Afin de réduire l’impact du bâtiment particulier lors de la construction, la RE2020 notamment va inciter à un recours plus fréquent au bois et aux matériaux biosourcés. Ils présentent en effet des performances environnementales tout à fait remarquables : renouvelables annuellement, ce sont des puits carbone, disponibles localement et souvent coproduits de l’agriculture non valorisés aujourd’hui.
La France en pointe sur les bétons végétaux
La France s’est positionnée en précurseur depuis une vingtaine d’années sur les bétons végétaux, obtenus à partir de particules végétales (chanvre, miscanthus, lin, balle de riz …). L’expertise et les solutions techniques qui existent en France, permettent dès-à-présent de massifier le marché, d’autant plus que le potentiel de développement est très important avec les coproduits de l’agriculture (colza, tournesol, maïs ...), le recyclage de déchets (bagasse, palettes en bois...) ou la mobilisation raisonnée d’écosystèmes naturels (roseaux, alpha, palmier d’eau …).
Pourtant, malgré les nombreux travaux menés, la caractérisation des bétons végétaux n’est encadrée par aucune norme. Cette carence constitue un obstacle majeur aux conditions indispensables d’un développement de marché.
Le projet NG2B
L’objectif du projet collaboratif NG2B est d’établir un cadre général de caractérisation et de classification des granulats végétaux en fonction de leurs origines et des caractéristiques qui impactent leurs performances. Ce cadre prendra également en compte les performances environnementales afin de faciliter l’établissement du profil des granulats et des bétons et les possibilités de substitution. NG2B s’inscrit également dans une logique de filière et de territoire : son ambition est de permettre des approvisionnements de proximité.
Le projet s’appuie sur les nombreux travaux de R&D déjà réalisés en France mais aussi au niveau international. NG2B visera :
- à identifier les caractéristiques pertinentes pour qualifier et discriminer ces granulats végétaux,
- à recenser et préciser les diverses méthodes de caractérisation existantes afin d’en dégager les éléments pertinents et les gammes de variations limites.
Ces travaux visent à établir une "carte d’identité" de ces granulats, compilant les spécifications susceptibles d’influencer les caractéristiques techniques et environnementales des bétons végétaux.
La démarche prendra soin :
- de ne pas freiner les potentiels d’innovation qui sont l’une des richesses du domaine,
- de n’exclure aucune solution, quelle que soit la dimension du marché visé.
Le Cerema est impliqué à différents niveaux et s'occupe plus spécifiquement du pilotage du comité scientifique et technique et de la coordination du lot dédié à la validation des procédures et de la caractérisation.
L’ensemble des acteurs de la filière des bétons végétaux, depuis l’amont agricole jusqu’aux utilisateurs finaux, sera consulté et associé au processus de décision. Dans ce cadre, la constitution du consortium repose sur une forte complémentarité entre des partenaires issus de la Recherche & Développement, des filières agricoles, des industriels ou encore des applicateurs.