Cet article fait partie du dossier : Développer la culture du risque dans les territoires : le dossier
Voir les 10 actualités liées à ce dossierCette stratégie régionale constitue le document de référence de l’État pour le développement de la culture du risque en Nouvelle-Aquitaine. Elle s’inscrit dans la stratégie régionale de prévention des risques naturels et hydrauliques en région Nouvelle-Aquitaine.
En ouverture d’une journée d’échanges entre agents de l’État, la DREAL (direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) a rappelé : "le citoyen doit être acteur de sa propre sécurité". Dès lors, comment développer et renforcer la culture des risques naturels dans les territoires de Nouvelle-Aquitaine ? Quelles pistes de travail approfondir ? Quel rôle pour les agents de l’État en préfecture, avec les services de l'Etat (DDT(M) et DREAL) ?
Une stratégie co-construite pour impulser une dynamique
La culture du risque constitue un principe majeur de la politique publique de prévention des risques naturels. Ce principe participe à la réduction de la vulnérabilité des personnes grâce à une connaissance des risques et des bons comportements. Cependant, la mobilité croissante des populations, et leur affluence notamment sur le littoral, ainsi que l’absence d’évènements récents dans les territoires favorisent l’atténuation de cette connaissance du risque.
C’est donc dans ce contexte que le département des risques naturels de la DREAL Nouvelle-Aquitaine a proposé aux agents concernés des préfectures, des DDT(M) et de la DREAL de co-construire la stratégie régionale de l’État sur la culture des risques naturels lors d’ateliers participatifs.
L’intérêt de cette démarche est à la fois de faire émerger un consensus entre les agents de l’État sur la mise en œuvre des actions les plus pertinentes, de répondre à un besoin de partage et de structuration des tâches entre les différents services de l’État et d’impulser une dynamique dans les territoires. Il s’agit d’aboutir à un projet qui corresponde au mieux aux besoins du territoire, aux attentes des acteurs et leur capacité à développer des actions de culture du risque.
Culture du risque : de quoi parle-t-on ? comment la développer ?
Afin de pourvoir échanger et avancer collectivement dans la même direction, les contributeurs aux ateliers participatifs se sont entendus sur une définition de la culture du risque. Pour eux, il s’agit de "la conscience individuelle et collective des composantes du risque, c’est-à-dire de l’aléa, des enjeux et de la vulnérabilité du territoire". Cette représentation de la culture du risque pour les participants révèle la nécessité d’une plus grande responsabilité individuelle et collective face aux risques naturels. La transmission et le partage, essentiels pour garder la mémoire des évènements et "vivre avec le risque" participent également à définir la culture du risque.
Des principes devant guider la mise en œuvre de la stratégie ont également permis de fédérer les participants autour de ce projet. "Aller vers les autres plutôt que de faire venir à nous", "Penser des actions réalisables en tenant compte des moyens humains et matériels disponibles", "S’appuyer sur les campagnes lancées au niveau national pour aller plus loin au niveau régional" en sont quelques exemples.
La stratégie : un cadre pour organiser le champ des possibles
La "matière brute", issue des différentes séquences d’échanges des ateliers participatifs, a permis au Cerema de proposer aux participants, aux membres du "réseau risques" (État) en Nouvelle-Aquitaine et plus largement aux services de l’État, une stratégie régionale de culture du risque composée de quatre axes déclinés en onze orientations.
Sans cadre pré-établi, la stratégie est le fruit d’un travail participatif des contributeurs.
Élaborée sans contraintes, elle couvre plusieurs thématiques de la culture du risque : de l’organisation de la gouvernance et du développement des partenariats (Axe A) à la préparation des jeunes populations (Axe C) en passant par le partage des expériences entre acteurs et leur capitalisation (Axe B).
Elle traduit également le besoin de structurer les messages transmis au grand public notamment via un plan de communication s’appuyant sur des vecteurs et des supports variés. En matière de vecteurs de communication et de sensibilisation, cette stratégie identifie les nouvelles technologies et techniques de l’information et de la communication ainsi que les disciplines artistiques et culturelles comme de nouveaux leviers à exploiter (Axe D).
Pour chaque orientation, les contributeurs ont réfléchi à la possible mise en place d’actions. Ce large panel offre à chacun la possibilité de venir piocher demain des idées d’actions concrètes à mettre en œuvre. Parmi la soixantaine de démarches proposées, une vingtaine ont été priorisées et ont bénéficié d’un travail collectif d’approfondissement pour mettre en relief les moyens de réalisation.
Parmi ces propositions d’actions, il y a notamment :
- Proposer une formation à destination des maires en consultant l’association des maires et le CNFPT ;
- Éduquer, sensibiliser et préparer les jeunes populations ;
- Vulgariser les connaissances techniques auprès des collectivités ;
- Créer un évènement annuel marquant en mettant en situation les participants ;
- Informer et communiquer en utilisant notamment les nouveaux outils numériques ;
- Intervenir lors des forums consacrés aux professionnels de l’aménagement et de la construction ;
- Installer une dynamique de travail avec des partenaires et des relais locaux, par exemple les porteurs de PAPI pour la prévention des risques d’inondation.
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