Le Système d’Information sur les Passages à Faune est piloté par le ministère de la Transition écologique, et réalisé par le Parc national des Cévennes et le Parc national des Écrins en partenariat avec le Cerema qui assure la coordination technique du projet.
Un outil pour l'ensemble des acteurs, pour améliorer les continuités écologiques
Le SIPAF a pour objectif de favoriser la transparence écologique des infrastructures : en améliorant la connaissance du patrimoine national de passages à faune, il facilite la gestion et l’entretien de ces éléments-clés des continuités écologiques. Il permettra aussi d’assurer un suivi faunistique et de l’efficacité de ces passages.
Grâce à cette base de données, les collectivités territoriales pourront ainsi les prendre en compte dans les documents d’urbanisme et dans les études portant sur les continuités écologiques.
Celles-ci sont des lieux essentiels à la faune pour accomplir son cycle de vie, c’est-à-dire pour les déplacements liés au cycle biologique, et l’accès aux zones de reproduction, d’alimentation, de repos, de croissance et de dispersion des individus. Les infrastructures constituent des obstacles qui perturbent l’équilibre des milieux, et les passages à faune sont un moyen de rétablir la transparence écologique des infrastructures, de défragmenter les milieux naturels.
Le SIPAF concerne toutes les infrastructures linéaires de transports :
- routes nationales, autoroutes, gérées par l’Etat ou par des sociétés d’autoroutes, voies gérées par les conseils départementaux
- voies ferrées concédées et non concédées
- voies navigables nationales (canaux uniquement).
En pratique...
Le SIPAF est un outil gratuit, disponible en ligne :
Découvrir le Système d’Information sur les Passages à Faune
La base de données est alimentée par les gestionnaires des infrastructures de transport, et fournissent des renseignements sur les passages à faune implantés sur leur réseau (en premier lieu leur position, leurs dimensions,) et sur les animaux sauvages traversant leurs passages à faune. Les associations naturalistes et les bureaux d’étude réalisant les suivis de passages à faune peuvent également, pour le compte de ces gestionnaires, saisir ces données sur l’usage par la faune de ces ouvrages.
Pour les gestionnaires, l’alimentation du SIPAF permet de valoriser leurs actions sur les continuités écologiques. C’est aussi un outil pour la gestion :
- il est possible de renseigner les dates d’intervention et de capitaliser les données de suivi et d’entretien,
- un module permet d’intégrer des informations sur les fonctionnalités potentielles d’un passage à faune, en fonction d’éléments tels que la présence d’aménagements paysagers ou d’obstacles à la circulation de la faune.
- Un autre module permet d’évaluer la fonctionnalité effective, sur la base de données d’observation d’espèces animales faites par un observateur ou issues de l’INPN.
- et à l’échelle d’un territoire il permet de mieux cibler les interventions.
Les données sont quasiment toutes disponibles et peuvent être téléchargées par tous les utilisateurs sans authentification, seuls les gestionnaires (et organismes possesseurs de telles données) qui alimentent la base de données doivent s’authentifier (via un compte) pour en assurer la traçabilité.
Deux guides pour aménager et entretenir les passages à faune
Le Cerema a publié en 2021 le guide "Les passages à faune : Préserver et restaurer les continuités écologiques avec les infrastructures linéaires de transport". Il propose une méthodologie permettant d’évaluer le besoin de passages à faune en localisant les points de conflit et d’intégrer les continuités écologiques dans les projets d’infrastructures linéaires de transports.
Le guide "Permettre à la faune de franchir les infrastructures de transport" a été publié en 2020 et présente aux gestionnaires d'infrastructures une méthodologie pour rétablir les transparences écologiques, en s’appuyant sur de nombreux exemples de réalisations pris sur l’ensemble du territoire.