15 octobre 2013
Pompe à essence
Les hausses importantes des prix des carburants ont mis en lumière les difficultés de certains ménages à assumer les dépenses liées à leur mobilité quotidienne.

Les contraintes financières peuvent expliquer les changements de comportements de mobilité mesurés dans certaines enquêtes ménages-déplacements. De nouvelles hausses probables des prix des énergies fossiles à moyen terme vont-elles changer radicalement les systèmes de déplacements urbains tels que nous les connaissons aujourd’hui ? Comment les ménages dépendant de l’automobile vont-ils ajuster leur comportement pour respecter cette nouvelle contrainte budgétaire ? La puissance publique peut-elle gérer la transition vers une mobilité plus durable sans réduire l’accessibilité de certains ménages ?

Pour tenter de répondre à toutes ces questions, il est d’abord nécessaire de chercher à identifier quels seraient les ménages les plus touchés par une hausse continue et marquée des prix des carburants. C'est l'objet d'un travail conjoint avec le LAET qui se donne pour objectifs, à partir de données désagrégées issues des enquêtes ménages-déplacements, d’identifier les ménages potentiellement « vulnérables ». Les ménages qui dépensent plus d’un certain pourcentage de leur revenu pour leur mobilité urbaine et quotidienne sont déclarés potentiellement vulnérables.

Sur les six villes étudiées, il ressort que sur une aire urbaine plus d’un ménage sur cinq peut être considéré comme potentiellement vulnérable et serait amené à changer son comportement en cas de hausse continue des prix du carburant. Ces ménages sont plutôt des familles issues des classes moyennes (employés, techniciens, instituteur…). Ces familles vivent en majorité dans le périurbain, sont multi-motorisées et possèdent peu de moyens alternatifs à la voiture particulière pour leurs déplacements. La vulnérabilité s’analyse selon deux axes, le premier renvoie aux conditions de vie socio-économiques du ménage (revenu par UC, type d’emploi, statut d’occupation du domicile…), le second renvoie à celui de sa mobilité (distances parcourues, part modale…). Les ménages les plus vulnérables sont ceux qui combinent une forte contrainte économique avec un besoin de mobilité en voiture particulière important.

Un article de synthèse (format pdf - 636.5 ko - 15/10/2013) , paru dans la revue RERU dans la numéro de mai 2012, présente les résultats de cette première phase.

Le travail sur cette thématique continue dans deux directions : la recherche des facteurs explicatifs de cette vulnérabilité et le développement d’une méthode permettant de coupler ces données de mobilités avec des données de logements toutes aussi désagrégées.