21 janvier 2019
Agnès Buzyn
Les deuxièmes Rencontres nationales santé – environnement 2019 ont eu lieu à Bordeaux les 14 et 15 janvier. Le Cerema était présent, afin de présenter ses travaux sur le diagnostic santé-environnement de la Métropole de Lyon, réalisé avec l'Observatoire Régional de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, et une méthode de commissionnement pour la qualité de l'air intérieur développée en Gironde.

logo de l'évenementLes 14 et 15 janvier se sont tenues à Bordeaux, les deuxièmes Rencontres Nationales Santé Environnement. L'événement s'est déroulé en présence de M. François de Rugy, Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, de Mme Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé et de Mme Brune Poirson, Secrétaire d’État. A cette occasion, le lancement du prochain plan national "Mon environnement, ma santé" a été annoncé.

Ces deux journées, résolument tournées vers les collectivités, ont permis d’aborder des enjeux majeurs pour les territoires, d’échanger sur les initiatives locales et de mettre en évidence les complémentarités entre spécialistes de l’environnement, dans son sens le plus large, et de la santé.

Le Cerema, acteur de l’environnement (qualité des milieux physiques, transports et déplacements, bâtiment, urbanisme, climat...), a eu l’occasion de présenter certains de ses travaux relatifs notamment au diagnostic territorial en santé-environnement de la Métropole de Lyon, ou encore une méthode innovante de commissionnement sur la qualité de l’air intérieur avec le Département de la Gironde. Il a également participé activement à l’animation des ateliers sur les liens entre biodiversité et santé, urbanisme-transports et santé ou encore sur le bruit.

 

Le diagnostic Santé-Environnement de la Métropole de Lyon:

couverture du rapport du diagnostic santé environnementSi l'impulsion des politiques en santé-environnement est donnée au travers d'un plan national (PNSE), bon nombre d'enjeux en termes de connaissance et d'actions, concernent les territoires et leurs spécificités. Dès 2016, la Métropole de Lyon a souhaité constituer son diagnostic local pour pouvoir construire, dans la concertation, un premier Plan Métropolitain Santé-Environnement. Elle a pour cela fait appel au Cerema et à l'Observatoire Régional de Santé (ORS) Auvergne-Rhône-Alpes qui venaient d'achever la réalisation de l’état des lieux Régional, un préalable à l'élaboration du PRSE3.

La complémentarité de compétences entre les deux organismes et la collaboration étroite avec les services techniques de la Métropole a ainsi permis de collecter et d'analyser un nombre conséquent d'informations géographiques permettant de mieux appréhender les liens entre le cadre de vie et la santé des Grands Lyonnais. Ces données concernent aussi bien la qualité des milieux (pollution atmosphérique, environnement sonore, risques allergiques, qualité de l'eau, des sols...); les enjeux liés aux évolutions climatiques (îlots de chaleur); la qualité sanitaire des bâtiments; les liens entre nature et santé, que l'accessibilité, les pratiques de mobilités, l'alimentation, les risques émergents, ou encore les contrastes de situations socio-économiques.

Environ 70 indicateurs ont été déclinés à des échelles géographiques inspirées par les différentes échelles de gouvernances (conférence territoriale des maires, communes/arrondissements, quartiers). Ces déterminants de l'environnement ont été mis en regard d'une trentaine d'indicateurs de la santé sélectionnés sur la base de liens avérés ou suspectés avec l'environnement.

Des typologies de territoires, présentant des problématiques communes ont finalement été proposées et partagées avec les acteurs locaux participant à l'élaboration d'une stratégie en santé-environnement.

La table ronde consacrée aux diagnostics territoriaux a été l'occasion pour le Grand Lyon de témoigner sur ses motivations et au Cerema et à l'ORS de présenter un travail inédit et prospectif qui a vocation a être décliné sur d'autres territoires, urbains ou ruraux. Le Plan Métropolitain Santé Environnement devrait être adopté dès 2019.

 

Méthode de commissionnement pour la qualité de l’air intérieur

logo qualité de l'air intérieurEn octobre 2017 une action de partenariat et d’innovation (API) a été signée entre le Conseil Départemental de Gironde et le groupement Cerema-Greease. Cette API a pour objet le développement et le test d’une méthode de commissionnement axé sur la qualité de l’air intérieur (QAI).

Le caractère innovant du projet vise à organiser la maîtrise de la qualité de tous les dispositifs concourant à la QAI, à toutes les étapes de la vie d’un bâtiment.

Les axes de travail de projet portent sur :

  • l’identification des enjeux des matériaux et des systèmes,
  • la réalisation de mesures de QAI durant le chantier et à la réception,
  • le suivi du bâtiment pendant deux années d’exploitation, avec la mise en place de procédures préventives et, si nécessaire, correctives, à chaque étape.

Les pôles de solidarité (un neuf et une rénovation) faisant actuellement l’objet de l’API sont principalement constitués de bureaux, salles de réunions/formation, accueil du public, consultations médicales et de puériculture. La maitrise de la QAI y est importante pour garantir les bonnes conditions de travail des employés du département et répondre de manière qualitative aux publics variés et parfois sensibles qui bénéficient des services rendus par le bâtiment.

La méthode développée doit pouvoir être applicable à l’ensemble des types de bâtiments, et particulièrement aux bâtiments à enjeux pour la QAI d’un point de vue "santé publique", ceux accueillant les publics sensibles que sont les enfants : bâtiments nouvellement réglementés sur la surveillance de la qualité de l’air intérieur.

Les objectifs propres à chacun des membres du partenariat sont les suivants :

  • pour le département de la Gironde, disposer de bâtiments de présentant pas de désordres de QAI et, pour ce faire, tester une méthode de maîtrise de la qualité de la QAI tout au long de la vie des bâtiments, en vue de sa généralisation ;
  • pour le Cerema, développer et tester une méthode répondant à un enjeu fort et général de la qualité des bâtiments, en vue de contribuer à la progression du savoir faire national, et pour ce faire disposer d’opérations permettant de la tester et bénéficier du savoir faire opérationnel d’un opérateur spécialisé,
  • pour Greease, étendre un savoir faire sur la QAI et être en capacité de proposer une offre de service de commissionnement et pour ce faire, bénéficier du savoir faire théorique et méthodologique du Cerema et d’opérations permettant de tester une méthode de commissionnement."