L’État a sélectionné la zone de Champagne-Bourgogne afin de créer un parc national des forêts de plaines, premier en son genre en France, pour l’étendue et la qualité de ses massifs forestiers. L’emprise actuelle du projet de parc est de 220 000 hectares répartis entre le Sud-Ouest de la Haute-Marne et le Nord de la Côte d’Or. Il se situe sur la ligne de démarcation des bassins versants Rhône-Méditerranée-Corse au Sud et Seine-Normandie au Nord.
Le Cerema s’est vu confier en 2013 par l’État, la réalisation de l’étude de la continuité écologique « Trame Verte » sur le territoire du futur parc et ses environs. Dans le prolongement de cette étude, et afin de compléter le dossier de présentation du parc, le diagnostic de la continuité écologique « Trame Bleue » a également été confié au Cerema en 2016, avec cette fois pour objet l’analyse cours d’eau par cours d’eau, des continuités piscicoles.
Qu'est-ce que la continuité écologique "Trame Bleue"
La continuité écologique Trame Bleue peut être définie comme « la libre circulation des espèces, une hydrologie proche des conditions naturelles et le bon déroulement du transport naturel des sédiments ». La continuité écologique est un paramètre de la qualité des milieux telle que définie par la Directive Cadre sur l’Eau.
En quoi consiste ce diagnostic de la continuité écologique
Cette étude cible les têtes amont de bassin versant en raison de leur importance dans la reproduction des poissons et notamment des salmonidés présents. L’effort de prospection s’est concentré sur les cours d’eau classés « liste 1 » pour lesquels il n’y a pas d’impératif réglementaire de réaliser les diagnostics, au contraire des cours d’eau classés « liste 2 » pour lesquels chaque propriétaire d’ouvrage doit fournir un diagnostic de franchissablité.
Les cours d’eau en Liste 1 sont dits « à Préserver » du fait de leur très bon état écologique, de leur fonction de réservoir biologique et/ou d’un fort enjeu pour les migrateurs. La construction de nouveaux obstacles au franchissement y est interdite et les ouvrages historiques sont conservés. Les ouvrages peuvent être soumis à une mise aux normes de franchissement lors du renouvellement des droits d’eau et d’usage.
L’évaluation de la franchissabilité des ouvrages se base sur « la méthode ICE » développée par l’ONEMA (devenu l'Agence Française pour la Biodiversité depuis le 1er janvier 2017) et vise à faire le relevé des ouvrages présents sur le linéaire des cours d’eau du projet de parc, d’en évaluer la franchissabilité piscicole par les « espèces cible » puis de fournir pour chaque cours d’eau les « points noirs » de continuité et les actions possibles afin d’en réduire voir d’en éliminer les impacts. Les types d’ouvrages rencontrés sont très variables et vont de la buse mal positionnée avec chute aval, au seuil en enrochement et au vannage de moulin ou de prises d’eau.
Les premiers résultats
Au cours de l’année 2016, ce sont plus de 90 ouvrages hydrauliques qui ont été prospectés et 83 d’entre eux ont fait l’objet d’un diagnostic de franchissabilité. Sur ces 83 ouvrages, 51 restent infranchissables pour tout ou partie des espèces cible. Sur ces 51 ouvrages faisant obstacle à la continuité piscicole, 39 nécessitent des travaux, les autres étant infranchissables le jour du diagnostic en raison des faibles hauteurs d’eau.
En 2017, ce diagnostic se poursuit sur de nouveaux cours d’eau, et en 2018 il sera temps de tirer un bilan de la continuité piscicole dans le « cœur de parc ». Cette étude vise également à prioriser les actions de requalification des ouvrages en fonction de l’importance de leur impact et du linéaire de cours d’eau que l’on peut ainsi reconnecter.
Illustrations
Exemple de résultat obtenu montrant où se situent les ouvrages qui mériteraient un réaménagement pour accroitre le linéaire de cours d’eau « connectés » entre eux.
Autre exemple de résultat sous forme de tableau avec les ouvrages présentés en remontant de l’aval vers l’amont.
Résultats pour le ruisseau de la Combe des Bois
Exemple de buses mal positionnées, avec chute aval