Le coût global dans les activités Bâtiments du Cerema

Dans un contexte marqué par de fortes ambitions en matière de transition énergétique et environnementale, en particulier le dispositif éco-énergie tertiaire, ainsi que par une contrainte budgétaire affectant les capacités d’investissement, l’optimisation technico-économique des projets est désormais indispensable.

A cet égard la démarche du coût global apparaît comme un outil incontournable d’aide à la décision en matière de construction et de rénovation, pour la maîtrise d’ouvrage publique et privée. Le coût global consiste à prendre en compte l’ensemble des coûts d’un projet de construction ou de rénovation sur le cycle de vie du bâtiment.

Mais se saisir du coût global dans un objectif opérationnel nécessite de mener un ensemble de réflexions quant aux hypothèses à appliquer in fine dans le calcul.

En tant que centre référent sur les problématiques de bâtiment, énergie, environnement et climat, le Cerema a développé une expertise sur l'approche en coût global. Cet article présente une synthèse des différents travaux menés par le Cerema sur le coût global.

Aide à la définition et à l'évaluation des politiques publiques

Aide à la définition de la Réglementation Environnementale des bâtiments neufs (RE2020)

Dans le cadre de l’élaboration de la RE2020, le Cerema a participé au GT modélisateur dont l’objectif était de fixer les exigences de cette nouvelle réglementation. A partir des chiffrages réalisés par les économistes de la construction de l’UNTEC (évaluation des surcoûts/RT2012), le Cerema a réalisé les analyses en coût global.

Deux approches complémentaires ont été retenues, comme le préconise l’annexe 1 du règlement délégué UE n°244/2012 complétant la directive 2010/31/UE sur la performance énergétique des bâtiments :

• Une approche dite "financière" dans laquelle ne sont pas intégrées les externalités. Elle représente un point de vue "investisseur".
• Une approche dite en "coût global étendu" dans laquelle est intégrée l’externalité carbone. Elle représente le point de vue de la collectivité, prend davantage en compte l’intérêt général. La valeur attribuée à la tonne de CO2 est celle préconisée par le rapport Quinet.

Le premier groupe modélisateur a concerné les bâtiments résidentiels, les bâtiments de bureaux et d’enseignement.

Évaluation des réglementations thermiques dans le cadre de la transposition de l’article 5 de la directive 2010/31/UE :

Calcul des niveaux optimaux en fonction des coûts des exigences minimales en matière de performance énergétique

Le Cerema a apporté son expertise à la DHUP pour la réalisation du rapport répondant aux exigences fixées par l’article 5 de la directive 2010/31/UE – Directive Performance Énergétique des Bâtiments (révisée en 2018, directive 2018/844/UE).

La directive DPEB impose aux États membres de définir des exigences de performance énergétique minimales optimales en termes de coûts pour les bâtiments neufs et pour la rénovation des bâtiments existants. Tous les 5 ans, les pays doivent fournir à la Commission un rapport afin d’évaluer et de valider la pertinence des exigences réglementaires en matière de performance énergétique.

Le CEREMA a réalisé l’ensemble des simulations énergétiques, le chiffrage des solutions de travaux des différentes variantes ainsi que les calculs en coût global selon une méthode conforme à celle décrite à l’annexe 1 du règlement délégué UE n° 244/2012 de la commission du 16 janvier 2012.

Ce rapport est publié sur le site de la Commission Européenne.

Application dans des approches technico-économiques

Évaluation économique en coût global de bâtiments performants dans le cadre du Programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Énergie dans le bâtiment :

Bâtiments dé­monstrateurs à basse consommation d’énergie (PREBAT)

La capitalisation nationale du programme "Bâtiments démonstrateurs" a permis au Cerema de réaliser une évaluation économique afin de calculer la rentabilité économique de ces opérations.

L’analyse du coût d’investissement est accompagnée d’une analyse en coût global. La méthode adoptée se fonde sur une approche comparative dans le temps, entre le bâtiment PREBAT et son équivalent théorique, à dimensions égales, répondant aux exigences minimales de la RT 2005.