifié d'informateurs : associations naturalistes, particuliers, agents des routes, professionnels de l'environnement, etc. C'est probablement le seul département français à bénéficier d'une telle pression d'observation sur la mortalité des castors.
Ces données de collision ont permis au Cerema de réaliser un état des lieux de la mortalité par collision routière, qui a mené à l’identification des tronçons de route les plus à risque. Les 3 tronçons identifiés comme étant prioritaires (site RD 115 à Richarménil ; site de la D331 et 331b à Méréville ; site de la D570 à Flavigny).
Des actions et mesures de réduction du risque de collision ont été proposées. Il a été décidé d’approfondir certaines d’entre elles tant au niveau technique que financier. Il s’agit notamment de rechercher la solution technique la moins coûteuse. Au vu du caractère innovant (première expérience pour le Grand-Est de ce type d’ouvrage sur le Castor), un suivi de l’efficacité des ouvrages sera souhaitable.