A l'ancienne époque du Cetur, un partenariat portant sur la connaissance des accidents en milieu urbain avait été mis en place avec les grandes collectivités. Il a abouti à la création d’Aurore, 1er prologiciel de type tableur permettant de suivre les rues ayant le plus d’accident pour les services d’une grande agglomération.
Par la suite, la communauté urbaine de Lille a été la première à prendre le virage des systèmes d’information géographique pour l’analyse de l’accidentalité. A partir de cette innovation reprise au niveau national, un nouveau progiciel "Concerto" a été créé par un travail mené par le Cerema Territoires et ville et les Directions Territoriales du Cerema avec l’appui des collectivités.
Parallèlement, la loi solidarité renouvellement urbain de 2001 affichait la sécurité des déplacements comme un des objectifs prioritaires des plans de déplacements urbains (PDU), ainsi que la nécessité pour les agglomérations PDU de se doter d’un observatoire des accidents piétons et vélos.
Un travail partenarial important associant les collectivités aux ancêtres du Cerema ainsi qu’à l’INRETS a permis, à partir de l’expérience acquise par les collectivités et des travaux de recherche, de produire un guide sur la prise en compte de la sécurité routière dans les PDU,. Ainsi, un cadre théorique a pu être conceptualisé. Il établit le lien entre les politiques locales comme l’urbanisme et la mobilité qui ont une influence à moyen terme sur la sécurité routière dans une agglomération et qui relèvent du PDU.
Source : Dominique Fleury, IINRETS devenu IFSTTAR, repris du guide « étude de sécurité en milieu urbain »
Bon nombre des grandes agglomérations se sont dotées d’observatoires de l’accidentalité utilisant pour la plupart l’outil commun Concerto. Le Cerema a accompagné les collectivités dans le montage et le fonctionnement de ces observatoires. Il a par exemple produit des indicateurs de référence pour le milieu urbain permettant aux agglomérations de se comparer à des groupes d’agglomération similaires.
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Chaque année une agglomération accueille le club des utilisateurs des outils accidents. Cette rencontre co-organisée avec le Cerema, et la participation de l’observatoire national de la sécurité routière est l’occasion d’échanges et de partage autour des outils, des méthodes et des résultats d’études accidents menées par chaque observatoire..
C’est aussi un lieu de présentation d’études multi-terrains menées France entière dans un partenariat Cerema – collectivités – DSCR permettant la diffusion et le partage de connaissances.
Parallèlement à la mise en place des observatoires, un travail collaboratif a permis d’aboutir à une méthodologie partagée pour mener une étude de sécurité, constituée de deux étapes : enjeux et diagnostic, pour connaître, comprendre, agir, évaluer.
Une grande étude sur quatre agglomérations concernant l’accidentalité dans les quartiers des grands projets de ville a montré toute la pertinence de la méthode.
Dans le cadre du PREDIT3, à partir de huit monographies, l’adaptation spécifique de la méthodologie aux aménagements urbains a pu être testée et développée. Sa valorisation a fait l’objet d’un guide.
L’étude nationale qui se termine actuellement porte sur les accidents piétons sur des rues avec des aménagements de sites de transport collectifs dans les agglomérations de Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Strasbourg et de l’Île-de-France grâce au concours de ces agglomérations et de leurs observatoires.
Outre la production d’outils et de méthodes permettant de mieux appréhender l’accidentalité urbaine, les collectivités sont également très présentes dans l’élaboration de la doctrine technique en matière d’aménagement des voies et de l’espace public.
Les guides et fiches édités par le Cerema sont le fruit d’un travail de co-construction auquel les collectivités (services techniques, associations,..) apportent une contribution significative : retour d’expériences, tests d’aménagements innovants…
En intégrant pleinement les enjeux de sécurité routière, cette documentation contribue à diffuser les bonnes pratiques et ainsi à réduire l’insécurité routière de tous les usagers de l’espace urbain.
Benoît Hiron Cerema