5 février 2018
Séminaire de clôture de l'Atelier des Territoires en Bassée-Montois.
La démarche d’Atelier des Territoires a pour but de favoriser l’émergence de stratégies de territoires et d’engager les acteurs locaux dans un processus de co-construction, grâce à la concertation. Le Cerema est impliqué dans ce programme qu’il accompagne depuis plus de 7 ans.
Focus sur l’Atelier du Bassée Montois en Ile-de-France, qui s’est conclu en janvier 2018.

les ateliers : Une stratégie de territoire en co-construction

Les Ateliers des territoires permettent aux acteurs d’un même territoire de se rencontrer et d’échanger autour des problématiques communes, afin de construire un projet partagé et des pistes d’actions pour le mettre en œuvre.

Lancée il y a dix ans par la DGALN [1], cette démarche vise à trouver des solutions à des sujets complexes, en s’appuyant sur le projet spatial comme vecteur, pour permettre aux acteurs de discuter et trouver des solutions à l’échelle du territoire. Des visites du territoire, puis des ateliers sont ensuite organisés, afin de mettre en place une feuille de route.

En tant qu’assistant à maître d’ouvrage, le Cerema accompagne la DGALN pour mettre en place les sessions, lancer les appel à candidatures, choisir les sites retenus, animer les sessions et capitaliser les enseignements issus de ces ateliers.

Depuis 2013, la démarche d'Atelier des Territoires est décentralisée et pilotée par les directions régionales ou départementales. Là encore, le Cerema est présent auprès des DDT [2] et des DREAL [3] qui en font la demande, pour les aider à s’approprier et à conduire la démarche.

En partenariat avec les services de l’Etat, les collectivités retenues pour expérimenter cette démarche sont accompagnées par une équipe pluridisciplinaire.

Chaque année, une thématique commune rassemble l’ensemble des sites retenus : littoral, territoires en mutation soumis aux risques, territoires de montagne à l’heure du changement climatique, renouvellement des zones commerciales périphériques… En 2016-2017, le thème était « mieux vivre dans le périurbain », autour duquel cinq territoires ont travaillé.

 

focus sur la Communauté de Communes Bassée-montois :  favoriser l’attractivité d’un territoire péri-urbain

Village de Paroy en Bassée Montois
Village de Paroy en bassée-Montois - Crédit Thor19 CC-BY-SA

La communauté de communes Bassée-Montois est l'un des cinq territoires inscrits dans la démarche d'Atelier sur le thème « mieux vivre dans le périurbain ». Dans ce cadre, le Cerema (Ile-de-France) accompagne la DDT de Seine-et-Marne pour l’animation du processus.

La problématique principale de ce territoire, situé en Seine-et-Marne à une soixantaine de kilomètres de Paris, est qu’il se perçoit comme un territoire « servant » (au service) de la capitale, notamment en raison des nombreuses carrières qui s’y trouvent et qui servent à alimenter la capitale, et des zones d’expansion des crues qui permettent d’éviter les inondations à Paris.

La Basse-Montois accueille par ailleurs de nouveaux habitants qui travaillent généralement à l’extérieur. Les acteurs de ce territoire veulent que la Bassée-Montois soit attractif, et l’idée est de transformer ce qui peut être perçu comme un inconvénient en atout.

Pour la Communauté de Communes Bassée-Montois, l’Atelier a démarré fin 2016. La première étape a été une visite de terrain, à la suite de laquelle des ateliers de co-construction regroupant les différents acteurs ont été organisés, de façon à identifier les enjeux pour le territoire et esquisser les orientations stratégiques. Pour chaque enjeu, des orientations avec différents niveaux d’ambition ont été définies, dans une feuille de route qui détaille les actions à réaliser à court, moyen et long terme, avec un suivi de la DDT.

Le séminaire de clôture du programme s’est tenu le 16 janvier 2018, en présence de la préfète de Seine-et-Marne, de la sous-préfète, de représentants de la DDT, de la DGALN, de la DRIEE [4], des maires du territoire et de l’ensemble des acteurs socio-économiques impliqués.

Mairie de Passy-sur-Seine en bassée-Montois
Mairie de Passy-sur-Seine en Bassée-Montois - Crédit: Thor19 CC-BY-SA

L’approche proposée par la démarche de l’atelier a permis de faire émerger de manière partagée une stratégie de développement et un projet global pour le Bassée-Montois, autour de la réponse à la question : « Comment les ressources propres du Bassée-Montois, ses éléments différenciants, peuvent-elles avoir des retombées directes pour le territoire ? ».

Les actions retenues dans la feuille de route portent beaucoup sur les questions de gouvernance du territoire, pour agir plus efficacement sur l’aménagement et le développement. La planification au niveau du foncier, la diversification des productions agricoles, l’encouragement des circuits courts, de l’éco-tourisme, la mutualisation des équipements et la valorisation des centres-bourgs, l’amélioration de l’accessibilité du territoire, figurent parmi les nombreuses pistes d’actions définies. Pour chaque action, une fiche action détaille la priorisation, le portage opérationnel, le calendrier, les coûts et financements.

 

Capitaliser et valoriser les enseignements des ateliers

L’objectif est aussi de capitaliser les enseignements retirés des différentes sessions d’ateliers. Pour cela, un ouvrage est publié à chaque fin de session. Le Cerema participe au comité éditorial de cette publication. Des chercheurs universitaires qui ont suivi les ateliers, réunis dans un comité de suivi, développent une question spécifique, et chaque mandataire (architecte-urbaniste ou paysagiste-urbaniste) impliqué sur un des sites d’atelier tire les enseignements concernant le site suivi.

Un dernier chapitre, intitulé « bouger les lignes », rédigé par le Cerema et la DGALN, aborde les évolutions souhaitables au niveau de la réglementation, des pratiques ou du cadre étatique.

Par ailleurs, en 2018, la DGALN (en partenariat étroit avec le Cerema) ouvre un chantier destiné à faire le bilan des 10 ans des ateliers. Le chantier a pour objectif d’observer les bénéfices de ces ateliers à la fois en termes de d’actions mises en œuvre sur le territoire et d’évolution des pratiques professionnels. Il s’agit de voir si la stratégie partagée durant l’Atelier a été mise en œuvre par la suite. Il s’agit également de voir si cette expérimentation a durablement modifié les habitudes de travail des acteurs du territoire. Ce chantier qui se veut participatif et dynamique articulera des questionnaires, des entretiens et temps d’échanges collectifs avec les acteurs ayant contribué aux ateliers des territoires depuis dix ans.

Le Cerema apporte ses compétences à la démarche

Le Cerema, partie prenante depuis l’origine des Ateliers, apporte ses compétences transversales aux différents projets. Il apporte sa logique de travail en mode projet, son savoir-faire pour faire travailler ensemble des compétences variées.

L’objectif des ateliers, qui rejoint la méthode de travail du Cerema, est de partir du territoire et de ses problématiques, pour accompagner les acteurs dans la définition d’un projet cohérent. En la matière, le Cerema possède une expertise : il accompagne des territoires de différentes tailles dans leurs démarches de projets de territoire.

En fonction des sujets soulevés lors des sessions d’ateliers, le Cerema peut également mobiliser en interne ses spécialistes, qui peuvent rejoindre les acteurs du projet ou apporter leur expertise en back-office.

Les avantages des ateliers pour les territoires :

  • Les ateliers permettent de prendre le temps de discuter, de construire une vision commune avant d’entrer dans l’opérationnel trop rapidement.
  • Ils proposent une démarche partenariale en dehors des procédures encadrées, voire formatées, réglementairement.
  • Ce processus souple et adaptable permet ainsi d’aborder divers sujets ou d’associer divers acteurs du territoire, sans nécessairement être exhaustif.
  • Les ateliers permettent donc de limiter l’autocensure, de lancer des idées sans avoir d’obligation de résultat, du à un cadre légal ou des délais impartis.
  • En cela, il sont une opportunité pour traiter de problématiques complexes ou conflictuelles.

 


Notes :

[1] DGALN : Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature.

[2] DDT : Directions départementales des territoires

[3] DREAL : Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement

Feuille de route en Bassée-Montois
Feuille de route finale de l'Atelier des Territoires en Bassée-Montois.