Le Cerema au Forum de la Mobilité Urbaine en Egypte, en novembre 2017

Après une première partie du Forum consacrée aux projets de transports urbains au Caire et à Alexandrie, l’après-midi a permis de présenter l’expertise française dans le domaine du développement des réseaux de transports collectifs.

Au cours de cette session, Gilles Bentayou, chargé d'études au Cerema, est intervenu sur le thème de la coordination entre le développement urbain et le transport collectif. Comment produire une ville qui favorise l’usage du transport collectif ? Comment faire du transport collectif un mode pertinent et performant pour répondre aux besoins de mobilité des habitants et entreprises ?

Si les villes et métropoles se sont très vite transformées au cours du 20e siècle pour s’adapter à l’usage de l’automobile, il s’agit désormais de promouvoir des modèles urbains plus soutenables, fondés sur des mobilités alternatives. Au nord comme au Sud, cette idée d’une meilleure conciliation entre ville et transport collectif, loin d’être nouvelle, connaît un regain d’intérêt à l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique et contre la pollution atmosphérique. Promue dans différents pays, elle est usuellement popularisée sous le nom de Transit-Oriented Development, concept que l’on peut traduire de l’américain par « aménagement favorisant l’usage du transport collectif ».

Le TOD vise à recomposer la ville autour des stations et des gares, en cherchant à optimiser l’occupation du sol tout en garantissant une certaine qualité de vie des habitants. Les principes-clés du TOD sont la densité urbaine, la mixité des fonctions (logements, activités, commerces), la qualité des espaces publics et la présence d’aménagements adaptés aux piétons et aux modes alternatifs à l’automobile.

L’exposé sur le TOD a permis d’aborder également les aspects économiques, certains pays ayant mis au point d’intéressants mécanismes de financement croisé entre les projets d’aménagement et l’infrastructure de transport collectif.

Le TOD nécessite aussi un cadre de gouvernance solide. Déjà abordé lors du précédent forum, ce thème a été approfondi par le Cerema lors de cette seconde édition avec l’exemple des « contrats d’axes » utilisés en France : il s’agit de partenariats entre les autorités de transport et les collectivités responsables de l’urbanisme, afin de planifier l’aménagement autour des gares et pôles d’échanges de manière coordonnée et d’augmenter ainsi l’efficacité des systèmes de transport.

Les autres exposés de la session ont permis au public égyptien de s’informer sur l’aménagement du réseau et des gares du Grand Paris Express, de découvrir le rôle d’aménageur qu’exerce la RATP au travers d’une de ses filiales (RATP Dév) ou encore d’échanger sur les principes méthodologiques de la planification et de la conception des réseaux de transport.

L’évènement a été organisé en étroite collaboration avec les partenaires égyptiens et avec la participation du Ministre des Transports, de la Ministre des Investissements et de la Coopération Internationale, de l’Ambassadeur de France en Égypte, d’acteurs locaux et nationaux, de représentants de haut niveau du Ministère des Transports, de représentants d’associations et d’universités ainsi que d’experts internationaux.