Plusieurs questions se posent par rapport aux applications citoyennes : quel est leur impact réel ? Quels dispositifs pour quelles stratégies ? Quels indicateurs de succès ? Pour commencer à apporter une réponse à ces enjeux, le Cerema a animé un temps d’échange lors des ateliers Villes et Territoires Intelligents. Pour faire le lien avec d’autres travaux en cours, le sujet a été centré sur les applications citoyennes impactant la conception ou la gestion de l’espace public. Voici un premier retour de ces échanges.
L’importance de LA définiTION Des objectifs
Les applications citoyennes sont nombreuses, offrent des fonctionnalités variées, et sont destinées à des publics différents. En effet, une application de signalement de défauts dans l’espace public (comme "Dans Ma Rue" à Paris) sera destinée à tout un chacun, tandis que des applications de crowdsourcing thématiques (comme "Rivages", pour suivre le trait de côte) visent des publics spécifiques. Avant de penser à un outil, il est donc nécessaire de bien en définir les objectifs et la cible.
Pour avoir une vision plus complète des outils numériques impactant l’espace public, voir le panorama réalisé par le Cerema.
En effet, la volonté de développer ou de mettre en place des applications citoyennes se base sur des valeurs (inclusion, partage, confiance, transparence…) qui se traduisent en objectifs (rendre service aux citoyens, favoriser la concertation…). Par exemple, si la volonté première est la transparence des décisions publiques, on n’optera pas pour les mêmes outils que pour favoriser la codécision ou la participation à un projet urbain.
D’autre part, partir de l’objectif permet de replacer le numérique comme un outil parmi d’autres. Par exemple, pour toucher un large public, la mise en place d'un site web paraît pertinente, mais le but est aussi d'impliquer des personnes qui n’iront pas sur ce site. Il est important d’assurer une complémentarité avec d’autres actions : tenir des réunions publiques, s’appuyer sur les relais territoriaux, aller à la rencontre des usagers dans les écoles, etc.
Deux retours d’expériences ont été présentés en séance.
Utiliser et contribuer à OpenStreetMap : le cas de la Communauté de communes du Pays Réuni d’Orange
OpenStreetMap est un projet cartographique participatif : les données sont fournies par des contributeurs bénévoles dans le monde entier. La carte est fiable et de qualité, aussi cette initiative citoyenne est utilisée et soutenue par des collectivités, comme la Communauté de communes du Pays Réuni d’Orange (CCPRO). Tony Emery, ingénieur SIG, en présente les différentes utilisations :
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OpenStreetMap constitue la base de données pour l’ensemble des métiers de la collectivité ;
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ce sont donc ces données qui constituent le fond de plan du Web SIG interne (qui permet de suivre les investissements sur la voirie par exemple) ;
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la collectivité contribue également à OpenStreetMap, sur les commerces par exemple (adresse, vacance…) : ces informations peuvent ensuite être complétées et mises à jour par d’autres contributeurs ;
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enfin, c’est également via cet outil que la CCPRO diffuse des cartes en ligne, comme sur les points d’apport volontaires.
Mettre en place un budget participatif : l’exemple d’Avignon
Dans une logique d’amélioration continue de la participation citoyenne, la ville d’Avignon a mis en place un budget participatif en 2017. Clémence Letulle, en poste à la Direction de la programmation de l’aménagement urbain de la ville, revient sur l’organisation de cette session et présente :
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l’organisation du budget participatif et le travail des services. La phase de vérification de la faisabilité technique et réglementaire des projets est particulièrement importante pour assurer une mise en œuvre plus rapide des projets votés.
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des moments d’échanges avec les citoyens, en particulier la « Ruche à projets » et l'accompagnement amont des citoyens dont les projets seront soumis au vote.
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des réalisations concernant les espaces publics (qui représentent 38 % des projets proposés): aires de jeux, végétalisations, requalifications de rues.
Conclusion : besoins et pistes d’actions
Les débats ont permis de faire émerger plusieurs besoins et pistes d’actions. En particulier, la question de l’animation citoyenne est prégnante. Quelle animation pour accompagner le déploiement des applications ? Comment accompagner les services techniques dans une nouvelle posture d’encadrement des usagers ? Comment acculturer les usagers aux outils ? Fort de ces premiers échanges, nous vous donnons rendez-vous en 2019 pour la suite de ces travaux. Tenez-vous informés via ce site ou grâce à la newsletter Villes et Territoires Intelligents (inscription en colonne de droite).