Le 99ème colloque du Transportation Research Board a accueilli de l’ordre de 10 000 participants.
Avec plus de 800 sessions, il a traité de nombreuses thématiques dans les différentes domaines du transport (routier, maritime, fluvial, rail), des infrastructures (conception, ouvrages d’art, matériaux...) et des enjeux qui y sont liés (sécurité routière, économie, environnement, données, gouvernance…).
Le Cerema faisait partie de la délégation française, composée de la DGITM, l’Université Gustave Eiffel, l’ENTPE, le STAC, l’AIPCR, la FNTP, l’ONISR.
Il a présenté son activité internationale lors d’une réunion à l’Ambassade de France en soulignant qu’il dispose de nombreux experts mobilisables sur des domaines aussi variés que la ville intelligente, la mobilité, la sécurité routière, la conception et gestion des infrastructures, les déchets et matériaux pour la construction, la résilience territoriale, l’adaptation au changement climatique, la gestion du trait de côte, la sismologie.
Dans le cadre du TRB, ses experts sont intervenus sur deux sujets techniques spécifiques : la sécurité routière et les chaussées.
Sécurité routière
De nombreuses présentations ont traité du Système Sûr (Safe System) qui ne cherche pas à rendre plus sûr le système de circulation, mais à le rendre sûr de façon complète en visant zéro tué et zéro blessé à séquelle persistante.
Inspiré des approches « Vision Zéro » de Norvège et Suède et « sécurité durable » des Pays Bas, il est aujourd’hui utilisé en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Aux Etats-Unis, 15 % des grandes villes ont ou sont en train de le mettre en place.
Ce système repose sur 4 grands principes :
-
le corps humain a une capacité limitée à tolérer les forces exercées dans un accident,
-
les personnes font des erreurs qui peuvent conduire à des accidents,
-
la responsabilité est partagée par tous les acteurs du système de déplacement (usagers, gestionnaires de réseau, éducation, contrôle, santé...) et tous peuvent agir dans la prévention des accidents,
-
tous les éléments du système doivent être renforcés pour multiplier les effets et pour que si un élément cède, un autre prenne la relève.
Dans cette approche, la vitesse joue un rôle central. Elle impacte l’ensemble des accidents de la circulation.
Le Cerema a été chargé par La Délégation à la Sécurité Routière de réaliser l’évaluation de l’abaissement de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes françaises bidirectionnelles sans séparateur central. Marine Millot, a présenté l’état d’avancement des travaux du Cerema.
En particulier, la méthodologie a été discutée. Elle repose sur deux axes principaux :
- une analyse de l’évolution de l’accidentalité et des vitesses pratiquées "avant" et "après" la mise en oeuvre de la mesure ;
- une analyse détaillée pour comprendre les effets de la mesure au regard de quatre thématiques : les vitesses pratiquées, l’accidentalité, l’acceptabilité et les effets sociétaux.
La présentation a rappelé les résultats disponibles 12 mois après la mise en œuvre de la mesure, sachant que l’évaluation finale est prévue pour juillet 2020.
Chaussées
Pascal Rossigny est membre du comité TRB AHD20 sur la maintenance des chaussées. Il a participé à la réunion annuelle de ce comité qui s’est tenue en marge du Congrès, ce qui est l’occasion d’échanger sur les pratiques aux Etats Unis, en France et dans d’autres pays (Canada, Suède,…).
Il a également participé à une journée technique de l’ISAP (International Society for Asphalt Pavements), une organisation de professionnels et d'experts établie pour partager les dernières avancées en matière de chaussées dans le monde.
La conférence du TRB était suivie par un événement organisé par la Banque Mondiale, « Transforming Transportation », sur le thème « connecter les gens pour une croissance durable » auquel a assisté le Cerema.