Afin de mieux connaître l’impact de la crue du 15 octobre 2018 sur le territoire à la suite de fortes précipitations, la DREAL Occitanie a fait appel au Cerema pour effectuer des relevés post-crue sur le secteur le plus aval des 6 secteurs étudiées.
Récolter les données
Sur ces basses plaines avec des écoulements complexes situés en zone naturelle ou agricole comportant routes, voie ferrée, digues et canaux, les équipes du Cerema ont compilé de nombreuses données au moyen d’éléments issus des parties prenantes locales, d’enquêtes auprès des habitants, de missions de terrain pour la localisation des traits et repères de la crue. Cette collecte a permis en particulier de constituer des fiches de repères de crue.
Ces fiches ont été mises en ligne sur la plateforme nationale collaborative des sites et repères de crues après l’évaluation du niveau des plus hautes eaux sur le terrain par une autre équipe du Cerema, grâce à du matériel topographique GNSS.
Une cartographie calculée et affinée avec des images aériennes et satellites
Une cartographie de la zone inondée au maximum de la crue a ensuite été réalisée par croisement entre les niveaux atteints par l’eau et les données topographiques, avant de procéder à une analyse des phénomènes particuliers ou aggravants, en particulier les brèches dans les ouvrages de protection (digue…).
La cartographie a été effectuée pour l’aval de la Cesse à l’aide de l’outil Cartino, qui permet de modéliser de manière semi-automatique les zones inondables, et qui a été développé au Cerema.
Pour réaliser la cartographie de la zone inondée en aval de l’Aude (environ 200 km²), c’est une méthode de croisement des niveaux atteints avec la topographie qui a été utilisée.
L’étape suivante a consisté à comparer et à valider la zone inondée à partir de photos ou vidéos aériennes, puis de prises de vue des satellites Pléiades, COSMO-SkyMed et Sentinel, grâce aux équipes spécialisées du Cerema à Toulouse dans le traitement d’images satellitaires.
Des prétraitements ont été réalisés à la fois sur les images optiques et sur les images radar afin de garantir une meilleure extraction de l’eau. Une fois les prétraitements réalisés, les pixels contenant de l’eau ont été séparés des autres par seuillage en prenant en compte les propriétés de l’eau en optique (indice de végétation par différence normalisée dit NDVI faible) et en radar (signal faible), afin de réaliser une cartographie des zones en eau aux différentes dates d'acquisition.
Sur l'image ci-contre: Exemples des traitements réalisés sur l'image radar Sentinel-1 en date du
16/10/2018. De haut en bas : localisation de la zone d'étude, image Sentinel-1 brute,
extraction des zones en eau en bleu, nettoyage des zones en eau dont les polygones
n'intersectent pas la zone d'intérêt en rouge.
Enfin, la dynamique de la crue a été identifiée sur chacun des cours d'eau, afin de comprendre son évolution lors de l’épisode d’octobre 2018, avec l’utilisation précieuse de la chronologie dans les images satellites et les témoignages des services, en particulier le Conseil Départemental de l’Aude dans sa gestion des routes.