Présentation de Nicolas Michelet
Après avoir étudié les mathématiques Nicolas Michelet s'est dirigé vers une formation d’ingénieur à l’Institut des Sciences de l’Ingénieur de Toulon et du Var devenue depuis SEATECH, spécialisée dans les énergies marines. Parallèlement à la troisième année il a suivi un master, à l’université de Sophia-Antipolis, spécialisé dans la modélisation numérique.
Depuis le 1er octobre 2015, il réalise une thèse au Cerema (Eau, mer et Fleuves) au Laboratoire de Génie Côtier et Environnement (LGCE), sous la direction de M Nicolas Guillou (LGCE) et M Jérôme Thiébot (LUSAC, Université de Caen-Normandie) ainsi que sous l’encadrement de M Georges Chapalain (LGCE) et M Sylvain Guillou
(LUSAC), au cours de laquelle il étudie l’impact d’hydroliennes sur l’environnement hydrodynamique et sédimentaire du Passage du Fromveur à la Pointe Bretagne.
Présentation des travaux de thèse de Nicolas Michelet
En dépit d’un développement opérationnel seulement émergeant, l’implantation de parcs hydroliens apparaît, dès à présent, comme une solution prometteuse pour contribuer à la transition énergétique de territoires insulaires déconnectés du réseau électrique continental et situés dans des espaces naturels sensibles et/ou touristiques.
Ce travail de thèse se consacre à la modélisation numérique tridimensionnelle des impacts hydrodynamiques et sédimentaires d’hydroliennes d’axe horizontal déployées dans le site pilote du Passage du Fromveur, au cœur du parc naturel marin d’Iroise, à la pointe Bretagne. Les simulations numériques se basent sur le modèle océanographique ROMS modifié pour intégrer un sous-modèle théorique de disque actuateur assimilant l’hydrolienne à un
disque poreux.
La méthode est validée avec des mesures effectuées dans le sillage d’un disque poreux de 10 cm de diamètre (D). Une résolution spatiale minimale égale à D/10 est nécessaire pour reproduire les observations. Après une étude de convergence numérique à échelle réelle, le modèle ROMS est appliqué, selon une approche gigogne de maillages imbriqués focalisée sur le Passage du Fromveur, pour examiner les interactions des sillages et les effets cumulés au sein d’un parc de huit turbines de 10 m de diamètre susceptible de satisfaire au besoin énergétique de l’île d’Ouessant.
L’agencement des turbines suit les recommandations communément adoptées avec une disposition en quinconce et des espacements longitudinaux de 10D et latéraux de 5D. En condition de vive-eau
moyenne, le désalignement du courant au pic de flot exacerbe les interactions entre sillages, réduisant la production énergétique du parc d’environ 15 % par rapport à celle du pic de jusant. Ce déficit est limité à 2 % en ramenant l’espacement latéral des turbines à 3D.
L’influence de cette dernière configuration de parc sur la dynamique sédimentaire locale est ensuite étudiée mettant en évidence (i) le dépôt de sédiments de diamètre supérieur à 2 mm dans le sillage des dispositifs et (ii) la mise en mouvement de cailloutis de 5 cm de diamètre entre les sillages.