Lorsque la présence de radon est identifiée sous un bâtiment, la recherche des solutions pour empêcher la circulation de ce gaz inodore mais toxique à l’intérieur doit être menée au cas par cas.
Un bâtiment ancien à la configuration complexe
Le Cerema est intervenu auprès d’une entreprise gérant des thermes pour étudier la dynamique du radon dans les bâtiments, vérifier l’ensemble du système de ventilation au regard de cette problématique, et proposer des actions afin d’assurer une bonne qualité de l’air à l’intérieur des 20 000m² de bâtiments concernés.
Les Thermes de Royat, une station thermale dont les bâtiments remontent aux XIXe siècle avec un fort enjeu patrimonial, se trouvent dans une zone concernée par le radon. Une campagne de mesures a été menée et a montré la présence de radon au-dessus du seuil de 1 000 becquerels par mètre cube dans deux bâtiments. Afin de préserver la santé des travailleurs présents sur le site quotidiennement, l’Etablissement Public Local qui gère le site a fait appel au Cerema d’Autun pour une triple mission :
- Rechercher les points d'entrée du radon dans les bâtiments de 20 000 m² pour analyser sa dynamique.
- Vérifier l'ensemble des systèmes de ventilation
- Proposer des travaux et actions pour garantir la sécurité des visiteurs et des personnels
Afin dans un premier temps d’identifier les sources de radon ainsi que la manière dont il circule et s’accumule dans les bâtiments, le Cerema a mobilisé une équipe de 6 spécialistes de ses agences d'Autun et de Clermont-Ferrand pour réaliser durant 4 jours des mesures du radon et des débits de ventilation dans un bâtiment thermal et un bâtiment de services pour les visiteurs.
Ces mesures ont été complétées par des entretiens avec les personnes en charge des bâtiments afin de mieux comprendre comment celui-ci est occupé et d’expliquer le travail en cours.
un système de ventilation complexe à intégrer au diagnostic
La présence de radon dans un bâtiment dépend du radon émanant du sol sur lequel il est construit, et des caractéristiques propres au bâtiment. En particulier :
- L’étanchéité des parois en contact avec le terrain naturel, où sont localisés les principaux points d’entrée du radon ;
- Le renouvellement de l’air intérieur, qui permet la dilution des polluants dont le radon ;
- La dépression du bâtiment, engendrée par certains équipements, qui favorise la pénétration du radon.
Dans le cas des thermes, les galeries souterraines d’où arrivent les eaux thermales chaudes sont particulièrement pénalisantes, car elles constituent une importante voie d’entrée du radon dans les bâtiments, accentuée par le phénomène de tirage thermique lié à la chaleur. Mais ces inconvénients peuvent être maîtrisés par une étanchéification de certaines parois et une ventilation efficace des locaux.
Le diagnostic a donc également porté sur les systèmes de ventilation des deux bâtiments, dont l’architecture était complexe du fait de leurs périodes d’installation différentes et de l’absence de centralisation. Il a fallu en comprendre le fonctionnement, faire le bilan des débits d'air entrant et sortant pour étudier la pression dans le bâtiment afin de comprendre comment circule l'air, en procédant à des mesures sur chacune des bouches de ventilation.
Par ailleurs, la configuration de l'un des bâtiments, qui a connu plusieurs périodes de construction différentes, et le fait que les deux bâtiments soient reliés par le sous-sol complexifient le diagnostic.
Les solutions qui pourront être proposées porteront notamment sur l'amélioration de la qualité de l'air intérieur, ce qui implique d'agir sur la ventilation pour favoriser le renouvellement de l'air, et d'agir sur l’étanchéité de certaines parois et sur la ventilation, afin de favoriser le renouvellement de l'air sans "attirer" le radon de la terre vers le bâtiment.