Alors que les exigences en matière d’étanchéité à l’air des bâtiments se généralisent au niveau européen, il est important de pouvoir caractériser la durabilité de cette étanchéité et des produits qui jouent un rôle significatif dans la performance énergétique des bâtiments et le confort et la santé des occupants. L’étude Durabilit’Air fait un point complet sur les différents travaux réalisés en matière de durabilité de l’étanchéité à l’air des bâtiments et propose des résultats innovants à partir de caractérisations sur site et en laboratoire.
A partir de ces travaux, des ressources techniques pour les professionnels ont été élaborées et sont disponibles sur le site web dédié :
Evaluer la durabilité de l’étanchéité à l’air
Le projet Durabilit’Air, piloté par le Cerema et mené en partenariat avec Pleiaq, Cetii et Rescoll avec un financement de l’Ademe et de la (direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature) DGALN, poursuit quatre objectifs principaux :
- Réaliser un état de l’art à partir de la recherche internationale en matière de durabilité de l’étanchéité à l’air des produits des bâtiments
- Caractériser l’évolution dans le temps à moyen (1 à 3 ans) et long terme (5 à 10 ans) de l’étanchéité à l’air des maisons individuelles, par des campagnes de mesure sur site,
- Comprendre et modéliser les mécanismes physiques à l’origine de la dégradation des performances d’étanchéité à l’air en fonction du temps et élaborer une méthode contrôlée en laboratoire pour tester le vieillissement des produits et systèmes identifiés comme sensibles à l’étanchéité à l’air,
- Valoriser les résultats pour permettre l’accompagnement des professionnels en matière de prescription et de pose de produits d’étanchéité à l’air dans la construction.
Un état de l’art et des mesures sur le terrain ont permis dans un premier temps de lister les éléments importants susceptibles d’entraîner des variations de l’étanchéité à l’air :
- Incertitudes de mesures observées,
- Mouvements des structures,
- Rétractation des enduits au cours des premières semaines quand la maison est chauffée pour la première fois,
- Percement de la barrière d’étanchéité à l’air suite à l’installation de nouveaux équipements,
- Vieillissement de l’assemblage dû à une association défavorable de produits et à de mauvaises conditions de mise en œuvre,
- Vieillissement normal des produits
Les études sur site qui ont porté sur 61 maisons individuelles ont permis de compléter ces données et ont montré que l’étanchéité à l’air de l’enveloppe des bâtiments peut varier de manière significative durant les trois premières années de vie puis se stabilise.
Enfin, les tests en laboratoire relatifs au vieillissement des éléments d’étanchéité ont mis en évidence que :
- L’évolution dans le temps des performances d’étanchéité à l’air de l’assemblage ne peut pas être corrélée avec celle des propriétés du matériau,
- La mise en œuvre a un impact important sur la durabilité,
- Tous les produits ne réagissent pas de la même manière en conditions extrêmes,
- Une procédure standardisée pour le vieillissement artificiel des produits d’étanchéité à l’air doit encore être définie pour caractériser les produits et les assemblages.
- La stratégie de vieillissement doit être cohérente avec la sollicitation exercée sur les produits, car celle-ci peut différer selon que le dispositif est extérieur, intérieur ou intégré.
Le premier projet DURABILITAIR (2016-2019) a contribué à améliorer les connaissances sur la caractérisation sur site de l‘évolution dans le temps de l’étanchéité à l’air de logements et sur la définition d’un protocole d‘essais de vieillissement accéléré en conditions contrôlées en laboratoire. Il a a montré que l’étanchéité à l’air de l’enveloppe, si elle varie dans le temps, évolue principalement lors de la première année de vie du bâtiment, puis se stabilisait. Ces conclusions sont en cohérence avec d’autres études similaires réalisées aux Etats-Unis.
Les ressources du projet DURABILIT'AIR 1 :
Durabilit'Air 2
Le nouveau projet DURABILITAIR 2 est coordonné par le Cerema avec trois autres partenaires opérateurs (CETII, PLEIAQ et RESCOLL), un partenaire technique (ARCHIREPORT) et deux partenaires financiers (ADEME et MTE). Il doit permettre :
- d’établir les facteurs possibles dégradant l’étanchéité à l’air de l’enveloppe lors de la première année d’occupation,
- d’apporter des recommandations concrètes afin de limiter voire éliminer ces facteurs ; notamment ceux relatifs aux conditions de mise en œuvre des produits d’étanchéité à l’air (en fonction des paramètres tels que les températures, l’humidité, la poussière, etc.)
- de quantifier l’impact de ces mauvaises conditions de mise en œuvre sur la durabilité de l’étanchéité à l’air.