Les cavités évoluent avec le temps et leur dégradation est inéluctable. À terme, des phénomènes se produisent à l’intérieur ou à l’extérieur de la cavité.
Un contexte d’intervention aux multiples facettes
L'identification et le traitement des cavités souterraines dans les zones habitées est un enjeu important pour la ville d’Orléans.
Suite à des études de recherche de vides à Orléans réalisées en 2019-2021 (2 kilomètres de sondages de reconnaissance), et après avoir participé activement au traitement d'un mouvement de terrain à proximité de la voie SNCF les Aubrais-Orléans en 2020, le Cerema est de nouveau mobilisé pour participer aux actions visant à traiter la crise de la rue de Bourgogne.
La fragilisation de plusieurs immeubles et les façades sinistrées ont nécessité l’expertise d’une équipe du Cerema dans le domaine des risques mouvements de terrains. Les équipes du Cerema sont intervenues en Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) pour aider à la définition des mesures de prévention à mettre en œuvre en urgence.
Après de premières phases de travaux mises en œuvre pour gérer le risque de suraccident, une campagne de reconnaissance géotechnique a été exécutée de manière à caractériser la nature du sous-sol et fiabiliser le dépôt du dossier de demande d’arrêté de catastrophe naturelle.
Une méthodologie efficace au service de la gestion du risque
Dans un premier temps, la gestion des réseaux enterrés (eau, gaz, électricité) est apparue comme une action prioritaire. Ainsi, le Cerema est intervenu pour suivre les opérations de tamponnage des conduites enterrées et les phases d’inspections.
Dans un second temps, le Cerema a suivi l’installation du matériel de monitoring sur les façades des bâtiments et sur la voirie afin de mesurer les déplacements en temps réel. En parallèle et afin de déceler les anomalies proches de la surface, 33 profils de géoradar sont effectués au droit de la voirie et le long des parois des caves de la rue de Bourgogne.
Enfin, pour limiter les risques de surracident à court terme, il est décidé de combler en urgence 20 m3 de vides en complément d’une inspection des caves et des bâtiments accessibles afin d’observer les dégradations éventuelles et affiner les solutions de travaux à mettre en œuvre.
Une campagne d’investigations géotechniques
L’exécution de la campagne de reconnaissance géotechnique relève d’une technicité élevée, cette dernière étant réalisée en milieu périlleux. Sa conception doit être réalisée de manière à limiter l’impact des investigations sur la stabilité résiduelle des immeubles en cours de ruine.
Le programme suivant a été mis en place :
- 15 essais de pénétration dynamique pour mesurer la résistance du sol à 20 m de profondeur,
- 4 sondages à la tarière et 4 sondages destructifs pour apprécier la nature du sol à 20 m de profondeur,
- 3 piézomètres pour mesurer les niveaux de nappe,
- 1 inspection caméra pour topographier les vides découverts en sondages,
- Des mesures de vibrations pour apprécier l’impact des investigations sur les bâtiments.
Les premiers résultats observés
Il s’avère que 20% des hauteurs de sondages et essais ont traversé des zones d’anomalies. Les mouvements des bâtiments ne sont toujours pas définitivement stabilisés avec des déplacements résiduels de l’ordre de 0,1 à 0,2 mm/j.
La définition des solutions de prévention pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens soumis aux risques d’effondrement du sol est en cours.