Le 24 avril dernier s’est déroulé, dans les locaux de l’ADEME IDF à la Défense, la conférence technique territoriale "Faciliter l’Economie Circulaire dans le BTP" qui a réuni les acteurs franciliens du BTP. Collectivités territoriales, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises étaient au rendez-vous pour cette première journée co-organisée par l’ADEME Ile-de-France.
Après une ouverture de la journée par Emmanuelle Durandeau, Directrice Territoriale Île-de-France du Cerema, Amélie Renaud, Directrice Régionale de l’ADEME Île-de-France et Emmanuelle Ledoux, Directrice de l’INEC, 4 séquences thématiques ont été proposées :
Faciliter l’économie circulaire sur le territoire francilien
Enjeux et leviers pour faciliter l’Economie circulaire
Grégory Fauveau, Responsable du pôle Economie Circulaire, ADEME IDF, a d'abord précisé les enjeux de l'économie circulaire :
- la question des ressources, de leurs disponibilité et accessibilité, de leur localisation, de leur transport, et la manière de construire des filières et des solutions adaptées à nos besoins en visant à diminuer la consommation de matière première.
- la diminution des émissions carbone.
La prévention dans l'usage des matériaux implique d'identifier les outils et méthodes permettant de limiter la consommation de matière, d'optimiser la matière, d'utiliser des matériaux moins impactants (écoconception et ACV de matériaux…), et surtout de bien identifier le besoin.
Le développement du réemploi des matériaux nécessite quant à lui de renforcer la formation des acteurs et l’accompagnement à la mise en œuvre opérationnelle des solutions, par exemple en s'appuyant sur la mine urbaine, de constituer des filières adaptées et opérationnelles, et d’identifier les matériaux et acteurs contribuant à la diminution des émissions et à l’évitement des consommations de matière. Grégory Fauveau a souligné l'importance de repérer les briques manquantes à la mise en œuvre de ces filières, d'identifier et lever les freins (financier, comportementaux ou de routine, d’expertise, de mise en avant et
valorisation…) et de déterminer comment créer de la valeur.
Il est aussi intéressant de considérer le bâtiment comme un élément d’un ensemble plus large qui est la manière dont nous "vivons la ville". Cela permet d'intégrer des considérations telles que le confort d’usage, la qualité de l’air, l’inscription du bâtiment dans un ensemble plus grand tel l’aménagement, la mobilité ou les services associés…
Enfin, le modèle économique doit être repensé dans le portage des projets en visant à améliorer la qualité de la construction et en identifiant des améliorations en matière d‘objectifs, de compétences à développer en interne, de nouvelles formes de contractualisation...
Le Plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) : objectifs et point d'avancement
Nina Le Duc, Chargée de mission économie circulaire et déchets, Région Ile-de-France, a présenté le plan régional de gestion des déchets, ses objectifs à l'horizon 2025 et 2031 et son contexte. En Ile-de-France, 69% du volume de déchets est issu du BTP (26 millions de tonnes). Les objectifs pour les acteurs qui produisent et gèrent des déchets en Ile-de-France :
- Prévention et réduction des déchets
- Valorisation matière : encourager le réemploi et le recyclage
- Réduction et meilleure répartition du stockage
L’action de la Région porte sur différents volets:
- Contribuer au développement de l’offre de collecte professionnelle, par exemple via des travaux en cours avec les éco-organismes de la filière REP PMCB.
- Le soutien aux têtes de réseaux pour assurer l’animation régionale des filières :
- feuille de route Economie Circulaire dans les TP de la FRTP
- programme d’actions Economie Circulaire dans le bâtiment et l’aménagement par Ekopolis
- Cluster Eau-Milieu-Sols sur la filière sols/valorisation des terres excavée
- Le soutien auprès de porteurs de projets
- Les travaux sur le foncier, à travers une réunion mensuelle avec l’EPF Ile-de-France, la mise en relation des acteurs.
- Le schéma directeur SDRIF-e : Travaux en cours et vote à venir en juillet. Le schéma intègre des orientations en lien avec l’économie circulaire.
Par ailleurs, la région s'engage dans le cadre de la Stratégie Régionale en faveur de l’Economie Circulaire en tant que maître d'ouvrage pour mettre en œuvre des chantiers exemplaires de construction, rénovation et déconstruction
Identifier le potentiel de mobilisation des friches en Île-de-France
Simon Carrage géomaticien, et Martial Vialleix, Chargé d’études écologie urbaine, Institut Paris Région, ont présenté la démarche d'identification des friches mobilisables pour l'économie circulaire en Ile-de-France en s'appuyant sur un outil cartographique. Environ 400 sites ont été identifiés en 2022 lors du rendu de l’étude, puis environ 260 en 2023 après des vérifications de terrain et une mise à jour des données.
Cependant, une partie importante de ces sites n’est plus disponible en 2024 (entre 20 et 30% selon les territoires). Mobiliser ces sites suppose d’une part une fiabilisation des données par des visites et vérifications sur site, une veille active sur le terrain en lien avec les collectivités et EPCI, d'autre part une coordination importante entre les acteurs (EPT, communes, éco-organismes, propriétaires, Région…).
Le rôle de la planification territoriale (via les PLU notamment ou encore le Schéma des Carrières par exemple)combiné avec d’autres dispositifs (AMI, préemption…) a été souligné.
Un outil de gestion locale des ressources en granulat du BTP : GEREMI
Le service numérique GEREMI (pour GEstion des REssrouces MInérales) a été présenté par Alexandre Pavoine, Responsable des activités Economie Circulaire des Matériaux du BTP au Cerema. Développé par le Cerema, GEREMI permet l'élaboration et le suivi des schémas régionaux des carrières.
Il est accessible aux agents de l’Etat en charge de l’élaboration et du suivi des Schémas Régionaux des Carrières et du Cerema. Dans une interface dédiée, l’utilisateur peut produire des illustrations géographiques de scénarii d’évolution de la consommation et de la production de granulats sur son territoire.
Concrètement, le chargé d’étude est dirigé pas à pas pour élaborer son étude ; c’est-à-dire décrire le périmètre de son territoire, les zones dans lesquelles il souhaite disposer d’indicateurs, les
contraintes environnementales existantes, les chantiers d’envergure (qui auront un impact sur la consommation de matériaux), la démographie dans chacune des zones, la production de matériaux
hors carrière, etc...
Des scénarii peuvent ensuite être créés en choisissant le niveau de chaque paramètre (démographie basse ou haute, taux de renouvellement des carrières en zone à contrainte environnementale, taux de recyclage,… etc). L’application calcule et illustre des indicateurs relatifs à ces choix pour chaque zone du territoire et pour chacune des 12 années du SRC. Les services de l’Etat disposent ainsi de la mémoire des études réalisées et peuvent en diffuser directement le résultat sur le portail cartographique accessible à tous.
Alimenté chaque année avec de nouvelles données, GEREMI propose ensuite d’observer la correspondance entre le scénario planifié et la réalité du territoire.
Le Cerema a pour objectif de répondre à des besoins de l’ensemble des acteurs du BTP sur les enjeux de planification des ressources et de gestion des déchets au sein de ce service unique.
Il s’attache à présent à répondre aux maîtres d’ouvrage avec l’ambition de fournir un service d’aide à la décision : en amont d’un projet du BTP, après l’avoir enregistré dans GEREMI, il pourra être informé sur:
- le potentiel de substitution des matériaux naturels par des matériaux recyclés,
- le respect du principe de proximité dans le processus de gestion des déchets,
- l’opportunité d’une logistique circulaire en vue de réduire les émissions de Gaz à Effets de Serre.
Une communauté va être animée en ce sens sur la plateforme Expertises.territoires afin d’engager un processus de développement itératif en lien avec les bénéficiaires au second semestre 2024
Valoriser dans le BTP : exemples du béton et des terres excavées
Réemploi des bétons dans le cadre de la démolition de logements sociaux
Laure Leruste Responsable d’opérations, Habitat 77 et Hugo Topalov, coordinateur de projets, Bellastock, ont présenté une démarche de réutilisation des équipements et matériaux menée par Habitat 77 lors d'une opération de démolition de 6 résidences sur plusieurs communes. Depuis 2022 une assistance à maîtrise d'ouvrage est menée par Bellastock qui a réalisé en 2023 les diagnostics PEMD (produits, équipements, matériaux et déchets) et Ressources sur les différents sites afin de cibler ce qui pourrait être réemployé :
- Radiateurs fonte
- Luminaires
- Panneaux de façades
- Murs de refend
Le résultat des diagnostics a été présentés aux entreprises de construction neuve, réhabilitation, résidentialisation, avec des estimations de réutilisation sur les chantiers. Le choix d'un stockage court a été fait, mais les bureaux de contrôle et la maîtrise d'œuvre avaient besoin de "garanties".
Afin de réussir la réutilisation des bétons (panneaux de façade et murs de refonte), des tests sont nécessaires d’où la demande de subvention à l’ADEME IDF :
- Tests de démontage,
- Prototypes,
- Tests en laboratoire : compression, flexion, résistance, …
Les freins identifiés :
- Manque d’expérience ➔ l’AMO EC est utile sur cet aspect
- Calendrier : Zones de stockage sont à prévoir en lien avec le calendrier de démolition / réemploi
- Risque financier que ça fait porter au bailleur : quel coût pour les opérations réceptrices ? Qui prend en charge la dépose soignée : opération de démolition ou projet récepteur
- Risque assurantiel : tests à réaliser peuvent être dissuasifs
- Opérationnel :
- panneaux avec anneaux à l’arrière ce qui n’était pas prévu : vont-ils réussir à déposer correctement les panneaux et les réutiliser ?
- Béton banché au lieu de panneaux de façades sur une autre résidence (aspect similaire depuis l’extérieur)
Les avantages identifiés :
- HABITAT 77 est unipropriétaire : ce sont des matériaux qui appartiennent au bailleur et qui sont utilisés sur des sites lui appartenant, il n'y avait donc pas de difficulté de transfert de propriété ou d'ordre financier.
La place des sols naturels, sols artificiels et sols construits dans l'aménagement
Philippe Branchu, Référent eau, sol, nature au Cerema Ile-de-France, est intervenu sur l'usage différencié des sols selon leur qualité, et sur l'économie circulaire des matériaux terreux.
Pour qualifier les sols, la notion de services écosystémiques permet de rendre compte des fonctions rendues par les sols (infiltration et stockage des eaux de pluie, support de biodiversité, production végétale...). Il existe une diversité de sols, en milieu urbain et surtout en milieu naturel, en fonction de leur composition et des fonctions qu'ils peuvent remplir, et il est important de prendre en compte ces caractéristiques dans le cadre de l'aménagement du territoire pour mieux préserver les sols les plus vivants.
La création de sols permet de désartificialiser et de rendre un sol dégradé plus fonctionnel, sans avoir recours à la terre végétale. L'économie circulaire des terres prend en compte la qualité des sols pour la reconstitution (anthroposols reconstitués)/ construction (technosols construits) de sols afin de :
- favoriser la fertilité pour le développement de la végétation.
- le développement des techniques de gestions des eaux pluviales
- En développement : les sols reconstitués/construits une composante de solutions fondées sur la nature pour la remise en état des sols.
La préservation des sols et l'adaptation des usages au sol est un préalable avant d'envisager la création d’anthroposols, qui peuvent être fonctionnels mais ne sont pas des sols naturels.
Les anthroposols reconstitués ou construits sont une alternative s’appuyant sur les principes de l’ingénierie pédologique et de l’ingénierie écologique (des "techniques visant à améliorer et restaurer la biodiversité et les fonctions écologiques sur tous les milieux" selon la définition de l'UPGE - Union Professionnelle du Génie Ecologique). Le choix des matériaux des anthroposols construits doit être adapté aux usages visés (support de biomasse, gestion des eaux pluviales, remise en état). Des retours d'expérience et des études de suivi de ces opérations sur une dizaine d'années permettront de compléter les connaissances.
Solutions innovantes et potentiel sur le territoire francilien
Fady Hajjar, directeur du développement de Terre Utile, a présenté l'utilisation de la Terre Végétale Recyclée dans le cadre de projets paysagers en site urbain. Après analyse des terres excavées inertes, les terres respectant les critères sont sélectionnées et un mélange est élaboré afin de générer un produit respectant la norme de terre végétale NFU 44-551.
Le recyclage des terres excavées en terre fertile est réalisable sur et hors site et permet :
- de limiter le décapage des terres naturelles
- de limiter l’impact carbone REX SGP : Terre excavée, recyclage et mise en œuvre sur un chantier d’aménagement dans un périmètre géographique limité (circuit local).
- de générer de la biodiversité.
Après mise en œuvre, un suivi des fonctions écosystémiques du sol est possible. Le retour d'expérience du recyclage des terres excavées du Grand Paris et de la mise en œuvre de terre végétale recyclée sur un projet d’aménagement de la SGP. Des freins existent cependant pour le recyclage de terres excavées: cela nécessite des analyses en amont du terrassement, les maîtres d'ouvrage ne sont pas toujours au fait de la qualité de ces terres qui sont fertiles et reproduisent les fonctionnalités d’un sol, et enfin tout ne peut pas être recyclé dans les terres excavées.
Les enjeux de la gestion des terres excavées
Antoine Laquais, délégué travaux à Grand Paris Aménagement a évoqué les engagements pris par GPA dans le socle d’engagement relatif à l’économie circulaire et aux circuits courts, et par extension aux terres excavées.
Pour les travaux d’aménagement, 1% du budget est dédié à l’achat de matériaux recyclés ou réemployés.
L'objectif est aussi de limiter les travaux de terrassements (balance déblai/ remblai) et de réemployer sur site ou réutiliser dans un rayon de 30 km 60% des terres excavées.
Le retour d'expérience montre que la réflexion sur la gestion des terres excavées doit être menée très en amont du projet, et anticiper des opérations telles que le stockage et le traitement. Un outil de suivi déchets a été conçu par GPA pour son usage, avec une possibilité d’avoir des taux de valorisation et la mesure de l’équivalent km/T et donc de CO2 des déchets évacués.
Outils de l’économie circulaire du BTP dans les projets territoriaux et démarches innovantes
Innovation et économie circulaire : des solutions architecturales
Kévin Guidoux, Architecte (habilitation à exercer la maîtrise d'œuvre en son nom propre), Directeur de projets & Coordinateur AB.Lab, cabinet d’architecte spécialisé dans le domaine des constructions en bois, très impliqué dans les actions d’innovation grâce à son laboratoire. Dans sa pratique, le cabinet met en œuvre des solutions concrètes issues des travaux de recherche.
Le cabinet distingue la notion de réemploi "rétrospectif" qui concerne l’action sur des constructions anciennes et la mise en œuvre d’actions en faveur du réemploi en s’adaptant au dispositif constructif, et le réemploi "prospectif" qui concerne l’intégration du réemploi lors de la phase de construction. Des travaux innovants menés à ce sujet s’articulent autour de 3 axes qui constituent un processus facilement reproductible :
- la démontabilité,
- l’intégrité (dispositions permettant de limiter l’altération lors de travaux ultérieurs)
- l’information (propriétés, origine,..)
La démarche a été illustrée par les retours d'expérience de plusieurs opérations.
Kévin Guidoux a également souligné que la construction bois peut davantage contribue aux enjeux de décarbonation, et différents dispositif existent pour valoriser la construction bois (Plan Ambition Bois - Construction 2030 avec 23 propositions de valorisation du matériau bois pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, Projets démonstrateurs France Bois 2024 lancé à l’occasion des Jeux Olympiques avec des infrastructures neuves construites en bois dont 50% d’origine française, la Stratégie Nationale Bas carbone 2050 et le Programme national de la forêt et du bois (PNFB), introduit par la loi d’Avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Fôret qui vise le développement de synergies entre forêt et industrie, le Pacte bois-biosourcés qui réunit 56 signataires...)
Déploiement d’une feuille de route Economie circulaire dans les Travaux Publics
Camille Sanjivy et Lucile Evrard, Chargées de mission économie circulaire, Fédération Régionale des Travaux Publics d'Ile-de-France ont présenté la feuille de route économie circulaire de la FRTP, soutenue par la Région et l'ADEME Ile-de-France et réalisée avec l'appui technique du Cerema.
Après la loi Notre et l'obligation de mettre en place un plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) auquel a contribué la FRTP, des actions concrètes et mesurables ont été mises en œuvre à travers la feuille de route pour atteindre les objectifs de réduction des déchets et d'économie des matériaux.
Pour chaque cible, des objectifs et engagements ont été construits, afin que chacun puisse contribuer à la transition circulaire de la filière.
Afin d’atteindre les objectifs, une boîte à outils existe :
- une offre de service adaptable à chaque cible a été conçue, avec 4 axes d'action:
- Information et sensibilisation : rencontres avec des acteurs et appui de supports
- Veille règlementaire
- Centre de ressources et outils : base de ressource et documents types
- Formations : montée en compétences des acteurs
- Mise à disposition de ressources déjà existantes et leurs mises en lumière dans le cadre de notre démarche :
- Guides techniques du Cerema
- Parcours pédagogiques de TP demain
- Outil SEVE-TP, …
- Création d’ouils dans le cadre de la feuille de route :
- Outil de comptage et son pack d’utilisation
- Guide d’intégration des actions EC dans les appels d’offres et le chantier de TP
- Formation EC TP …
- Journée EC dans le BTP avec le Cerema et l'Ademe
Labellisation de projets : Présentation du Label 2EC et du Label Circolab
Alexandre Pavoine, Responsable des activités Economie Circulaire des Matériaux du BTP au Cerema et Ronan Trottier, Directeur associé de G-ON, ont présenté deux outils d’aide à l’engagement et à la réalisation des projets du BTP circulaires : les labels complémentaires 2EC et Circolab.
Il n’existe pas de label qui réponde à toutes les particularités des projets du Bâtiment et des TP. Cela s’explique aussi par la volonté des porteurs de label de proposer une démarche qui ne soit pas trop complexe au risque de ne pas être déployée.
Le Label Circolab a été créé pour engager les maîtres d’ouvrage dans des processus de réemploi. Il concerne le domaine du bâtiment (travaux de rénovation) et propose une démarche outillée et des objectifs quantifiés.
Le label 2EC a été créé pour engager les maîtres d’ouvrages dans des processus de gestion vertueuse des déchets et de valorisation des matériaux alternatifs. Il s’agit d’une part de faciliter le respect de la règlementation et d’autre part de mettre en œuvre les méthodes reconnues par l’Etat pour l’utilisation de déchets en substitution aux ressources naturelles. Ce label s’adresse à l’ensemble du BTP mais ne se concentre pas en particulier sur les enjeux du réemploi dans le domaine du bâtiment.
Impulser l’économie circulaire sur son territoire
Jaouad Mokhtari, Chef du service patrimoine routier au Conseil Départemental de Seine-et-Marne a présenté la politique du département en faveur de l’économie circulaire :
Dans les marchés :
- Objectif actuel fixé à 30% d’agrégats d’enrobés dans nos formule d’enrobés : tendre à 40% d’utilisation sur les formules les plus utilisées. Avec :
- Des objectifs ambitieux dans les marchés en solution de base
- Une ouverture à la variante pour permettre aux entreprises d’aller au-delà
- Des échanges avec les entreprises du territoire pour les encourager à développer leurs outils de productions.
- Utilisation de l’éco-comparateur SEVE-TP dans les appels d’offres :
- Utilisation actuel sur les marchés à haut potentiel environnementale
- Généraliser à l’ensemble des marchés à court terme
- Analyse de la donnée
- Créer un poste en interne – référent économie circulaire
Dans la politique d’entretien du patrimoine :
- Formation et accompagnement des agents
- Mise en place un processus qui permette de favoriser
- Les techniques de retraitement en place des matériaux
- Les techniques à froid (ESU, MBCF, GE…)
Avec le budget innovation :
- Financement des démarches/techniques innovantes : à hauteur de 400 000€/ an, le département accompagne les entreprises pour des expérimentations.
- En 2023, Enrobés HPE (60% d’AE) qui a permis d'établir un retour d'expérience.
- En 2024 retraitement en place avec couche de roulement un Béton Bitumineux traité à l’Émulsion de Bitume (BBE) comportant 100% d’AE
Différents verrous subsistent, d'abord en termes de ressources : la quantité des agrégats réutilisable n’est pas assez importante pour répondre aux besoins, la nature des agrégats (qualités hétérogènes), la logistique en termes d’exécution des chantiers, ou encore le stockage des AE.
Ensuite, en termes d'outils de production : Une partie des acteurs locaux ne possèdent pas les outils de production permettant d’aller au-delà de nos objectifs.
Aides au soutien de projets économie circulaire dans le BTP
Dispositifs de financements de projets en faveur du réemploi et du recyclage dans le BTP
Nina Le Duc, Chargée de mission économie circulaire et déchets, Région Ile-de-France et Mohamedou Ba, coordinateur Déchets à l'ADEME Ile-de-France ont présenté les aides de la Région et de l'Ademe.
Aides régionales :
- Dispositif régional Zéro déchet et économie circulaire ouvert au fil de l’eau avec 3 ou 4 relèves annuelles
- Appels à projets FEDER ponctuels : appel à projets Installations de tri et de valorisation des déchets
- Dispositifs Réemploi et réutilisation au fil de l’eau du 01/01 au 31/12 2024
- Dispositifs recyclage des matériaux ORMAT au fil de l’eau avec 3 relèves annuelles
- AMI CPIER sur la vallée de la Seine qui sera lancé en octobre 2024
- Accompagnements expérimentaux : Accélérateur du Bâtiment Circulaire Durable – candidature jusqu’à fin avril / début mai 2024
Des exemples de projets cofinancés par l'Ademe et la région ont été évoqués, dans le domaine du réemploi et du recyclage notamment:
- Cynéo - plateforme dédiée au réemploi des matériaux du BTP (second oeuvre) à Vitry-sur-Seine – espaces de bureaux et de stockage partagés, ateliers de reconditionnement (remake, textifloor, proclus), showroom
- Muto - réemploi de matériaux événementiels (installés à Gennevilliers + nouveau local à Plaisir récemment inauguré)
- Installation de lavage des déblais de CEMEX à Bonneuil-sur-Marne qui permettra d’atteindre un taux de 100 % de valorisation matière des déchets entrants : 70 % valorisés par recyclage sous la forme de granulats pour le béton de construction ou les enrobés de travaux publics et 30 % valorisés en comblement de carrières
Recycler le foncier : le fonds friches intégré au fonds vert – Présentation de quelques projets lauréats
Adrien Grandin, adjoint à la responsable du département aménagement opérationnel et foncier et Lorane Poirier, chargée de mission recyclage foncier des friches - Service aménagement durable, DRIEAT Ile-de-France sont intervenus sur le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires ou fonds vert, et ont dressé un bilan des précédentes éditions.