25 juin 2013
Billettique
À partir du moment où un système de télébillettique associé à un réseau de transport est apte à communiquer et échanger avec un ou plusieurs autres systèmes de télébillettique, on parle d’interopérabilité technique entre systèmes.

Qu’est-ce que l’interopérabilité?

À partir du moment où un système de télébillettique associé à un réseau de transport est apte à communiquer et échanger avec un ou plusieurs autres systèmes de télébillettique, on parle d’interopérabilité technique entre systèmes.

La notion d’interopérabilité est large et, outre le domaine technique, elle touche également les domaines fonctionnels, organisationnels et commerciaux.
Du point de vue de l’usager, elle lui permet de s’affranchir des limites de réseaux en utilisant un support de titre unique.

Selon les projets, elle répond à des exigences fonctionnelles plus ou moins complexes :

  • on peut construire une interopérabilité des supports : avec une même carte à puce par exemple, l’usager peut voyager sur des réseaux A et B, mais il doit préalablement acheter et charger sur sa carte un titre A auprès du réseau A et un titre B auprès du réseau B, car chaque réseau garde la maîtrise du chargement de ses produits tarifaires sur le support commun.
  • on peut construire une interopérabilité des titres de transport :
    • au niveau de la distribution : avec un même support, l’usager peut voyager auprès des réseaux A et B, tout en achetant ses deux titres auprès d’un seul réseau (on parle de « vente croisée »).
    • on peut définir une gamme tarifaire intermodale pour les réseaux A et B : en se rendant auprès de l’un ou l’autre des réseaux, le client peut alors acheter et charger sur son support l’un des titres intermodaux, qui sera reconnu et accepté à la fois sur les réseaux A et B.
  • on peut enfin construire une interopérabilité des systèmes centraux billettiques : pour réaliser des services d’exploitation communs (Service Après-Vente, Répartition de recettes,..), les systèmes billettiques peuvent s’échanger des informations sur les activités réalisées.

La télébillettique est un outil performant pour inscrire son projet billettique dans un contexte d’interopérabilité, quel que soit son niveau de complexité.

Les enjeux de l’interopérabilité

Le développement de l’usage des transports collectifs passe par une amélioration de leur attractivité pour les usagers.

Il s’agit notamment d’offrir un meilleur service à l’usager en lui permettant d’effectuer des déplacements sans couture.

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire que les systèmes billettiques des différents réseaux de transport permettent ce fonctionnement, c’est à dire qu’ils soient interopérables.

Déplacement sans couture : Un usager effectue un déplacement sans couture, lorsqu’il s’affranchit des limites de réseaux. Le cas de figure le plus simple correspond par exemple à la possibilité pour l’usager d’emprunter un TER, puis un bus urbain avec un unique support de titres de transport (par exemple, une seule carte qu’il présente aux valideurs des différents réseaux). On dit alors qu’il y a interopération entre réseaux.

Comment faciliter l’interopérabilité des systèmes

L’un des outils nécessaires pour construire l’intéropérabilité de plusieurs systèmes billettiques est la normalisation.

En effet, lorsque des acteurs locaux sont amenés à construire une interopérabilité entre plusieurs de leurs systèmes, ils ont intérêt à s’appuyer sur les documents normatifs qui leur offrent un socle technique solide et partagé. Ainsi, le développement de l’interopérabilité ne part pas de zéro, et s’appuyer sur la normalisation pour construire un projet de télébillettique interopérable permet d’en limiter les coûts ainsi que les risques liés à des développements particuliers non éprouvés par ailleurs.

La démarche normative participe à la rationalisation économique des investissements et des déploiements des systèmes.

Construire son projet de télébillettique interopérable en s’appuyant sur le socle normatif est nécessaire mais non suffisant. L’autre pilier indispensable à la réussite d’un projet interopérable est la mise en place d’une structure de gouvernance entre les différents partenaires.

En particulier, les autorités organisatrices de transport qui souhaitent établir un partenariat pour créer un bassin d’interopérabilité doivent établir ensemble un projet de service commun, puis le traduire en projet technique. Plusieurs documents sont alors produits de façon collégiale et ponctuent la définition et la mise en œuvre d’un projet de billettique interopérable. Il s’agit de :

  • la charte d’interopérabilité billettique : au niveau d’un bassin d’interopérabilité, ce document constitue le socle du partenariat entre les Autorités Organisatrices de transports. Il traduit la volonté politique de construire, à l’échelle d’un territoire, une interopérabilité des systèmes. Les grands principes du projet y sont exposés, définissant ainsi un cadre général de partenariat entre les différents acteurs impliqués. Il est utile, dès ce stade, d’inclure dans la charte le principe de faire reposer l’interopérabilité sur des systèmes normalisés. C’est en effet, le meilleur moyen d’inscrire son projet d’interopérabilité dans la pérennité. Ce principe établi, la charte d’interopérabilité doit également poser les principes de gouvernance nécessaires à la gestion de l’évolution des normes et à l’entrée des différents partenaires dans le projet interopérable à des rythmes différents.
  • une base documentaire complémentaire qui décline les principes et objectifs de la charte en spécifications fonctionnelles et techniques.

Ces documents locaux doivent définir précisément le niveau d’interopérabilité qui est souhaité (interopérabilité des supports, ventes croisées….), en réponse au niveau de service ciblé, et intégrer la réflexion sur la gestion de l’évolution des systèmes, des normes et du bassin d’interopérablité, afin notamment de se donner les moyens d’anticiper ces évolutions lors des investissements.